Panthéonisation de Manouchian : Macron joue la division avec l’aide du journal communiste l’ Humanité

By  |  3 Comments

Il s’agissait, ce jour-là, de rendre hommage au chef de la Résistance arrêté et torturé par les nazis.
Cette cérémonie n’aurait dû être qu’un grand moment d’émotion et d’union nationale autour de la mémoire d’un Arménien qui dut fuir son pays – ses parents étant victimes de la police ottomane –, débarqua à Marseille en 1925 et se mit à étudier passionnément le français en travaillant en usine, avant de s’engager au Parti communiste avec sa femme Mélinée, née Aznavourian – de la famille de Charles Aznavour.
Pourquoi faut-il que cette belle histoire d’un combattant de la liberté devenu français par amour de notre pays, de sa littérature, de ses paysages et de sa devise républicaine, soit soudain utilisée pour diviser plutôt que pour rassembler ?
Macron a pris le risque de réveiller de vieilles haines en accordant une interview exclusive au quotidien communiste L’Humanité,parue lundi 19 février. En réponse à la question : « Cette panthéonisation aura-t-elle du sens si l’héritière politique des bourreaux de Missak Manouchian [sous-entendu Marine Le Pen, NDLR] est là ? », le président de la République, qui n’a jamais déclaré illégale la présence à l’Assemblée nationale de 88 députés RN, répond : « Comme pour l’hommage à Robert Badinter, dont les élus RN étaient absents, l’esprit de décence, le rapport à l’Histoire devraient les conduire à faire un choix. Je combats les idées du RN, je l’ai même défait deux fois. Les forces d’extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes, compte tenu de la nature du combat de Manouchian. »
Comme si Marine Le Pen, qui n’était pas née en 1944 et dont le père, Jean-Marie, avait 16 ans cette année-là, devait être déclarée complice des nazis et donc inéligible, de même que ses 88 députés RN.
Comme si son cadet Jordan Bardella, 28 ans, président du RN, était soudain devenu infréquentable en tant qu’héritier du maréchal Pétain.
Lui qui a été reçu en novembre dernier à l’abbaye royale par Emmanuel Macron pour les deuxièmes rencontres de Saint-Denis. Un long colloque réunissant plusieurs chefs de parti, au premier rang desquels le communiste Fabien Roussel, invités par le chef de l’État à « bâtir des accords » autour de thèmes comme « la transmission de notre culture, le service national, la famille et l’école ».
Soudain, comme pour rassurer ses 37 000 lecteurs quotidiens, L’Humanité choisit non seulement d’interroger Emmanuel Macron sur cinq pages de façon agressive, mais de reprendre ses très anciennes postures, du temps de Maurice Thorez – l’homme qui s’était réfugié pendant la guerre de 1940 à Moscou, le chef de parti dont de Gaulle disait : « J’aime mieux voir à la tête du Parti communiste un homme qui gardera toujours aux fesses la casserole de la désertion plutôt qu’un authentique résistant. »*
Ainsi ne trouve-t-on aucune trace, dans les numéros des 19 et 20 février du quotidien communiste, des méfaits de Vladimir Poutine. Son nom n’est pas cité une seule fois. Alors qu’Alexeï Navalny, qui vient de mourir mystérieusement dans sa prison, est longuement décrit, sur une double page, comme « nationaliste et xénophobe » : « Sur fond d’images de migrants, il recommande en 2007, une désinfection complète. » Candidat aux municipales de Moscou en 2013, ce fervent orthodoxe prend la défense des racistes et décrit « une horde d’immigrants rôdant dans les bazars… ».
Même ton pour interdire à Marine Le Pen d’assister à la cérémonie du Panthéon, car, déclare Fabien Roussel, « venir à la panthéonisation de Manouchian, c’est oublier, que, dans leur histoire, ils [les lepénistes, NDLR] ont son sang sur les mains ».
Apparemment, cette nouvelle posture ne choque pas Le Monde : « Le sursaut tardif d’Emmanuel Macron, se félicite le journal du soir, aura au moins eu le mérite de ne pas offrir sur un plateau à Marine Le Pen, ce mercredi, la virginité républicaine tant convoitée. » Mais si ce « sursaut » antilepéniste réveillait trop de souvenirs ? On pense à Thorez, bien sûr, l’un des inventeurs du mythe des « 75 000 fusillés » que le Parti communiste, entré tardivement en résistance après avoir soutenu, en 1940, le pacte Staline-Hitler, se vantait d’avoir sacrifiés pour l’amour de la patrie et la haine du nazisme… ou pour la victoire du communisme.
On pense aussi à ses successeurs, Waldeck Rochet puis Georges Marchais qui tinrent si longtemps secret le rapport publié par Khrouchtchev, en 1956, sur les crimes de Staline. De Gaulle en plaisantait, en 1965, avec Michel Droit : « Il y a les communistes, complètement dépassés par l’époque et qui sont devenus un mythe, les personnages d’un mauvais pastiche de Zola, écrit en russe par un Popof quelconque. »
Emmanuel Macron, lui, ne plaisante pas. Tout est bon, croit-il, apparemment débordé par l’irrésistible ascension du RN, pour tenter d’éveiller chez les Français une grande peur équivalente à celle qui fut, jadis, la peur du communisme. Et tant pis si son Premier ministre Gabriel Attal rêve, lui, d’union nationale !
Source
Le Figaro

happywheels

3 Commentaires

  1. Franccomtois dit :

    RN ou Reconquête,RN+Reconquête 💪👍, ou alors l´armée!

  2. Paul06 dit :

    Macron n’ a qu’ un seul objectif dans la vie: satisfaire le politicien Maacron.

  3. joseparis dit :

    Le président Macron est le meilleur allié de la nupes. Il refuse un référendum sur l’immigration, il ne parle jamais d’immigration. Pour lui l’immigration n’est pas un sujet. La seul différence entre lui et la nupes, c’est que la nupes voudrait encore plus d’immigration que le président Macron. On se demande d’ailleurs comment ce serait possible avec les centaines de milliers de migrants qui arrivent chaque année en France.

Publier un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *