Pudeur et Décence
de Serge SALFATI
Quelle fatalité nous oblige à systématiquement subir, à chaque soubresaut de l’histoire agitée de l’Etat d’Israël, les délires shizo-parano-mégalo hystériques, de ceux qui ont perpétuellement conseils et leçons de moralité à distribuer.
Depuis 1948 il ne se passe rarement un jour sans qu’un « cerveau éclairé » nous afflige de son « analyse » et nous abreuve de propos qui ne manquent pas de poésie mais qui sont totalement déplacés dans le contexte de haine régnant dans le conflit judéo-arabe.
Faut il leur rappeler, à ces Cassandre de Monoprix, que malgré leurs lamentations, Israël subsiste et se renforce chaque jour face à ses ennemis ?, faut il leur rappeler que chaque espace de faiblesse dans le traitement du conflit s’est soldé par des catastrophes en terme de vies humaines ?, pour toutes ces belles âmes pétries de grandes idées faut il-lire la litanie macabre du nom des morts juifs consécutifs au retrait de Tsahal du Liban ou de Gaza ou de se pencher sur ce qu’est devenue la Péninsule du Sinaï ?
Leur étroitesse d’esprit confinant à la malhonnêteté intellectuelle pourra-t’elle admettre que leurs grandes idées s’écrivent avec le sang des victimes de la terreur arabe ? Et pourtant rien ne les lasse ces belles âmes, aucun attentat, aucun meurtre, aucun appel au génocide, rien, le néant cérébral, le vide sidéral, ils préfèrent ces « amis d’Israël » qui continue de délivrer leur diarrhée verbale sur leur thème mille fois rabâchés qui s’ils ne sont pas obsolètes sont tout simplement erronés.
Ils se ressemblent tous, jamais portrait n’aura autant mérité son nom de « Robot » tant leur message est convenu et raisonne avec la puissance philosophique d’un leitmotiv stalinien.
Avant tout développement ces « amis d’Israël » en sont « les grands défenseurs » et c’est au nom de cette défense qu’ils préconisent des mesures qui le condamneraient à disparaître, mais être un « grand ami » ne suffit pas car nous ne savons pas à quel point « ils en connaissent la réalité » et plus encore leur aptitude à capter les « demandes réelles de l’israélien de la rue ».
Alors ils ont « honte », ils « en ont marre », les plus humbles « ne comprennent pas », les plus cons « condamnent », les cris de colère d’une population aux réactions de violence exacerbées par la barbarie du Hamas, ceux-la même qui trouvent des circonstances atténuantes à force de contorsions intellectuelles déplacées à ce même Hamas et à sa rhétorique de mort, n’en trouve aucune à la majorité des israéliens qui eux soutiennent une politique de grande fermeté, usés par les attentats et les meurtres.
Parce qu’il faut dire que ces « grands amis d’Israël » ont tous fini par quitter le pays, quand ils s’y sont installés, car ils ne supportaient plus son mode de fonctionnement, peut être aurait-il fallu qu’Israël s’adapte à leur grande sensibilité et à leurs moralité sans faille, et que fugitifs qu’ils sont, ils cumulent la couardise à l’erreur politique, ce qui n’a jamais donné dans l’histoire de bons résultats.
Alors ils nous abreuvent de grands principes, certains éditent presque des notices techniques comportementales afin de ne pas froisser la susceptibilité des Hanyieh, Abbas ou Meshaal, d’autres nous promettent l’apocalypse si l’on fâche nos si « grands alliés » que sont l’insignifiante Union Européenne ou l’errante Amérique d’Obama.
Alors ils déversent des textes sans fin ou ils expliquent les risques mais ne donnent aucune solution ou aucune méthode qui n’est déjà été expérimentée et qui se soit soldée par un fiasco, non l’idée est de se montrer « progressif », « humaniste », « ouvert », de se faire plaisir, de flatter son ego à coup de formule lapidaire à moins que cela ne soit de propos de comptoir, d’enfoncer des portes ouvertes et de combattre des moulins à vent.
Pendant ce temps les enfants de Gaza continue d’apprendre à haïr les juifs, les roquettes pleuvent sur Israël, les attentats se multiplient et les enfants maintenant sont la cible d’assassins monstrueux, mais nos philosophes n’ont ni pudeur ni décence et c’est sur des cadavres d’adolescents suppliciés qu’ils écrivent leurs plus belles lignes, qu’ils espèrent plus ou moins secrètement, pour la postérité.