Un point de vue israélien : après le Bataclan, « il faut revoir le mode opératoire » du contre-terrorisme
Les conditions de l’intervention de la police, vendredi soir, lors de l’attaque terroriste au Bataclan commencent à susciter des questions, en particulier quant au délai d’intervention de la BRI et du RAID. Nous publions une contribution de Noam Ohana, franco-israélien, réserviste dans une unité d’élite de l’armée israélienne. Au début des années 2000, il a pris part à des dizaines d’opérations anti-terroristes pendant la deuxième intifada. Il continue de s’intéresser de très près au contre-terrorisme.
Les lendemains de tragédies sont rarement des moments opportuns pour poser des questions difficiles, mais certaines doivent d’ores et déjà l’être, même s’il faudra attendre les résultats de l’enquête pour pouvoir rentrer dans les détails.
Au vu de ce qu’il s’est récemment déroulé, il semble en effet que l’un des éléments de la doctrine anti-terroriste française est que lorsqu’il y a une prise d’otages et même lorsqu’il y a un tireur «actif» (qui a déjà commencé à ouvrir le feu sur les civils) les ordres donnés aux premières forces de l’ordre qui arrivent sur place sont de ne pas intervenir directement. A l’Hyper Casher comme au Bataclan, on a pu voir des policiers établir un périmètre de sécurité et attendre l’arrivée des groupes spécialisés du RAID et de la BRI.
Dans le cas de l’Hyper Casher, cette approche a pu fonctionner uniquement grâce à Coulibaly qui aurait très bien pu tuer tous les otages un par un mais avait décidé de faire durer les choses après en avoir abattu quatre. Il n’y a aucun doute pourtant sur le fait que si Coulibaly avait continué à faire feu et vidé ses chargeurs sur les otages, le nombre de victimes aurait été très élevée étant donné le temps qu’il a fallu au RAID pour passer a l’action.
Dans le cas du Bataclan c’est exactement ce qui s’est passé. Les terroristes n’avaient nullement l’intention de négocier quoi que ce soit. Ils ont commencé leur carnage immédiatement et ont tout fait pour maximiser le nombre de victimes tout au long de ces deux heures d’un huis-clos atroce.
Il est urgent de changer d’approche et de reconsidérer ce mode opératoire. Il n’y a pas dans la nouvelle forme de terrorisme suicidaire et apocalyptique que nous confrontons beaucoup de place pour « l’attente ». L’attente c’est la mort certaine. Il faut accepter que dans certains cas une intervention immédiate de forces de l’ordre déjà présentes et bien moins bien formées que le RAID et le GIGN peut être la moins mauvaise des solutions. Et le RAID et le GIGN pourraient tout à fait être impliqués dans ce processus de décision (faut-il les attendre ou bien commencer l’intervention ?). Lorsque le commissaire de le BAC arrivé le premier sur les lieux au Bataclan a été au contact des terroristes et en a abattu un sans attendre les renforts, il a fait exactement ce que l’on attend des forces de l’ordre dans une telle situation.
Cela veut dire qu’il faudra former certaines forces de police. Il n’y a pas de raison de penser que la BAC par exemple ne puisse pas recevoir une formation spécifique pour intervenir de manière systématique en cas d’urgence absolue. Il faut rappeler ici que beaucoup de ces terroristes ont été des criminels avant d’être des terroristes et que les forces de police sont déjà parfois confrontées à l’hyper-violence de certains criminels qui n’hésitent pas à leur tirer dessus à l’arme de guerre.
Il faut également poser la question de la formation des unités militaires déployées dans le cadre du plan Vigipirate. S’il n’y a pas lieu de douter de la qualité de leur formation militaire, il faut s’assurer qu’elles reçoivent un entraînement anti-terroriste spécifique pour qu’elles puissent elles aussi intervenir en cas d’urgence. La particularité de cette formation est d’apprendre à intervenir dans un environnement où les terroristes sont au milieu de nombreux civils.
Enfin, à l’heure où les autorités parlent de l’importance de la résilience de la population civile, il faut poser la question de l’éducation de cette population civile. Vivre avec le terrorisme s’apprend et c’est un travail de longue haleine. Il faut enseigner la vigilance et les gestes qui sauvent très tôt – probablement à partir du collège et certainement à partir du Lycée. Il ne s’agit bien sûr pas de former des petits soldats mais tout simplement de bons citoyens. Il faut rappeler ici que l’écrasante majorité des victimes de ce type d’attentat meurent d’hémorragie. Il y a bien sûr toujours des blessés qu’on ne peut pas sauver mais il y en a beaucoup d’autres qu’un simple garrot appliqué correctement et immédiatement peut sauver.
On ne transformera pas de simples gardiens de la paix en super-gendarmes du GIGN, ni de jeunes étudiants en urgentistes mais on peut et on se doit de commencer à changer les mentalités quand il s’agit du terrorisme. La crème de la crème de l’antiterrorisme ne sera pas toujours là au bon endroit au bon moment. En les attendant, ce seront les Français du quotidien qui seront les véritables remparts contre ce terrorisme. Des civils vigilants, des gardiens de la paix, des serveurs de cafés et des jeunes gens qui choisissent de se dresser contre cette nouvelle barbarie.
Noam Ohana
SOURCE :
J’ai pris ma retraite en 2004 après 32 ans de Douane.
Bien avant cette date, l’usage des armes était sévèrement réglementé.
Les conditions pour sortir son arme et tirer dans un cadre légal se limitaient à la stricte légitime défense.
Cela était bien plus restrictif que l’article 56 du Code des Douanes qui défini les conditions de l’usage des armes.
Inculpés par des juges rouges du SM, des douaniers sont allés en prison pour avoir tiré dans le respect de cet article 56.
L’entrainement au tir était fait pour que l’agent puisse manipuler son arme sans avoir peur de son arme et ne soit pas maladroit. Les résultats sur les cibles étaient corrects.
Selon les directions régionales les séances de tirs étaient plus ou moins espacées. Parfois pas du tout.
C’était à peu près pareil pour la Police, qu’elle soit nationale ou municipale.
L’arme fait partie de l’uniforme, en espérant qu’on ait pas en s’en servir.
Des vieux Ruby 7,65 étaient encore en service en 1986, remplacés par des S & W tout neufs après les attentats à Paris.
Pendant des années on a châtré les forces de l’ordre avec la menace de sanctions administratives, voire judiciaires.
On les a mises en danger. (rappel : les deux femmes gendarmes tuées à Collobrières par une racaille)
Maintenant, la situation change, l’arme devient un outil de survie.
Un détail, le tir au stand se passe sous la responsabilité d’un moniteur, dans le calme, on tire sur la silhouette noire, dans le buste et la tête.
Au stand de tir il n’y a pas de danger.
En situation de danger, la concentration du tireur est perturbée, il y a risque de manquer la cible.
Avec le terroriste équipé d’une ceinture d’explosifs, il faut viser la tête.
Avec la cible d’entrainement c’est le buste et la tête.
Il va falloir en tirer des cartouches pour arriver à un entrainement correct des divers forces de l’ordre.
Le point de vue de Noam est instructif et devrait inspirer les autorités françaises.
Juste une petite critique: en principe les policiers de la BAC n’ont pas un armement suffisant pour s’opposer à des terroristes utilisant des armes de guerre. Par exemple le policier Merabet avait courageusement essayé de stopper les frères Kouachi avec un 9mm, il l’a payé de sa vie..
meme avec un calibre 9mm on peut eliminer un terroriste je pense plutot qu il n avait pas assez d entrainement au stand de tir.
les policiers francais ne s entrainent pas assez.
nous on eu plusieurs fois le cas plusieurs terroristes ont etes elimines avec des calibres 9 mm.
OK Roni, mais: quelle est la portée d’un 9 mm? Et quelle est la portée d’une Kalachnikov?
Mais tu as raison: il faudrait revoir l’emploi du temps des policiers
pour qu’il puisse s’entrainer au tir et faire moins de paperasses.
En Israel, le ministère de la Justice ne met pas des batons dans les roues de policiers…
Sinon, j’irai en Israel prochainement..
chez nous l entrainement se fait plusieurs fois par an au stand de tir
pour nous l arme est un outil.
meme le garde de securite de base a une formation anti terrorisme il a une formation de plusieurs jours avec examen final et obtemption de diplome. et obligation de repasser des examens theorique et pratique plusieurs fois par an pour valider son diplome.
dans les ecoles a partir du college les eleves font beaucoup de sport et font un stage chez MADA cest formation des premiers secours.
le 9 mm est une « arme de guerre »
le nom complet est 9 para pour diminutif de 9 parabellum dont je vous fait grâce de la traduction latine
Le 9 para peut en outre comporter des balles traçantes,des balles explosives à fragmentation ou des balles à hyperbole pour les gilets pare-balles conventionnels
Le 9 para n’a pas un pouvoir stoppant extraordinaire comme du 45 ACP ou du 357 mais est suffisamment létalepour parfaitement tenir tête à une kalash
Ce n’est pas tant l’arme qui fait du dégât mais la vitesse et la précision de son utilisateur
Votre critique donc cher ami est infondée
Le pistolet semi-automatique en 9mm réglementaire dans L’Armée, la Douane, la Gendarmerie, la Police a une bonne capacité de chargeur.
La plupart des polices municipales ont des révolvers (à six coups).
Dans un stand de tir sportif, avec une arme de poing, la cible est à 25m.
Dans une situation de combat, avec une arme de poing, cette distance doit être ramenée à 10 /15 m.
Face à une Kalach, une arme d’épaule tirant en rafale est préférable.
La bonne vieille MAT 49 permet de tirer correctement à 50m, C’est une arme qui a fait ses preuves au combat.
Elle peut être transportée sans risque avec son chargeur repliable.
Compte tenu de l’urgence, cette arme doit sortir des entrepôts de L’Armée Française.
Certes, un UZI est plus moderne.
Sur les photos de l’assaut à Saint Denis, regardez les armes en dotations dans certains services de Police
Mais un UZI 9mm a un gros inconvénient : c’est la vitesse à laquelle il se vide… très efficace sur une cible proche, ou il faut « faire le ménage », mais dès qu’un tir requiert plus de précision, ou en cas de cibles multiples, je ne suis pas sûr que ce soit l’arme la plus appropriée…
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De plus, sa cadence élevée de tir fait qu’il faut, si ma mémoire est bonne, moins de 2 secondes pour vider le chargeur…
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Ceci étant, je n’ai jamais tiré avec, lui préférant, soit un fusil-mitrailleur ou un fusil d’assault, réglable, tant au niveau du nombre de coups par appui de gâchette, que de la visée qui peut être très rapidement changée (système de mise en et hors service du grossissement), selon la situation…
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Pour de la guérilla urbaine, un bon calibre 12 a une puissance d’arrêt importante…
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Et bien-sûr que la population aurait du, et depuis des années, être éduquée, ne serait-ce qu’en cas d’accident, sur les gestes de premiers-secours, ou les réflexes en cas d’agressions – prises d’hôtages, agressions armées, ou braquages…
Pas simple tout ça, très bon article en tout cas…
reponse a Mordehai et guenoun
le 9mm tir pour une petite et moyenne distance
effectivement la rapidite du tir depends de son utilisateur
les policiers francais quand ils s entrainent au stand de tir ne font pas de parcour du combattant, le parcour du combattant a differentes cibles innocentes comme terroristes et savoir faire la difference (affiche une personne qui sort un appareil photo et une personne qui pointe une arme).
tous les policiers qui travaillent sur la voie publique devraient s entrainer comme ca pourrait etre comme un reflex.
pour les balles de 9 mm je me suis deja entrainer avec des balles creuses et des balles normal.
personnelement je me suis deja entrainer ave un M16 et avec plusieurs armes de poing 9mm (cz jeriho bull fn…)je prefere les armes courte cest plus pratique.