TERRORRISME HAUTE-GARONNE : À Cugnaux, la vie très discrète d’un apprenti djihadiste
Après l’arrestation le 27 décembre 2016 de Joachim K., 29 ans, soupçonné de lien avec le terrorisme islamiste, les habitants de sa résidence, à Cugnaux, se disent surpris et décrivent un homme «sans histoire».
«Un homme sans histoire, poli quand on se croisait et qui n’a jamais fait parler de lui dans cette résidence», témoigne un voisin de Joachim K., 29 ans, arrêté par les policiers du Raid, le 27 décembre 2016, à son domicile de Cugnaux pour ses prétendus liens avec l’islam radical. La surprise est d’autant plus grande pour ces résidents cugnalais que l’homme qu’ils décrivent «n’a jamais eu de comportement agressif ou dangereux dans l’immeuble». Il n’empêche. L’arrestation n’est pas passée inaperçue dans cette paisible et proprette résidence de copropriétaires d’une soixantaine de logements, à proximité d’un collège et du stade de football. «J’ai entendu un énorme bruit au petit matin et quelques heures plus tard, j’ai vu des hommes en cagoules autour de l’immeuble… C’était très impressionnant». Mis en examen et écroué ce week-end pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle» et «apologie du terrorisme», Joachim K. faisait l’objet d’une surveillance étroite.
Tout comme sa compagne. Un couple inscrit dans les radars du renseignement intérieur pour ses liens présumés avec la mouvance islamiste. Originaire d’Harfleur ,en Seine Maritime, département où a eu lieu l’attaque contre un prêtre en juillet 2016, à Saint-Etienne du Rouvray, Joachim K. se serait réjoui de l’attentat commis à Berlin sur un marché de Noël de la ville. Les enquêteurs le soupçonnaient d’un imminent passage à l’acte durant les fêtes de fin d’année. C’est sur la base de ces éléments et au regard de son profil jugé «très inquiétant» que les hommes du Raid et de l’antiterrorisme sont passés à l’action, le 27 décembre. Le domicile du couple avait déjà fait l’objet d’une perquisition administrative le 4 décembre 2015, moins de trois semaines après l’instauration de l’état d’urgence. C’était d’ailleurs l’une des cibles prioritaires, à cette époque.
A Cugnaux, en banlieue toulousaine, cet homme menait une vie très discrète. Loin des cités HLM, il s’était fondu dans un environnement apaisé et jusqu’ici épargné par les descentes de police. «On le voyait sortir le soir régulièrement. Il faisait son jogging sur le terrain de foot parfois en tenue traditionnelle», poursuit un résident. Pas de traces d’explosif ni d’armes à feu chez lui. Un homme connu pour des petits délits de droit commun et reconnaissable à sa barbe et sa djellaba. Dernièrement, un voisin s’était plaint du bruit d’un appareil électroménager dans son appartement . Les deux hommes avaient eu une explication tendue mais correcte dans les couloirs de l’immeuble.
Pour entretenir sa forme, Joachim K. fréquentait une salle de sport et enchaînait du cardio et des séances de muscu. Adepte des tenues militaires, se préparait-il à une action commando au nom du jihad, à Toulouse ou ailleurs ? C’est en tout cas ce que soupçonnent aujourd’hui les enquêteurs antiterroristes. Sa compagne que nous avons sollicitée à plusieurs reprises n’a pas souhaité s’exprimer.
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