Propagande djihadiste : l’ancien Imam de Bordeaux Sabar Lahmar a écopé de 10 ans de prison

By  |  0 Comments

Après un long séjour à Guantanamo, « Cheik » Lahmar avait été innocenté et accueilli en France en 2009. Il a ensuite incité plusieurs personnes à partir faire le djihad, dont un homme, mort sur zone fin 2015.
L’Algérien Saber Lahmar, jugé en mai à Paris pour avoir incité des candidats au djihad à partir en Irak ou Syrie, a été condamné ce vendredi à dix ans de prison par le tribunal. Les magistrates, qui ont suivi les réquisitions du parquet national antiterroriste (Pnat), l’ont en outre condamné à une période de sûreté des deux tiers ainsi qu’à une interdiction définitive du territoire français.
La 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris, spécialisée en matière de terrorisme, a considéré que cet homme né en 1969 avait, via des prêches et des conversations, « joué un rôle actif » dans plusieurs départs aux conséquences importantes.
Accueilli en France en 2009, Saber Lahmar a officié dans une salle de prière clandestine à Bordeaux puis régulièrement pour la prière du vendredi dans la mosquée de Saint-André-de-Cubzac (Gironde). Il est rapidement considéré comme un « guide religieux » par des membres de la communauté musulmane locale en Nouvelle-Aquitaine.
Le tribunal a retenu contre lui des prêches et des propos « où il justifiait le départ en Syrie et en Irak », établis par des enregistrements ou des témoignages de proches, ainsi que des conversations avec les personnes parties sur zone, après leur départ.
La 16e chambre a justifié sa décision par les importantes « conséquences provoquées » par les faits d’une « particulière gravité » qui lui sont reprochés : notamment le départ d’Othman Yekhlef, probablement mort sur zone fin 2015, ainsi que celui d’un couple et ses cinq enfants.

Le père, Salim Machou, est l’un des sept Français condamnés à mort en 2019 par la justice irakienne pour leur appartenance au groupe État islamique. Les enfants « ont vécu en zone de guerre » et « sont retenus depuis 2017 dans un camp du Rojava », a déploré le tribunal.

Pendant toute l’audience, Saber Lahmar a rejeté constamment les accusations. Ses avocats, Christian Blazy et Alix de Villanove, ont annoncé qu’ils allaient faire appel. « Sous prétexte qu’il avait une certaine aura de par sa culture islamique, on le condamne sans preuve, pour avoir facilité le départ d’une famille vers la zone irako-syrienne alors qu’il n’avait objectivement aucun pouvoir pour le faire », ont-ils critiqué.
Passé par la Bosnie et Guantanamo
Après des études de sciences islamiques en Algérie, Saber Lahmar, devient membre du Groupe islamique armé (GIA). Il part ensuite quelques années terminer ses études à Médine, en Arabie saoudite, avant d’apparaître en Bosnie-Herzégovine entre 1996 et 2001, où il travaille notamment dans une grande mosquée de Sarajevo considérée comme un lieu de rassemblement d’islamistes.
Les Bosniens le livrent aux Américains début 2002 avec cinq autres Algériens, soupçonnés d’avoir fomenté un attentat contre l’ambassade des États-Unis.
Il est transféré dans la prison militaire de Guantanamo, sur l’île de Cuba, où il est détenu jusqu’en 2008 et subit des tortures, avant d’être innocenté par la justice américaine, avec cinq autres Algériens arrêtés pour le même motif, et d’être accueilli en France fin 2009.
Le coprévenu relaxé
Mohamed H., coprévenu présenté par l’accusation comme le « second du cheikh Lahmar » et né au Maroc en 1977, a en revanche été relaxé, malgré les réquisitions du Pnat de six ans d’emprisonnement. Il tenait notamment le restaurant à Bordeaux au-dessus duquel Saber Lahmar prêchait clandestinement.
Mais « l’adhésion à une idéologie propagée par une organisation terroriste ne constitue pas une participation à une association de malfaiteurs terroriste », a souligné la présidente de la 16e chambre. Au cours de l’audience, Mohamed H. a reconnu pour la première fois sa « radicalisation » passée, un « réel cheminement d’introspection » selon la 16e chambre, qui a en outre jugé qu’aucun élément ne prouvait qu’il avait eu un rôle de propagande ou d’incitation au départ.
« La justice ne s’est pas contentée d’hypothèses ou de suppositions et a rendu une décision de justice fondée et à la motivation sans faille. Mon client va pouvoir reprendre le cours de sa vie. C’est un soulagement », s’est félicitée son avocate, Noémie Saidi-Cottier.
Source
https://www.leparisien.fr/faits-divers/dix-ans-de-prison-pour-lalgerien-saber-lahmar-accuse-davoir-incite-au-depart-au-djihad-17-06-2022-Y7GCKP3Y2VBCJO3BEPV44RVSHE.php

Saber Lahmar, détenu huit ans à Guantanamo et passé par la Gironde, est soupçonné d’avoir tenu des prêches radicaux et d’incitation au départ en Irak ou en Syrie auprès d’aspirants au djihad
L’Algérien Saber Lahmar, détenu huit ans à Guantanamo, innocenté puis accueilli en France en 2009, sera jugé de mardi à vendredi à Paris pour des soupçons de prêches radicaux et d’incitation au départ en Irak ou en Syrie d’aspirants au djihad. À la barre de la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris, il sera accompagné d’un autre prévenu, Mohamed H., avec qui il sera jugé pour association de malfaiteurs terroriste délictuelle.
Mais celui dont l’histoire fait écho à celle de trente ans de djihadisme mondialisé, « toujours présent là où l’islam radical a été », selon un magistrat, devrait attirer l’attention. Né en mai 1969 en Algérie, Saber Lahmar fait une licence en sciences islamiques et, selon la justice, devient membre du Groupe islamique armé (GIA).

Il part ensuite quelques années terminer ses études à Médine, en Arabie saoudite, avant d’apparaître en Bosnie-Herzégovine entre 1996 et 2001, où il travaille notamment dans une grande mosquée de Sarajevo considérée comme un lieu de rassemblement d’islamistes. Les Bosniens le livrent aux Américains début 2002 avec cinq autres Algériens, soupçonnés d’avoir fomenté un attentat contre l’ambassade des États-Unis.
Il est transféré dans la prison militaire de Guantanamo, sur l’île de Cuba, où il est détenu jusqu’en 2008, avant d’être innocenté par la justice américaine. Le président Nicolas Sarkozy accepte le principe d’accueillir en France deux ex-détenus du camp. Ce seront Lakhdar Boumediene et Saber Lahmar, qui pose pied en France le 1er décembre 2009. « Guantanamo restera avec moi jusqu’à la fin de ma vie. Ce n’était pas de la torture normale et ce n’était pas huit jours », raconte-t-il en 2012. La justice française a ensuite pris le relais pour établir son histoire hexagonale à partir de 2010.
Pour l’accusation, celui qui semble faire office de « guide religieux » officie rapidement comme imam de la mosquée de Saint-André-de-Cubzac (Gironde) mais aussi dans une salle de prière clandestine située au-dessus du restaurant de Mohamed H., l’autre mis en cause. Saber Lahmar se voit reprocher son « ancrage dans l’islam radical » avec des « propos très violents » lors de prêches « s’en prenant aux juifs, appelant à tuer les apostats et au martyre ». Il est soupçonné d’avoir entretenu des liens avec plusieurs figures du djihadisme en France. Point de départ de l’enquête, Saber Lahmar aurait « directement encouragé et préparé des départs » à l’été 2015 « vers la zone irako-syrienne ».
« Nous n’avons dans ce dossier aucun élément probant pouvant montrer que Saber Lahmar aurait amené deux personnes à partir » en zone irako-syrienne, a contesté Me Christian Blazy, son avocat avec Me Alix Villanove. Celui qui a été mis en examen et incarcéré en juin 2017 et qui comparaîtra détenu « est la victime de sa réputation d’ancien détenu de Guantanamo mais […] après huit ans de détention, il a été libéré sans qu’aucun fait ne lui soit juridiquement reproché », a ajouté Me Blazy.

Source
https://www.sudouest.fr/gironde/bordeaux/un-ex-imam-de-gironde-et-ancien-de-guantanamo-juge-pour-de-la-propagande-djihadiste-10863189.php

happywheels

Publier un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *