Vosges : condamnée pour apologie d’actes de terrorisme sur Facebook
Jugée pour apologie publique d’actes de terrorisme commis sur Facebook, une Vosgienne a été condamnée à sept ans de suivi socio-juridique. Premier procès du genre dans le département.
«Quel regard portez-vous sur les actes terroristes ? » , interroge la présidente du tribunal d’Epinal, Catherine Reyter-Levis. « Ben, c’est pas bien » , répond timidement la prévenue. « Si on vous avait demandé , poursuit la présidente, de mettre une bouteille de gaz dans le coffre d’une voiture, vous l’auriez fait ? » « Non, bien sûr que non. » « Vous lisez l’arabe ? » « Non. »
Pourtant, la jeune femme, maman de deux enfants, comparaissait ce mardi pour apologie publique d’actes de terrorisme commis au moyen d’un service de communication en ligne, en l’occurrence Facebook. La Justice lui reproche ainsi de véhiculer des messages favorisant le terrorisme.
Des faits qui se sont produits dans les Vosges ces semaines passées. Dans le cadre de l’état d’urgence, une perquisition a été effectuée chez la trentenaire. Plus précisément chez son père. L’examen d’un téléphone portable puis d’un ordinateur a permis de découvrir des photos, des vidéos, mais aussi des textes faisant la propagande du terrorisme.
Si son entourage avait trouvé qu’elle avait changé depuis un an, en ne parlant qu’aux hommes de son entourage par exemple, en évoquant aussi l’islam, personne n’avait sûrement imaginé un tel cheminement. « J’ai cru , se défendait la jeune dame, que seuls mes amis pouvaient aller sur mon mur Facebook. Depuis, j’ai supprimé tous les contacts douteux. J’ai des grands regrets, je ne pensais pas que ça serait aussi grave. »
Pour le Ministère public, Zahra Anseur évoqua des faits d’une gravité particulière. « Cette dame n’a pas conscience et je la crois. Je ne veux pas qu’en sortant d’ici, elle dise, c’est parce que je suis musulmane que je suis condamnée. Ce n’est pas votre conversion que l’on vous reproche, ce sont les messages que vous véhiculez. »
La représentante du Parquet enchaînait : « C’est une véritable proie qui est également victime. Mon espoir tient en sa petite fille de deux ans. Je requiers huit mois d’emprisonnement entièrement assortis du sursis parce que sa place n’est pas en prison. Avec une obligation de soins de déradicalisation. »
En défense, Me Boulanger s’interrogea sur la vraie nature des faits reprochés à sa cliente. « Mon propos n’est pas de cautionner, c’est de savoir si on rentre bien dans les clous. » Et de se lancer dans une explication technique très précise. « Dans le cadre de la poursuite, et dans le contenu, il n’y a pas d’apologie. Il n’y a jamais eu intention de ma cliente de faire l’apologie. Vous entrerez donc en voie de relaxe. »
Le tribunal n’a pas suivi et a condamné la trentenaire à sept années de suivi socio-judicaire.
Claude GIRARDET
Source :
http://www.vosgesmatin.fr/edition-d-epinal/2016/10/05/vosges-condamnee-pour-apologie-d-actes-de-terrorisme-sur-facebook
ils encombrent les tribunaux pour rien