Pas d’amalgame : la caricature antisémite du New York Times n’est pas responsable de l’attentat antisémite de San Diego
par William Goldnadel
Durant le week-end pascal, il s’est passé deux événements aux États-Unis. Le premier concerne le grand journal de gauche, le New York Times. Celui-ci, qui ordinairement professe un antiracisme donneur de leçons, a publié une caricature antisémite tellement grossière qu’il a été contraint de s’en excuser sous une avalanche de critiques. Le vilain dessin dont s’agit figure en effet le Premier ministre israélien en chien qui tire sans ménagement en laisse un Donald Trump aveugle, coiffé de la kippa la plus judaïquement conforme.
Bref, les stéréotypes antisémites de très bonne facture classique : le juif est un animal, le juif est un chien, le juif est un fauteur de guerre roué qui roule dans la farine les autres et les traite en toutou docile. Sans oublier le soupçon de juif caché pour servir utilement les desseins d’Israël. Bien entendu, le Times n’a pas eu beaucoup à se forcer pour dessiner le président honni en benêt, lui qui le caricaturait en niais bien avant son investiture.
Mais à côté de cette haine rance, on trouve aussi et de manière plus inquiétante une progression de l’antisémitisme progressiste anglo-saxon. J’ai décrit dans ces colonnes le déchirement du Parti travailliste anglais depuis l’accession à sa tête d’un Jeremy Corbyn encore plus caricaturalement antisémite que la caricature précitée. Lui-même a reconnu que son Labour « avait des problèmes antisémites » en s’oubliant modestement.
Mais voici que le Parti démocrate américain fait également l’âne antisémite. Ses dernières recrues d’origine islamique enchaînent en spirales les provocations anti-juives suivies d’excuses. Le parti de la gauche antiraciste intransigeante et sentencieuse les admoneste paternellement.
J’ai mentionné également un autre événement : l’attaque terroriste contre la synagogue californienne de San Diego (un mort, plusieurs blessés). Le terroriste a déclaré détester Trump et les juifs. Si je pratiquais l’amalgame du gauchiste de mauvaise foi, j’incriminerais la responsabilité du New York Times.
Est-il nécessaire ici de rappeler qu’au lendemain de l’attentat de Christchurch, la gauche « Pas d’Amalgame !» distinguait pourtant distinctement les empreintes digitales de Renaud Camus sur les murs ensanglantés de la malheureuse mosquée néo-zélandaise… Mais comme on l’aura peut-être remarqué je ne suis pas gauchiste, pas de mauvaise foi, pas même un pléonasme.
Source :
https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/monde/pas-damalgame-la-caricature-antisemite-du-new-york-times-nest-pas-responsable-de-lattentat-antisemite-de-san-diego-106382