Reconstitution du meurtre de Mireille Knoll : les suspects s’accusent mutuellement

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Par Jean-Michel Décugis et Jérémie Pham-Lê

La reconstitution du terrible meurtre en mars 2018 à Paris de la vieille dame de confession juive, ce jeudi, n’a pas permis d’éclaircir les faits. Les deux suspects se rejettent les coups de couteau mortels et nient tout acte antisémite
Qui est l’auteur des coups de couteau ? Qui a mis le feu à son appartement ? Y’a-t-il un mobile antisémite ? La reconstitution du meurtre de Mireille Knoll qui a duré, ce jeudi, un peu plus de huit heures n’a répondu à aucune de ces questions. Depuis quatorze mois, les deux suspects se renvoient la responsabilité du meurtre de l’octogénaire de confession juive dont le corps avait été retrouvé lardé de onze coups de couteau et en partie calciné dans son appartement du XIe arrondissement de Paris, le 23 mars 2018. Le drame avait suscité à l’époque une vive émotion, notamment au sein de la communauté juive et dans le monde politique.
De Yacine Mihoub, le voisin de 29 ans décrit comme alcoolique, et Alex Carrimbacus, 23 ans, le marginal sous curatelle renforcée, on ne sait qui ment le plus, ou le moins. Mis en examen pour homicide volontaire, vol et dégradation de bien avec la circonstance aggravante de l’antisémitisme, les deux suspects ont chacun contesté le mobile à caractère antisémite lors d’une longue confrontation, le 10 mai dernier.
C’est Alex Carrimbacus qui lors de sa garde à vue avait mis les policiers sur cette piste avant de se rétracter. Le 10 mai, le détenu a reconnu qu’il y avait bien eu une discussion sur les juifs entre l’autre suspect et Mireille Knoll, le jour du meurtre, dans l’appartement de cette dernière, mais ce n’était pas un sujet de dispute. « Il [Yacine Mihoub] a juste dit que les Juifs étaient friqués. […] Elle [Mireille Knoll] était un peu étonnée sans plus, après ça a continué tout de suite sur une autre conversation », a-t-il précisé dans le procès-verbal de confrontation que nous avons pu consulter.

Ni émotion ni regret pendant la reconstitution

Ce jeudi après-midi, dans le petit appartement de la victime où policiers, magistrats et avocats n’avaient pas pu tous entrer, Carrimbacus, premier à donner sa version, a confirmé que son acolyte avait, dès le premier coup de couteau à la gorge, crié « Allah akbar ». Toujours selon lui, Mihoub aurait dit après avoir asséné les dix autres coups de lame : « Comme ça elle ne nous fera plus chier. » Des propos qui renforcent la conviction de Me William Goldnadel, l’avocat de la famille de la défunte. « J’ai toujours été convaincu qu’il s’agissait d’un antisémitisme crapuleux. Je n’étais pas assuré de pouvoir le démontrer judiciairement. J’en suis désormais certain. »
À son tour, Yacine Mihoub s’est empressé de tout réfuter dans un langage châtié. « C’est entièrement faux, ce qu’il dit. Je n’ai jamais dit que la communauté juive était plus aisée qu’une autre », avait-il déclaré le 10 mai dernier, lors de la confrontation. Ce jeudi, il a redit que c’est bel et bien son comparse qui a donné les coups de couteau à Mireille Knoll avant de les mimer. Ensuite, les suspects semblent avoir collaboré pour mettre le feu à l’appartement, faire disparaître le couteau et s’enfuir. Lors de cette reconstitution, aucun des deux n’aurait exprimé la moindre émotion, le moindre regret.
Contactés, Me Merabi Murgulia et Karim Laouafi, les avocats de Carrimbacus, disent « rester convaincus de l’innocence » de leur client : « Les contradictions sont manifestement chez Yacine Mihoub. Notre client ne connaissait pas Mireille Knoll. Il est venu chez elle à la demande de Mihoub », relèvent-ils. Ils précisent : « Aussi grave que soit l’affaire, l’instruction devra déterminer avec exactitude la responsabilité de l’un et de l’autre. »

Aucun climat de tension ni de haine

Comme Le Parisien l’avait révélé, l’enquête de voisinage n’a pas permis de démontrer de haine ou même de tension, ni dans le quartier, ni dans l’immeuble dans lequel la victime et Mihoub vivaient. Cependant, des expertises sur les ordinateurs de l’appartement de la mère de Yacine Mihoub, situé au 7e étage, ont révélé que quelques jours avant le drame, le suspect avait consulté des sites évoquant Israël, la Palestine et la charia islamique. « Cela ne peut être mis en relation directe avec le meurtre de Mireille Knoll, mais cela donne un environnement », constate une source proche du dossier. D’autres expertises sont en cours. Contacté Me Fabrice de Korodi, l’avocat de Yacine Mihoub était injoignable ce jeudi soir.

SOURCE :

http://www.leparisien.fr/faits-divers/reconstitution-du-meurtre-de-mireille-knoll-les-suspects-s-accusent-mutuellement-16-05-2019-8073684.php

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  1. vrcngtrx dit :

    « Reconstitution / le corps lardé de onze coups de couteau et en partie calciné »
    qu’on s’en tienne à une reconstitution des ce que ces Yacine Mihoub et Alex Carrimbacus ont fait subir à leur victime

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