Quand la France pactisait avec les terroristes de la rue des Rosiers
Par Johanna Afriat
En son temps, l’Italie a conclu un pacte similaire avec l’OLP aux dépens de sa communauté juive
Des documents récemment déclassifiés en Italie ont prouvé l’existence d’un pacte secret conclu entre Rome et l’OLP au début des années 70, alors que l’organisation palestinienne de Yasser Arafat était encore considérée comme terroriste.
Selon les termes de ce pacte, l’OLP s’était engagée à cesser ses attaques contre les civils et intérêts italiens. En échange, elle bénéficiait d’un passe-droit pour faire transiter des armes par la péninsule, et gardait les mains libres pour viser des Israéliens et des Juifs, avec à la clé, une totale impunité.
Un véritable pacte avec le diable, qui a abouti à l’attentat contre la grande synagogue de Rome en 1982, dans lequel un enfant de deux ans a été tué et 37 personnes ont été blessées. Le gouvernement, bien que mis au courant du projet de l’attaque, n’a rien fait pour protéger le site. Il a ensuite permis aux terroristes impliqués de fuir en Libye.
Mais l’Italie n’a pas été la seule à s’engager dans des compromissions face au terrorisme palestinien. On sait aujourd’hui qu’en son temps, la France a conclu un accord similaire sur plusieurs points.
« Sanctuariser le territoire national »
Entendu en janvier 2019 par la juge d’instruction en charge de l’enquête sur l’attentat de la rue des Rosiers perpétré en 1982, Yves Bonnet, ancien patron de la DST, avait admis avoir conclu un pacte secret de « non-agression » avec le groupe Abou Nidal, jugé responsable de l’attaque : après s’être engagés à ne plus frapper le territoire français, les membres de l’organisation avaient reçu la garantie de pouvoir entrer dans le pays sans être arrêtés.
« Ce prix a été jugé acceptable afin de sanctuariser le territoire national », s’était justifié Yves Bonnet sur i24NEWS, qui au nom du pragmatisme, prône la collaboration du renseignement français « même avec les pays considérés comme impurs », et plaide pour la « banalisation des attentats », selon ses mots dans une interview à une chaîne russe en 2017.
Quelles étaient les modalités exactes de l’accord passé avec ce groupe palestinien dissident de l’OLP, considéré comme le plus barbare d’entre tous, et quelles en ont été les conséquences ? Ce pacte a-t-il permis de protéger les responsables de l’attentat de la rue des Rosiers, qui a fait au total six morts et 22 blessés ? C’est ce qu’exigent aujourd’hui de savoir les parties civiles dont l’avocat, Maître Avi Bitton, a demandé la levée du secret-défense dans cette affaire. Des questions d’autant plus légitimes quand on sait que l’enquête a piétiné pendant plusieurs décennies, et que 40 ans après les faits, aucun coupable n’a encore été condamné…
Des questions en suspens
Impossible du reste de ne pas envisager que le laissez-passer fourni – dont on ignore la durée de validité – en territoire français, au carrefour de l’Europe, ait pu faciliter d’une manière ou d’une autre la préparation du plus « gros coup » d’Abou Nidal, commis trois ans plus tard : les attaques simultanées à l’arme feu et à la grenade de passagers de la compagnie israélienne El Al dans les aéroports de Rome et Vienne le 27 décembre 1985, qui ont fait 20 morts et 138 blessés.
Prendre le risque de laisser ce groupe terroriste assoiffé de sang juif vaquer à ses « affaires » était-il là aussi un prix considéré comme « acceptable » par la DST, pourvu que le territoire français ne soit pas touché ? Ces deux derniers attentats se seraient-ils produits si les membres d’Abou Nidal avaient fait l’objet d’une véritable traque après la tragédie de la rue des Rosiers, provoquant l’inévitable affaiblissement de l’organisation ? Autant de questions susceptibles de hanter les familles des victimes et qui ne trouveront sans doute jamais de réponse.
Des enquêtes pleines d’errances, des coupables jamais condamnés et des terroristes circulant incognito : autant de dénominateurs communs à l’Italie et à la France alors qu’elles avaient noué des pactes avec le diable, et autant de façons de faire le jeu de la terreur au prétexte de vouloir l’éviter.
Source
https://www.i24news.tv/fr/actu/france/1660056487-quand-la-france-pactisait-avec-les-terroristes-de-la-rue-des-rosiers?fbclid=IwAR2sqKMGE8-u8Mo_CRTheW5kkcLRs3WSsOZgptImZgtsBggdhQJkIB67lO0
c est exact et connu depuis belle lurette !accord avec abou nidal !mains libres contre les juifs et paix aux autres français sur le territoire de la republique !!comme pour abou daoud l un des responsables du munich !mais le long bras du mossad les a traquès !quant a el banna !!du nom d abou nidal meme nom que tarik ramadan !!il a crevè d un cancer dans les pires souffrances !!!tres bien !
Après que des agents secrets libyens eurent été inculpés dans l’attentat de Lockerbie, Mouammar Kadhafi tenta de prendre ses distances avec le terrorisme. Abou Nidal fut expulsé de Libye en 1999 et en 2002 il retourna en Irak. Le gouvernement irakien déclara ultérieurement qu’il était entré avec un faux passeport yéménite et une fausse identité.
Le 19 août 2002, le journal palestinien Al-Ayyam indiqua qu’Abou Nidal était mort trois jours plus tôt des suites de multiples blessures par balles à son domicile à Bagdad, une maison qui, selon le journal, était la propriété des services secrets irakiens , les « Mukhabarat ». Deux jours plus tard, le chef des services secrets irakiens, Tahir Jalil Habbush al-Tikriti , exhibait des photos de la dépouille d’Abou Nidal aux journalistes, ainsi qu’un rapport médical qui indiquait qu’il était mort après qu’une balle eut pénétré par sa bouche et lui eut perforé le crâne. Tahir Habbush raconta que des officiels irakiens étaient venus à son domicile pour l’arrêter pour des soupçons de conspiration avec des gouvernements étrangers et, après avoir dit qu’il devait se changer, il se rendit dans sa chambre et se tira une balle dans la bouche. Il mourut huit heures plus tard à l’hôpital.
Jane’s indiqua en 2002 que les services secrets irakiens avaient trouvé des documents secrets dans sa maison, relatifs à une attaque des États-Unis contre l’Irak. Quand ils attaquèrent le domicile, des combats éclatèrent entre les hommes d’Abou Nidal et les services secrets irakiens, au milieu desquels Abou Nidal se réfugia dans sa chambre et y fut tué ; des sources palestiniennes racontèrent à Jane’s qu’il avait été atteint par plusieurs balles. Jane’s suggéra que Saddam Hussein l’avait fait assassiner parce qu’il craignait qu’Abou Nidal n’agisse contre lui en cas d’invasion par les États-Unis48.
En 2008, Robert Fisk obtint un rapport rédigé en septembre 2002, pour le « bureau du renseignement de la présidence » de Saddam Hussein par « l’unité spéciale de renseignement M4 » irakienne. Le rapport disait que les Irakiens avaient interrogé Abou Nidal à son domicile pour suspicion d’espionnage au profit du Koweït et de l’Égypte et, indirectement, des États-Unis. Il disait également qu’il lui avait été demandé par les Koweïtiens de trouver des liens entre l’Irak et Al-Qaida. Juste avant d’être déplacé vers un lieu plus sûr, Abou Nidal demanda à pouvoir se changer, se rendit dans sa chambre et se tira une balle, indiquait le rapport. Il fut enterré le 29 août 2002 au cimetière musulman d’Al-Karakh à Bagdad et sa tombe porte l’inscription M711.
La France pourrissait et pourrit par la tête. Et les gouvernements se suivent et se ressemblent.