Tsahal transforme la force du Hezbollah en faiblesse

La direction du renseignement militaire de Tsahal commence à mettre en œuvre un nouvel outil de collecte de renseignements en temps réel sur les cellules organisées du Hezbollah au Liban, conduisant à des éliminations rapides et sûres

Les combats menés par Tsahal dans le sud du Liban mettent en lumière l’un des nouveaux atouts du Hezbollah, qu’il a développé aux côtés de l’armée russe au cours de la guerre en Syrie au cours des quinze dernières années. Tsahal commence à exploiter cette force, la transformant en un point faible pour l’armée terroriste chiite.
Alors que les affrontements quotidiens avec les soldats de Tsahal se multiplient, la direction du renseignement militaire de Tsahal a pu constater à quel point le Hezbollah est discipliné, maintenant une hiérarchie militaire stricte même dans les zones où subsistent seulement de petites cellules terroristes.
Deux semaines et demie après le début de l’opération terrestre, l’armée a identifié deux tendances principales dans les modes de combat quotidiens des divisions de Tsahal opérant le long de la frontière pour combattre le groupe terroriste.
Le Hezbollah n’a pas lancé d’attaques significatives contre les forces israéliennes au niveau de ses compagnies ou de ses pelotons . Il opère plutôt avec de petites cellules restées dans les villages de première ligne où Tsahal est présent, parallèlement à des tirs antichars, de roquettes et de mortiers.
Des centaines d’agents du Hezbollah près de la frontière agissent selon un schéma opérationnel structuré. Ils n’ont pas encore eu recours à une guérilla indépendante, comme l’a fait le Hamas à Gaza lorsque les manœuvres terrestres contre lui ont été renforcées. Cela signifie que le Hezbollah a, d’une certaine manière, renoncé à utiliser ses villages de première ligne comme points de départ pour une éventuelle invasion d’Israël.
Le Hezbollah maintient la plupart de ses effectifs tactiques – des dizaines de milliers d’agents armés – dans des zones protégées contre une invasion terrestre dans le sud et le centre du Liban, après les lourdes frappes infligées par Tsahal lors des premières frappes de l’opération Flèches du Nord. Ce faisant, le Hezbollah agit de la même manière que le Hamas en conservant des forces et des capacités pour une guerre prolongée, d’une ampleur limitée et à un rythme variable.
L’ancien chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kochavi, a décrit l’ évolution du Hamas et du Hezbollah, d’organisations terroristes à des « armées terroristes », avec des bataillons, des brigades, des unités spéciales, des quartiers généraux opérationnels et un renforcement des forces.
Aujourd’hui, les signes de cette évolution sont clairs : l’armée israélienne a observé que même les petites cellules terroristes, composées de trois à six agents armés restés dans la zone frontalière, opèrent sous une hiérarchie de commandement, même après que la plupart des commandants de compagnies et de bataillons locaux ont été éliminés.
« Quand ils seront complètement déconnectés, nous verrons des phénomènes similaires à ceux de Gaza, où des cellules s’organisent d’elles-mêmes et lancent des attaques de manière indépendante contre les forces de Tsahal », ont déclaré des sources militaires. « Il est plus difficile d’agir contre cela, tant du point de vue du renseignement que du point de vue opérationnel. Pour l’instant, le fait qu’ils fonctionnent toujours comme une armée est bénéfique pour nous. »
Désormais, un nouvel outil de renseignement opérationnel de Tsahal est utilisé pour la première fois au Liban : les unités de renseignement de terrain (FIU), qui se concentrent sur le suivi du renseignement en temps réel, toutes les heures, ciblant les cellules et organisations terroristes pour soutenir les forces sur le terrain.
Les officiers de renseignement et les soldats de ces FIU, pour la plupart des réservistes, sont stationnés dans une base de la direction du renseignement militaire de Tsahal, mais maintiennent une ligne ouverte avec les commandants de bataillon, les commandants de brigade et leurs officiers de renseignement combattant sur le front libanais.
Chaque unité de la FIU, comme celle affectée à la Brigade Golani qui opère actuellement au Liban, compte des représentants de tous les domaines du renseignement militaire : renseignement d’origine électromagnétique et écoute clandestine, renseignement visuel, renseignement humain et autres sources.
Ils reçoivent 24 heures sur 24 des informations provenant de milliers de capteurs de Tsahal qui couvrent le village où la brigade Golani est active. Ils traitent rapidement ces informations à l’aide de technologies de pointe et d’analystes du renseignement, générant rapidement des alertes pour les troupes sur le terrain.
Selon la Direction du renseignement militaire, ces mécanismes opérationnels et de renseignement en temps réel transmis des FIU aux soldats ont conduit à l’élimination quotidienne de dizaines d’agents du Hezbollah, principalement par des frappes aériennes.
« Nous pouvons désormais identifier une embuscade contre une force de Tsahal dans le sud du Liban, qui comprend une cellule antichar se préparant à tirer à 5 km de distance, suivie d’un barrage de roquettes déployé à 12 km et peut-être même d’un explosif qu’ils tenteront de faire exploser à distance », ont expliqué des sources militaires.
« Les équipes de la FIU signalent immédiatement ces faits aux forces sur le terrain, ce qui permet aux troupes de se préparer, de se protéger et de contrer la menace. Ces événements se produisent quotidiennement dans le sud du Liban depuis deux semaines », ont-ils ajouté.
SOURCE
https://www.ynetnews.com/

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