Quand Rembrandt découvre son ascendance juive

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Raoul Mourgues, poète français, de conviction catholique et ami sincère d’Israël, évoque dans son livre, la vie de Rembrandt, d’après le manuscrit qui a été confié à Stella, une des femmes de Rembrandt, qui l’avait remis à un groupe d’initiés de la Kabbale.
Cette « découverte » importante vient expliquer et enlever toute ambiguïté sur les rapports qu’entretenait Rembrandt avec la communauté juive d’Amsterdam ainsi que sur l’origine de plusieurs de ses œuvres illustrant la Torah. Elle apporte également une réponse définitive à la question posée par le dépliant remis aux visiteurs par le « Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme » qui laissait la question ouverte à ce sujet : « Jusqu’à une époque récente, la littérature avait tendance à « judaïser » l’oeuvre de Rembrandt et à voir dans maintes représentations d’hommes, des portraits de Juifs et de rabbins.
Si la fréquentation par l’artiste de Juifs installés à Amsterdam a été avérée, les conséquences de ces relations sur son art sont une question aussi intéressante… que controversée !… »
Les textes que je reproduits ci après, extraits du livre susmentionné «Rembrandt Kabbaliste », de Monsieur Raoul Mourgues, répond pleinement à cette question, qui ne doit plus être controversée…
Ce que Rembrandt a écrit dans son manuscrit
« Je regarde « le vieux Rembrandt »… Et voici que je retrouve en moi les traits bien aimés de mon père… La Kabbale explique : « Le père et la mère fournissent le corps de l’homme. La mère fournit la partie noire des yeux, les chairs, la peau. Le père fournit la partie blanche des yeux, les os, le cerveau, les veines …Les veines ! Les veines… Le sang qui coule dans mes veines, c’est de toi que je le tiens, père, mon père, meunier du Rhin, fils de Gerrit, fils de Roelof. Et dans tes pauvres veines, mon père, quel sang coulaient-elles donc ?… – Du sang juif ! Mon coeur s’arrête. Je ne respire plus…De l’air, j’étouffe… L’air revient. Je suis mieux. Très lentement, doucement, je vais me le redire, le secret de ma vie : « J’ai, dans mes veine, du sang juif !… »
« Juif ! De la race la plus sacrée, la plus vénérable du monde. De la race royale des lions de Juda. Horreur et joie ! Je suis Juif, comme ces êtres immondes qu’on pourchasse de ghettos en ghettos et sur qui l’on crache avec dégoût. Mais je suis Juif comme Moïse et comme Elie, comme David et comme Salomon, comme ces êtres inspirés dont le génie n’a cessé de nourrir la pensée humaine et dont la gloire resplendira éternellement.
« Mon père, Hermann Gerritszoon, quel fut le drame de ta vie, de ton cœur, quand tu t’es marié à l’Eglise chrétienne ? Quand tu nous as fait élever nous-mêmes dans la religion de notre mère, la religion réformée de Calvin ? Avais-tu renié ta race ? Jamais tu ne m’en as parlé. Mais par-dessus ton humble vie familiale, je saute, moi, vers mes ancêtres les plus lointains, vers ces rois d’Israël dont la gloire à la fois m’éblouit et m’écrase…
Mon premier modèle
« Peut-être n’aurais-je jamais percé le mystère de la naissance de mon père, si moi-même, non circoncis, calviniste, je n’avais été, dès ma jeunesse, peintre. Mais il a été mon premier modèle, ce père de chair et de sang. Et c’est lorsque, à dix sept ans, j’ai voulu, par amusement et étude, pour la première fois, représenter son cher visage de labeur, c’est alors, qu’en m’efforçant au tracé des contours, au dessin du nez, des lèvres, des oreilles, au gonflement des paupières, à la rondeur globuleuse des yeux, j’ai découvert et reconnu le type immuable, définitif, de ceux qui descendent d’Abraham le Patriarche.
« Que de gravures et de portraits de mon père, où j’ai glorifié le nom maudit, le nom magnifique d’Israël !
« …Devant le tableau, le savant Monsieur Huygens n’avait pu s’empêcher de s’écrier : « On dirait Philon le philosophe »… Un Juif grec d’Alexandrie, m’avait-il expliqué. Il a tenté d’unir la Bible avec Platon. Il a influencé à fond la première pensée chrétienne…
« Ainsi, à mon tour, j’unissais sur ma toile la gloire hautaine des aïeux de mon père à la gloire que je rêvais pour l’éternité de mon Art. Plus tard seulement, lorsque j’ai mieux compris la vie, j’ai senti les bienfaits de mon origine. J’ai compris que si je n’avais pas eu du sang juif, je n’aurais pas été si terriblement attiré vers ces êtres misérables et honteux que l’on écrasait de mépris. Vers leur ghetto sordide, répugnant de crasse et de puanteur. Vers les sages d’Israël, à la science millénaire, vers les splendeurs et les ténèbres de la Kabbale fantastique…
Des ivrognes de l’avenir
« Découvrant ma race en moi, au début de ma jeunesse, j’ai souffert d’abord, j’ai eu honte… ou plutôt, honte d’être un bâtard, un demi-Juif.
«… Parce que je suis des leurs, j’ai encore comme eux, la hantise et l’instinct de l’avenir. C’est dans le culte du passé que s’attardent les autres peuples. Nous, nous sommes tous des ivrognes de l’avenir. Par les lèvres d’Isaïe, ainsi parla l’Eternel: « Ne rappelez plus les événements passés, ne méditez pas sur les temps antiques.
Voici, Je vais créer des choses nouvelles, déjà elles éclosent : Ne les remarquez-vous pas ? » Il est vrai. Les autres nations ressemblent à ces vers qui ne se nourrissent que de la chair des morts. Israël, a une femme toujours enceinte de l’avenir… »
« …Hantise constante qui fait de nous ce qu’on nomme, injustement, des révolutionnaires. Bien des fois on m’a jeté ce mot à la face, comme une injure. Devais-je pourtant laisser notre Art se figer dans l’imitation, la copie servile, d’un idéal méditerranéen conventionnel et périmé ? …Je sentais, moi, qu’il y a une beauté bien plus profonde que celles des mesures et des dimensions : celle de l’âme, même voilée ; celle de la lumière, même enténébrée ; une beauté qui ne s’adresse plus seulement à la raison froide, mais qui va frapper jusqu’au plus intime de notre chair… »
En marche vers le bonheur
« De cette race aux foudroiements sublimes, de sa Bible aux pages de flammes, une double figure m’a sans cesse obsédé. Je l’ai plusieurs fois traitée : dès mon aurore, et encore à mon déclin. Maintenant, au soir de mes jours, il me semble que ma vie entière est enclose entre ces deux visages : Saül et David ! Je sais de mémoire le Livre Saint… »
« …Siméon Bar Yochaï, sans cesse j’ai pensé à toi. Si j’ai gravé tant de Vieillards et tant de Sages, de philosophes et d’ermites, c’est toujours toi que j’ai gravé. Sans doute, tu n’étais pas très vieux lorsque tu es entré dans ta grotte. Peut-être avais-tu mon age d’aujourd’hui. Mais la sagesse est si lourde pour l’homme ! Comme lourde me fut la vie, que j’ai cherchée, creusée, fouillée, et qui me courbe chaque jour plus, vers les racines de la terre.
« …Tous mes hommes au visage flétri mais au front de majesté, au regard d’éternité, c’était toujours Toi, le Grand Vieillard Juif… Toi, Bar Yochaï, la Lampe Sainte, dont l’intelligence se mouvait parmi les siècles et les astres et les nombres… »
« …Après treize ans, ils sont sortis de la caverne, Siméon et Eléazar. Pendant treize ans ils avaient parlé et chanté avec les Anges de l’Eternel, pleuré et ri devant la face de l’Eternel. Et ils retournent parmi les hommes. Ils veulent réprimander les hommes : Dieu leur ordonne de les aimer. Ils veulent corriger la terre : Dieu leur permet de l’aider. Et la terre, hostile et sèche, recouvre sous leur ordre, sa chevelure de blés et sa robe de jeunes fleurs… »
« …Le monde n’est pas achevé. Tout homme, chaque jour, aide Dieu à le construire. En marche vers le bonheur. A travers le fleuve des souffrances. C’est le message de ce peuple, dont la moitié de mon sang charrie la brûlure… »
Source
https://www.coolamnews.com/quand-rembrandt-decouvre-son-ascendance-juive/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=quand-rembrandt-decouvre-son-ascendance-juive&fbclid=IwAR2Zyu7U7l693iFsCMuXkbr91QW6CQ9nQ8FZbfNrEb5W1JKMCxBeY-uvckM

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3 Commentaires

  1. joseparis dit :

    Allez voir sa maison à Amsterdam, c’est très instructif sur ce qu’il était, comment il travaillait, et son environnement (il vivait dans le quartier juif).

  2. Franccomtois dit :

    Quel magnifique article🙂.Un vrai plaisir de le lire et je vais m´interresse á ce poete Raoul Mourgues.
    Restons dans le beau:
    -Itzhak Perlman: Popular Jewish Melodies, A Yiddishe Mame, מנגינות יהודיות (ref.rec.: Dov Seltzer)
    https://youtu.be/NCWxgDuT75o

    Une pensée pour un de mes petits Franccomtois violoniste et bien évidemment pour les autres aussi musiciens!De cela j´en remercie le Seigneur.

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