Projet d’attentat : Reda Kriket était-il de mèche avec les terroristes belges ?
Arrêté près de Paris en mars 2016, il aurait fait partie des hommes téléguidés par Daech en Europe. Il est soupçonné d’avoir été tout près de passer à l’action.
Reda Kriket était-il l’un des « frères en France », prêts à passer à l’action au nom de l’État islamique dans le sillage des terroristes belges qui ont ensanglanté Bruxelles le 22 mars 2016 ? Selon les documents dont L’Express et Le Parisien ont pu prendre connaissance, c’est le soupçon des enquêteurs qui tentent de déterminer le rôle exact du Franco-Algérien de 37 ans interpellé à Boulogne-Billancourt le 24 mars 2016, deux jours après les attentats qui ont fait 32 morts en Belgique.
Dernières pièces en date du puzzle patiemment reconstitué par les limiers de la Direction générale du Renseignement intérieur (DGSI) : les fichiers que recelait l’ordinateur abandonné dans une poubelle de Bruxelles par les djihadistes, juste avant de frapper l’aéroport et le métro de Bruxelles. L’un d’eux, Najim Laachraoui, indique dans un message audio que « les frères préféreraient se focaliser sur la France », plutôt que sur la Belgique, et tenter de stopper l’Euro de football (qui se déroulera dans l’Hexagone en juin et juillet 2016). Il demande si les « frères en France » sont toujours opérationnels, et comment ces derniers peuvent travailler. Deux noms reviennent à plusieurs reprises dans les documents extraits du disque dur de l’ordinateur: des instructions sont laissées à un certain « Ahmed », des armes confiées à un dénommé « Imrane », au cas où d’autres « voudraient travailler » (c’est-à-dire mener des attaques).
« Commencez pas avec vos salades ! »
Les éléments exploités permettent d’établir « l’existence d’autres frères susceptibles d’être opérationnels, ainsi que leur adhésion à l’État islamique », résume la juge d’instruction face à Reda Kriket. Elle l’interroge: « Est-il possible [que Najim Laachraoui] parle de vous? » L’intéressé dément. Il n’a « rien à voir avec ces gens-là. » Il ne se sent « pas concerné par tout ça ». Il perd son calme : « Vous essayez de faire des liens, vous et les flics, y’a aucun lien avec ces gens-là, commencez pas avec vos salades ! »
Les armes saisies lors de la perquisition du studio de Reda Kriket à Argenteuil (Val d’Oise) le 24 mars 2016
Pourtant, après trois ans d’enquête, le renseignement intérieur est convaincu que Kriket avait réuni la parfaite panoplie du terroriste islamiste. Dans sa planque d’Argenteuil, dans le Val d’Oise, les policiers ont découvert un véritable arsenal de guerre. Des armes : cinq fusils d’assaut de type kalachnikov, huit chargeurs d’AK 47, un pistolet-mitrailleur, sept armes de poing et de très nombreuses munitions. Des explosifs aussi, et suffisamment de produits chimiques pour en fabriquer davantage : six fioles de glycérine, trois bouteilles d’eau oxygénée, de l’acétone, un Tupperware contenant 105 g de TATP, un explosif artisanal aussi instable que prisé des djihadistes, 1,3 kg d’explosif industriel, deux bidons plastiques de 10 et 15 litres d’acide, un grand bécher, des thermomètres, des doseurs, des seringues, une balance électronique, des gants et masques de protection, des guirlandes électriques, des composants pouvant être utilisés pour confectionner des détonateurs, des centaines de billes d’acier, un détonateur à seringue prêt à l’emploi avec alimentation électrique et un ouvrage intitulé « Le laboratoire moderne ».
Cinq passeports français volés, 29 téléphones – dont certains encore dans leur emballage d’origine, trois plans de Paris et un brouilleur d’ondes complétaient l’attirail. Dans le studio du quatrième étage, les équipes de la DGSI ont également mis la main sur six fichiers vidéo : de la propagande de Daech et plusieurs tutoriels illustrant la fabrication d’explosifs.
Les investigations ont aussi permis de retracer la galaxie des relations, directes ou indirectes, nouées au sein de la nébuleuse djihadiste par Reda Kriket. Celui-ci est un proche de Khalid Zerkani, alias Papa Noël, « le plus grand recruteur de candidats au djihad qu’on ait jamais connu en Belgique », selon le parquet fédéral. Ce prédicateur bruxellois a notamment enrôlé trois des hommes qui ont horrifié l’Europe en 2015 et 2016 : Abdelhamid Abaaoud, le chef d’orchestre des attentats parisiens du 13 novembre, son acolyte Chakib Akrouh, tué avec lui cinq jours plus tard à Saint-Denis, et Najim Laachraoui, l’un des trois kamikazes qui ont semé la mort à l’aéroport de Bruxelles, quatre mois plus tard. Le 29 juillet 2015, Kriket a été condamné par la justice belge, en son absence, à dix ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme.
Dans la planque d’Argenteuil, les expertises ont révélé l’ADN de deux de ses comparses : le Tunisien Anis Bahri, qui ne fait pas mystère de sa sympathie pour Daech et de sa volonté de rallier ses rangs, et l’Algérien Aberrahmane Ameuroud, une vieille connaissance des services de renseignement français. Né à Alger en juin 1977, ce dernier a été condamné à Paris, en mai 2005, à sept ans d’emprisonnement et à une interdiction définitive du territoire. Vétéran des camps d’entraînement d’Al Qaida en Afghanistan, il était accusé d’avoir apporté un soutien logistique aux assassins du commandant Massoud, tué le 9 septembre 2001, et d’avoir facilité l’acheminement de combattants vers la région pakistano-afghane.
Après l’arrestation de Kriket en mars 2016, Anis Bahri a tenté de rejoindre la Syrie. Auprès de ses contacts sur place, il se réclame de ses garants, deux cadres de l’organisation terroriste spécialistes des opérations extérieures, « Abou Muqatil » et « Abou Muthana ». Le premier est le Franco-Tunisien Boubakeur El Hakim, soupçonné d’avoir commandité plusieurs attentats en France et en Tunisie. Le second désignerait l’Algérien Abdelnasser Benyoucef, vétéran du djihad et mentor de plusieurs membres des commandos qui ont frappé l’Europe – dont Abdelhamid Abaaoud.
Or, dans le répertoire WhatsApp de Bahri, figure un numéro de téléphone turc enregistré au nom d' »Abou Omar/Abou7afs », qui pourrait être celui d’Abaaoud, alias « Abou Omar al Belgiki », et du Français Tyler Vilus, dit « Abou Hafs », un proche d’Abaaoud arrêté en Turquie en juillet 2015 alors qu’il cherchait à prendre le chemin de l’Hexagone. Un autre des comparses de Kriket, Yasin Alami, entretient, lui, des contacts avec Ibrahim Abrini, frère de l’un des kamikazes de Bruxelles et mis en examen, en Belgique, pour participation aux activités d’un groupe terroriste.
Pourtant, Kriket se défend farouchement d’être un « terroriste ». Il se présente comme un cambrioleur qui, parfois, braque de gros trafiquants de stups. Selon son avocat Xavier Nogueras, il « rejette en bloc toute appartenance à un groupe extrémiste et toute relation avec ces terroristes qu’il méprise. »
Mort de rire !!!, la belle brochette de brave citoyens et francais pour la plupart !!!
aprés l’ Americain Kriket Jimmy, voilà a présent le « Français » (hihihi) Kriket Ridha( et non pas Reda, ces encu… de journaputes deforment exprés les noms de ces crapules pour que le public s’ égare
seuls les Iraniens utilisent ce prénom de Ridha, en le prononçant Reza, comme le Chah Pahlevi
partout ailleurs c’ est Ridha, aussi bien a Istamboul qu a Alger
HS.
« Direction générale du Renseignement intérieur (DGSI) : les fichiers que recelait l’ordinateur »
https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/le-patron-de-l-antiterrorisme-dans-les-ardennes-mis-en-examen-pour-viol-aggrave-sur-mineur-1561549272?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR0B13zhMKmlcmlQjr2W0aY48s-H4ftyPX4hcUoxgVDrHConYr2z-M59nho#Echobox=1561551413