Suisse : un premier procès pour Tariq Ramadan, accusé de « viol »

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Lundi 15 mai, s’ouvre en Suisse le procès pour viol de l’islamologue Tariq Ramadan. Une femme l’accuse de rapports sexuels « brutaux et non-consentis ».
L’islamologue est jugé pour des faits datant de 2008 à Genève, en Suisse, et qu’il conteste. Tariq Ramadan encourt jusqu’à dix ans de prison.
Six ans après les révélations de plusieurs femmes l’accusant de viols, Tariq Ramadan fait face pour la première fois à la justice. C’est en Suisse, à Genève, qu’il est jugé à partir de ce lundi matin pour des faits dénoncés par l’une d’entre elles. Affirmant vivre sous la menace, la plaignante souhaite être surnommée «Brigitte» afin de préserver son anonymat.
Convertie à l’islam, elle fait la connaissance du théologien en septembre 2008 lors d’une séance de dédicaces. Au cours de ce même mois, ils se recroisent à l’occasion d’une conférence et échangent leurs coordonnées. Se noue alors une relation numérique, avec l’envoi de premiers messages sur l’application Messenger à partir du 25 septembre 2008. Au fil des discussions, Brigitte nourrit une «forme d’admiration et d’attirance purement intellectuelle» envers son interlocuteur, figure charismatique et contestée de l’islam européen, indique au Figaro une source proche du dossier.

Dans la nuit du 28 au 29 octobre 2008, après quelques mois de correspondances, tous deux conviennent d’une rencontre dans la chambre 511 de l’hôtel Mon repos, à Genève, où loge le prédicateur suisse. Mais dès son arrivée, Brigitte est «poussée sur le lit et embrassée de force en dépit de ses protestations», détaille l’acte d’accusation que Le Figaro a pu consulter. La quadragénaire est déshabillée contre son gré, traitée sans retenue de «pute», «sale chienne», «salope», «giflée à plusieurs reprises», puis violée trois fois dans la même soirée. Un enchaînement de faits que Tariq Ramadan conteste formellement. S’il reconnaît avoir rencontré Brigitte, il affirme avoir renoncé à toute relation sexuelle avec elle. Contacté, son avocat suisse, Guerric Canonica, ne souhaite faire aucun commentaire avant l’audience.
Il a fallu près de dix ans à Brigitte pour déposer plainte. Après cette nuit du 28 octobre, elle a traversé une phase de sidération l’empêchant de verbaliser les faits. Elle s’est également retrouvée emprisonnée dans l’ambiguïté de ses sentiments envers l’islamologue, entre l’amour et la peur instillée par les nombreuses menaces reçues au fil des années, souligne une source proche du dossier. «Si je te vois je te viole», «tu paieras je peux te le promettre», «ta vie est un désert, elle va devenir un enfer», sont autant de messages que Brigitte a reçus depuis l’adresse mail de Tariq Ramadan, selon nos informations. Son avocat, Me François Zimeray, affirme «qu’il a fallu beaucoup de courage à Brigitte, j’ai rarement vu dans une affaire autant de pression sur les victimes, autant de menaces et de peur».

Ce sont finalement les révélations faites en 2017 en France par des femmes l’accusant d’agressions similaires qui lui ont servi d’élément déclencheur pour porter l’affaire devant la justice. «Dans chacune des accusations de viol pesant à l’encontre de Tariq Ramadan, on retrouve des similitudes, notamment dans son mode opératoire. Il a exercé sur ces femmes une extrême violence qui confine à la barbarie. À tel point que le terme de viol ne rend pas compte de la gravité des sévices subis», estime une source proche du dossier. L’une des plaignantes décrira même au cours de l’instruction son «regard de fou, comme un animal».
À ce jour, l’islamologue est soupçonné d’avoir commis des viols sur quatre autres femmes en France entre 2009 et 2016. Après de longues années d’instruction, au cours desquelles Tariq Ramadan a passé neuf mois en détention provisoire en 2018, le parquet de Paris a requis en juillet dernier son renvoi devant les assises. « Malgré les dénégations répétées du mis en examen, l’information judiciaire a permis de réunir de nombreux éléments à charge», a soutenu le parquet dans ses réquisitions, comme nous l’indiquions à l’époque. Un non-lieu a par ailleurs été requis concernant deux autres femmes. Il appartient désormais aux juges d’instruction d’ordonner un procès ou non à l’encontre du prédicateur qui martèle de son côté être victime d’un complot visant à éteindre sa carrière.
En attendant, Tariq Ramadan est tenu de résider en France mais il bénéficie d’autorisations exceptionnelles de sortie du territoire français pour se rendre en Suisse dans le cadre de ce premier procès qui s’ouvre ce lundi à Genève. Le verdict doit être rendu le 24 mai, l’islamologue encourt jusqu’à dix ans de prison.
Source

https://www.lefigaro.fr/faits-divers/insultes-menaces-violences-le-premier-proces-de-tariq-ramadan-pour-viol-s-ouvre-ce-lundi-a-geneve-20230515

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