Portrait de Yassine Belattar, le bouffon gênant du président Macron

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Par Simon Pierre
La présence surprise de l’humoriste franco-marocain au sein de la délégation d’Emmanuel Macron à Rabat a suscité de nombreuses critiques. À 42 ans, il est devenu célèbre pour ses prises de positions politiques. Et ses condamnations judiciaires.
Les images de Yassine Belattar et de Sébastien Lecornu, s’échangeant une accolade lors de l’arrivée mardi du cortège présidentiel au Maroc, lors de la visite d’état d’Emmanuel Macron, ont immédiatement déclenché une polémique. Nombreux observateurs se sont offusqués de voir le ministre des Armées discuter avec l’humoriste controversé de 42 ans, condamné l’année dernière à quatre mois de prison avec sursis pour menaces de mort. Un humoriste qui ne fait plus rire, même dans l’entourage du chef de l’État. Son arrivée sur le tarmac de Rabat qui plus est en survêtement a été vécue comme une provocation d’Emmanuel Macron. Même si, pour ce dernier, interrogé par la presse, cette présence n’est qu’une «anecdote».
Si Sébastien Lecornu a fait savoir par son entourage qu’ils ne «se connaissaient pas», l’humoriste a affirmé le contraire. « Je l’ai croisé (Lecornu, NDLR) à plusieurs reprises », déclare-t-il à BFMTV mardi soir, avant de défendre sa présence aux côtés du chef de l’État pour ce déplacement officiel au Maroc, se revendiquant « artiste français et marocain ». Il faut dire que Yassine Belattar gravite depuis longtemps dans l’orbite élyséenne. Emmanuel Macron l’a nommé en 2018 au Conseil présidentiel des villes (aujourd’hui Conseil national des villes). Composée d’une vingtaine de personnes issues des quartiers (artistes, associatifs, entrepreneurs, etc.), l’instance est destinée à alimenter la réflexion de l’exécutif sur les quartiers prioritaires. L’animateur franco-marocain en a démissionné en 2019, après une petite année de mandat. La raison ? Il n’a pas supporté les propos de Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’Éducation nationale, qui ne jugeait «pas souhaitable» le voile islamique en France.
Si Yassine Belattar reste catalogué «humoriste», sa carrière a depuis longtemps pris un drôle de tournant. Vers un activisme politique, faisant de cet enfant des Mureaux, comme il l’aime à le rappeler, une figure on peut plus clivante. Et plus encore depuis les attaques du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023. « Nous sommes la risée mondiale du traitement médiatique des Musulmans et cela aura un jour comme séquence de voir une extrême droite arriver au pouvoir », déclare-t-il dans un message sur Instagram à l’issue des attaques. Dans une autre publication, il affirme, sans nuances, que « la haine des musulmans est devenue le ticket d’entrée pour les plateaux et les salons parisiens ». Dans une interview vidéo accordée à Rapunchline, publiée en décembre 2023, il apporte son soutien à Guillaume Meurice après ses propos à l’égard de Benjamin Netanyahou.
Bateleur, grande gueule revendiquée, ses apparitions sur les plateaux télé sont toujours remarquées, comme en octobre 2021 où il traite Éric Naulleau de « facho », dans l’émission « Balance ton post ! », présenté par Cyril Hanouna. Dans la vidéo de Rapunchline, l’humoriste affirme ne pas préparer ses interventions en plateau : « Je n’ai pas besoin d’apprendre le sujet. Je suis le sujet. (…) Je ne veux plus être le rebeu de service. Mon truc, c’est de montrer que les fachos ont pris le pouvoir. »
Une polémique en précède toujours une autre avec Yassine Belattar. En dépit de sa condamnation en septembre 2023, à quatre mois d’emprisonnement avec sursis après des menaces de mort et de crimes visant des personnalités du monde du spectacle, il a été reçu deux mois plus tard à l’Élysée. L’information dévoilée par L’Express est alors confirmée par Le Figaro. L’entrevue se tient quelques jours avant la grande marche contre l’antisémitisme du dimanche 12 novembre, à laquelle le président n’a finalement pas participé. Est-ce parce que Yassine Belattar l’en a dissuadé ? La question reste ouverte…
Marine Le Pen, Éric Ciotti et Éric Zemmour ont tous dénoncé l’idée qu’une figure aussi controversée puisse avoir l’oreille de l’Élysée. En mars 2018, Manuel Valls s’alarme à son tour de cette proximité. L’ancien premier ministre affirme d’ailleurs sur le plateau de BFMTV que la proximité entre Yassine Belattar et l’organisation islamiste sunnite des Frères musulmans n’est « pas un secret ». Réponse de l’intéressé : «C’est lui le toréador, moi je ne suis pas le taureau! Il est tout seul ! Et il est hyper vexé parce que je lui ai dit – et je lui redis ici – que le plus Français de nous deux c’est moi! Moi je suis né à Conflans-Sainte-Honorine et je n’ai connu que la France. Lui, il est arrivé ici à 18 ans, il ne savait même pas conjuguer le verbe “être”.» Une référence à la jeunesse de Manuel Valls, qui est né à Barcelone en 1962, d’un père espagnol et d’une mère suisse, avant d’être naturalisé en 1982
« Je suis artiste français et marocain »
Né à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), de parents marocains, Yassine Belattar se fait connaître du public au milieu des années 2000. Notamment à la radio où il a débuté « comme un mec de banlieue, qui vit avec mes parents à l’Étang-la-ville, aux Mureaux ». « Je fais de la radio depuis que j’ai dix ans. J’envoie une maquette à Génération 88.2, Ado FM pour les plus jeunes, Nova et Beur FM. Et c’est Génération qui me donne ma chance », ajoute-t-il au micro de Rapunchline. Il commence par faire l’horoscope sous le nom de « DJ Chelou », avant de présenter les flashs info. Avant de se retrouver propulsé à la tête de la matinale, dans laquelle il ouvre l’antenne aux « gens des quartiers ». Son émission sur son antenne parisienne prend de l’ampleur lors des émeutes en banlieue qui éclatent en 2005 après mort de deux adolescents qui tentent d’échapper à la police. Son engagement, déclare-t-il, « vient de là ».

Devenu humoriste et participant à plusieurs spectacles, Yassine Belattar a ensuite travaillé pour des émissions de télévision comme Le Belattar Show sur France 4, ou encore la matinale du Mouv’ en 2010. Il travaille également pour Comédie + ou Radio Nova. En 2017, après un portrait à charge du magazine Marianne , Yassine Belattar affirme que plusieurs dates de son spectacle ont été annulées en France. L’auteur de l’article raconte avoir assisté à une représentation de son spectacle Ingérable et affirme que Yassine Belattar y a déclaré : « Je ne suis pas Charlie, je ne suis pas Nice. J’ai le droit de choisir mes deuils. » Des journalistes et des internautes ayant assisté au spectacle avaient accusé l’hebdomadaire d’avoir déformé ses propos.
La même année, Belattar est le premier humoriste à se produire sur la scène du Bataclan, depuis les attentats terroristes de 2015, avec François Hollande dans le public. À son arrivée, l’ancien président de la République a expliqué à un journaliste du Huffingtonpost qu’il avait fait « cette promesse à ceux qui dirigent le Bataclan. (…) Si je viens, ce n’est pas fortuit, c’est parce que je connais celui qui est aujourd’hui dans ce spectacle

Depuis 2020, l’ami embarrassant d’Emmanuel Macron se produit en France avec son deuxième spectacle En Marge, dans lequel il «n’évite aucun sujet clivant» selon Télérama . De sa garde à vue à la suite d’une altercation policière en 2018 à la marche contre l’islamophobie avec le CCIF, en passant par sa collaboration avec Emmanuel Macron au Conseil présidentiel des villes. En septembre 2022, il monte sur scène pour la première fois au Maroc, à Casablanca. Yassine Belattar explique quelques semaines avant dans une vidéo sur la chaîne Yabiladi TV, mettre un frein à sa carrière en France. « Ma vie est en danger (…). Être musulman en France, égal danger », complète-t-il.
Dans une autre interview pour la chaîne d’actualité marocaine H24Info.ma, il déclare : « La France a une multitude d’immigrés que vous pouvez retrouver dans notre équipe nationale de football, et soudainement, au vu des crises économiques successives, on décide d’évoquer l’idée qu’une partie des Français, dont je fais partie, sont responsables de tous les maux du pays : terrorisme, écologie, chômage. » Après avoir déclaré sa flamme au peuple marocain, il évoque sa volonté d’investir davantage son argent dans des projets au Maroc et « de faire briller la francophonie ». Côté politique, il avouait une autre ambition pour le pays où sont nés ses parents, celle « de faire postuler le Maroc aux Jeux Olympiques ».
En 2024, il reprend son dernier spectacle en France. Une de ses représentations en avril à Romans-sur-Isère, ville administrée par la maire divers droite Marie-Hélène Thoraval, a été annulée. La mairie invoque alors «un événement impondérable», «une intervention d’urgence sur le théâtre». Selon les informations du journal Le Dauphiné Libéré , la municipalité aurait plutôt déploré sa propension à faire la «promotion de l’islamisme» et «ses accointances avec les Frères musulmans». Après une dernière date au Bataclan programmée le 15 juin 2024, Yassine Belattar annonce en finir avec ce spectacle, voire avec la scène. Mais il restera «sulfureux. Ce qu’il revendique d’ailleurs sans détour : «Sulfureux, c’est mon deuxième prénom ! »

Source
Le Figaro

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6 Commentaires

  1. bensoussan jean joseph dit :

    Belatar,un blaireau en survetement.Comme il va être bientôt « persona non grata »à l’elysée(comme benallah)quel va être le prochain jeune arabe dans l’entourage du president macron?joseph.

  2. benjamin dit :

    ce yassine est comme cul et chemise avec lecornu surtout !le ministre de la defense a de bien curieuses frequentations !!j espere bien qu il ne sera plus reçu en israel !!danger !!

  3. herode dit :

    Magnifique ce titre « le bouffon du président »
    Un monarque a bien sur besoin de son bouffon, et le bouffon est à la mesure du monarque qui le rétribue.
    Bref quand on mesure la nullité incommensurable du bouffon…

  4. herode dit :

    yassine lebattar c’est qui ?

  5. David92 dit :

    Ou plutôt Macron « bouffon » de Belattar et de la racaille islamiste dès banlieues .

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