Viol antisémite de Courbevoie : identité des suspects, récapitulatif des faits, suite judiciaire… Le point sur l’enquête

Le 15 juin dernier, une jeune fille de 12 ans, qui habite à Courbevoie, avait été violée par trois jeunes garçons car elle était juive. Depuis, les suspects ont été arrêtés, tandis que la France entière s’était emparée de l’affaire.
C’est une affaire qui a plongé la France dans l’émoi lorsque l’on apprenait le viol, à caractère antisémite, d’une jeune fille de 12 ans. Aujourd’hui, l’attention médiatique est quelque peu retombée mais l’histoire a marqué les Français. On fait le point, étape par étape, sur le récit de cette histoire sordide.
Le samedi 15 juin, une jeune fille de 12 ans se rend au commissariat de Courbevoie (Hauts-de-Seine) pour déposer plainte. Elle explique alors avoir été entraînée par trois jeunes garçons dans un hangar alors qu’elle se trouvait avec un ami dans un parc tout proche de son domicile. Sur place, elle subit un tabassage en règle de la part des trois agresseurs. Ils lui imposent ensuite pénétrations anales, vaginales et fellation tout en proférant menaces de mort et injures antisémites.
Les trois suspects sont interpellés le lundi 17 juin. Ces interpellations font suite à l’ouverture d’une enquête en flagrance par le parquet de Nanterre dès le samedi soir. C’est d’abord le commissariat de Courbevoie qui se charge des investigations avant de passer le relais à la Brigade de protection de la famille des Hauts-de-Seine. Un examen gynécologique a confirmé les pénétrations vaginales subies par la victime. Cela a permis la mise en examen de deux des trois suspects pour « viol aggravé, en réunion sur mineur de 15 ans et en présence de mineurs. »

Le dernier suspect étant mis sous le statut de témoin assisté pour ces faits de viol. Par contre, ce sont bien les trois suspects qui sont passés devant le juge d’instruction et mis en examen pour « agression sexuelle aggravée », « tentative d’extorsion », « atteinte à l’intimité de la vie privée », « menace de mort » et « violences et injures ». Les deux jeunes âgés de 13 ans sont placés sous mandat dépôt par un juge de la liberté et des détentions. Le dernier, 12 ans seulement, ne peut faire l’objet que d’une mesure éducative judiciaire provisoire.
En ce qui concerne les faits de « violences et injures », la justice considère « ces infractions comme étant aggravées par leur commission à raison de l’appartenance de la victime à une religion. » Le caractère antisémite est retenu et certains détails ne laissent que peu de place au doute : la victime a déclaré avoir été traitée de « sale juive », des propos et images antisémites auraient été retrouvés dans le téléphone de l’un des suspects dont un drapeau israélien brûlé. Enfin, les propos virulents de la victime à l’égard de la Palestine auraient également motivé l’acte.

Ils ont tous entre 12 et 13 ans et sont originaires de Rueil-Malmaison. L’un d’entre eux entretenait une relation avec la jeune fille jusqu’à quelques jours avant l’agression. Celui-ci se serait subitement énervé en apprenant la judaïté de son ex-petite amie qui ne l’en avait pas informé. Les trois jeunes garçons auraient donc été motivés par une sorte de vengeance. Pour les parents de la victime, c’est clair, les agresseurs ont tendu un « guet-apens » à leur fille.

S’ils ont chacun exprimé « des regrets » durant leur garde à vue, ils n’ont pas pour autant révélé « l’implication de chacun » dans l’affaire. Ils se sont également rendus coupables de menaces selon les dires de la victime. Elle rapporte une tentative de lui extorquer de l’argent et de la dissuader de parler avec les forces de l’ordre.

Si la victime comme ses parents sont parvenus à conserver leur anonymat, le drame n’a pas manqué de faire réagir la classe politique jusqu’à en faire un symbole de la montée de l’antisémitisme en France. Depuis, le dossier s’est tassé, les nouvelles informations sont rares et les réactions se raréfient.
Source
https://www.ladepeche.fr/