« Nous sommes tous sur nos gardes » : en Belgique, la communauté juive vit dans la crainte
REPORTAGE. Les 30 000 Juifs de Belgique, répartis entre Anvers et Bruxelles, se sentent indésirables et en danger, confrontés à un antisémitisme qui a pris des proportions effarantes.
Par Erwan Seznec, envoyé spécial à Bruxelles
Au-delà de la solidarité culturelle et confessionnelle, l’opération avortée d’El-Hussein Khenfri, Algérien de 33 ans en situation régulière en France, leur rappelle douloureusement à quel point leur sécurité est devenue précaire dans leur propre pays.
Il y a dix ans, un radicalisé français d’origine algérienne tuait quatre personnes au Musée juif de Belgique, à Bruxelles. C’est la dernière attaque sanglante commise contre la communauté. Depuis, la tension n’a cessé de croître, insidieusement. À tel point que pour les Juifs belges la question n’est pas de savoir si une nouvelle tragédie surviendra, mais quand.
« Nous sommes tous sur nos gardes, soupire Yves Oschinsky, ancien bâtonnier du barreau de Bruxelles et président du Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB), réputé pour sa modération. La situation est d’une gravité absolue. Il n’y a pas un membre de la communauté qui ne me dise son inquiétude quant à son avenir en Belgique. »
« À MORT VIVIANE ! »
L’été 2024 a été déprimant. En juin, la ville de Bruxelles a ainsi refusé d’accueillir un match de foot de Ligue des nations, Belgique-Israël, prétendument impossible à sécuriser. En août, un tournoi international de frisbee a été interdit à des juniors israéliens qui devaient y participer, à cause de menaces.
Puis un magazine satirique flamand, Humo, a publié une chronique dont l’auteur, un célèbre écrivain flamand, se mettait à la place d’un Palestinien. « J’ai envie d’enfoncer un couteau pointu dans la gorge de chaque Juif que je rencontre », avançait Herman Brusselmans. « Aujourd’hui, dans la capitale de l’Europe, des Juifs dissimulent l’étoile de David qu’ils portent en pendentif, sortent sans kippa et changent leur nom sur les applications Uber pour que le livreur ne crache pas dans leur plat », résume Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l’antisémitisme.
Les Juifs bruxellois se sentaient depuis longtemps indésirables dans une partie de leur ville, à commencer par Molenbeek-Saint-Jean, faubourg travaillé par le fondamentalisme musulman, à quinze minutes de marche du centre. Ils vivent désormais avec la conviction que les incidents antisémites peuvent survenir n’importe où.
L’avenue des Chalets, à Uccle, au sud de Bruxelles, est l’une des plus chics du pays. C’est ici que des menaces de mort ont été proférées le 23 mai contre Viviane Teitelbaum, une ancienne députée du Mouvement réformateur. « À mort Viviane ! » ont crié trois fois, devant quatre témoins, des agents de Bruxelles-Propreté.
Ils avaient repéré une affiche électorale de la candidate dans un jardin (la Belgique votait le 9 juin pour les européennes, les législatives et les régionales). Une enquête est en cours, mais Viviane Teitelbaum n’y voit pas d’autre motif que l’antisémitisme. « Bruxelles-Propreté a un problème d’entrisme islamiste en interne, comme la Société des transports intercommunaux de Bruxelles, ajoute un élu. C’est de notoriété publique, mais chut, pas de vagues… »
SCANDALES ÉPHÉMÈRES
Comprenant 30 000 citoyens environ, répartis entre Anvers et Bruxelles, la petite communauté juive belge a toujours été d’une extrême discrétion. Désormais, elle tente de se rendre invisible. « Tu devrais changer de lunettes, Viviane », conseille une amie à la femme politique, identifiable à ses montures bleues oversize.
Plusieurs incidents se sont produits ces dix dernières années, provoquant des scandales éphémères, dont le pouvoir belge n’a, semble-t-il, pas tiré les leçons En 2014, un café turc de Liège affiche en vitrine qu’il accepte les chiens, mais pas les Juifs. Son propriétaire n’a pas été condamné. En février 2020, au carnaval d’Alost, des chars ont transporté d’immenses caricatures antisémites qui reprenaient tous les codes de l’iconographie nazie.
Les organisations juives de Belgique ont protesté. Le député de centre droit Vincent Van Quickenborne s’est insurgé, mais pour défendre le carnaval contre l’activisme du joodse lobby, ou « lobby juif », en flamand ! Sept mois plus tard, il devenait ministre de la Justice. L’organisme fédéral de lutte contre la discrimination, l’Unia, n’a jamais déposé plainte contre le carnaval.
Aujourd’hui, en Belgique, être juif, « c’est vivre entre un antisémitisme catholique encore très vivant en Flandre et un antisémitisme musulman qui a pris des proportions effarantes à Bruxelles et, dans une moindre mesure, en Wallonie », résume l’historien Joël Kotek. Les atrocités commises par le Hamas le 7 octobre 2023 et les représailles d’Israël ont placé les Juifs belges dans une situation impossible.
PARTI PRIS PRO-PALESTINE DE NOMBREUX MÉDIAS
Au nom de la concorde nationale, il leur est demandé de se faire oublier et d’avaler en silence les énormités proférées sur le conflit. Ayant passé une journée à Auschwitz « pour voir ce qu’est un génocide », le député du Parlement bruxellois Fouad Ahidar déclarait, le 5 novembre 2023, que le gouvernement israélien employait « les mêmes méthodes » à Gaza que les nazis dans les camps. Une secrétaire d’État de sa famille politique a qualifié ses propos de « conneries », sans plus. Il s’en est sorti avec des excuses.
Le 10 octobre 2023, sur RTL Belgique, la députée fédérale PS Éliane Tillieux alertait contre les risques d’importation du conflit et de « repli communautariste », mais elle ciblait un rassemblement silencieux à la mémoire des victimes du 7 Octobre devant l’ambassade d’Israël, à Uccle ! La même députée n’a pas eu un mot pour dénoncer les manifestations propalestiniennes, bruyantes et émaillées d’incidents, devant la même ambassade à plusieurs reprises fin mai 2024.
Tous les représentants de la communauté juive déplorent le parti pris pro-Palestine de nombreux médias belges et leur cécité face à l’antisémitisme. Fin novembre 2023, 85 tombes du carré israélite du cimetière de Marcinelle, à Charleroi, ont été profanées. La RTBF a évoqué la piste de voleurs de métaux qui auraient ciblé les étoiles de David enchâssées dans les pierres tombales… À l’Université libre de Bruxelles (ULB), des étudiants propalestiniens, peu nombreux mais très virulents, ont obtenu la suspension des partenariats avec les universités israéliennes.
Quotidien de référence, Le Soir approuve. En 2015, déjà, il avait publié un appel à boycotter les institutions académiques israéliennes. Un crève-cœur car les collaborations entre les deux pays sont de haut niveau. Prix Nobel de physique 2013, François Englert partageait son temps entre l’ULB et l’École de physique et d’astronomie de Tel-Aviv…
INFILTRATION PAR LES FRÈRES MUSULMANS
Mais peu importe, les universités israéliennes sont présumées complices de l’apartheid, rangées du côté des agresseurs. De même, les Juifs de Belgique qui alertent sur la percée des islamistes dans la vie publique sont taxés de racistes et d’islamophobes. Leur entrisme ne peut pourtant pas être nié. Ainsi, née à Schaerbeek, Mahinur Özdemir a été députée de la région de Bruxelles de 2009 à 2014. L’an dernier, elle est devenue ministre des Affaires sociales dans le gouvernement d’Erdogan !
Dissous par Gérald Darmanin, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a aussitôt ressuscité à Bruxelles sous la forme du CCIE (« E » pour Europe), sans être inquiété. Son jumeau, le Collectif pour l’inclusion et contre l’islamophobie en Belgique (CIIB), est subventionné par l’État. « Vous avez de la chance, en France, d’avoir la laïcité comme fondement de la république », dit Viviane Teitelbaum. En 2019, l’Ecolo-Groen a diffusé un tract électoral centré sur les revendications islamiques : abattage rituel, jours de congé particuliers, voile à l’école pour les élèves. La totale.
Le député N-VA (nationaliste flamand) Theo Francken a demandé, en 2021, une enquête sur l’infiltration de cette formation politique par les Frères musulmans. Le président de la formation centriste DéFI, François De Smet, les a qualifiés de « relais de l’islam politique » fin 2023. Le parti venait de voter une énième motion en faveur du port du voile dans les services publics. Zakia Khattabi, ministre du Climat, de l’Environnement, du Développement durable et du Green Deal, y est favorable, sans réserve.
« MENACE SUR LE MODE DE VIE NATIONAL »
« Ce n’est pas de l’aveuglement, c’est de l’électoralisme, affirme Joël Kotek. À Bruxelles, les musulmans représentent 30 % des voix, que le PS et Ecolo se disputent avec le Parti du travail belge [PTB]. » Momie maoïste surgie des années 1970, le PTB drague l’électorat marocain et turc avec des envolées pro-Hamas que les Insoumis français trouveraient osées. Il a dépassé les 20 % aux élections du 9 mai à Bruxelles et à Anvers.
« La capitale européenne reste cosmopolite, mais le mythe a vécu, déplore Viviane Teitelbaum. Les poussées identitaires sont fortes. Une allumette, et cette région explose. » « Et le Belge moyen s’en fiche », constate Joël Amar. Ce consultant français, installé depuis dix ans dans le pays, aide les associations juives à structurer leurs discours au sein d’un institut créé au début de l’année, Jonathas.
Dans un sondage que celui-ci a commandé et publié en juin, 22 % des Belges se disaient d’accord avec l’idée que les Juifs « forment une race qui ne peut pas s’assimiler en Europe », avec une pointe à 39 % chez les musulmans. « Il faut faire comprendre aux Belges que la menace sur la communauté juive préfigure une menace sur le mode de vie national », résume Marcel Sel, journaliste politique et blogueur. Mais comment ouvrir les yeux des socialistes, des écologistes et des nombreux journalistes qui les soutiennent ?
« Ce sera difficile. Ils sont si obnubilés par le cordon sanitaire contre l’extrême droite qu’ils refusent de croire au péril islamiste. J’ai essayé de leur expliquer. Je me suis fait des ennemis, j’ai été attaqué en justice. Les Frères musulmans ne sont pas aux portes du pouvoir mais ils grignotent. Et les Belges s’adaptent, malheureusement. » Sauf s’ils sont juifs. « On est le canari dans la mine belge », conclut Joël Rubinfeld en jouant machinalement avec son pendentif. C’est une étoile de David, bien visible. Question de principe.
Source
Le Point
Bravo erwan seznec la Belgique est pays musulman ☪️
Bientôt les belges qui quitteront leur pays devront demander un visa s’ils souhaitent y revenir .
Un visa délivré par n’importe quel pays muzz .
L’Histoire a montré qu’à chaque période de forte poussée migratoire « musulmane », et cela dans tous les pays d’Europe, mais prévaut pour la France, l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas, les gouvernements étaient confrontés à une atteinte violente des communautés juives.
Leur choix s’est toujours résumé à jouer la carte de l’intégration des populations immigrées, lesquelles ne souhaitaient en fait qu’imposer leur religion, … ou à sacrifier les communautés juives qu’elles accueillaient depuis des siècles.
En cela, la situation est devenue intenable pour les juifs d’Europe.
Pour les amateurs d’utopie, voici le rapport d’Unia sur l’antisémitisme avec analyse et recommandations (2024) ☺
https://www.unia.be/fr/publications-et-statistiques/publications/antisemitisme-rapport-2024
La Belgique est devenu un pays islamiste, un vivier du terrorisme anti juifs !
C’est ce qui nous attend dans quelques mois en France. L’entrisme islamique est déjà présent à la ratp, à Roissy CDG (avec les bagagistes), etc… Et évidemment le gouvernement français fait semblant de ne rien voir.
Je peux vous dire que lá oú nous vivons et ceci avant l´arrivée massive de mahométans,c´était peinard!Peu de problêmes de délinquance,des filles en tenue trés légere dans les parcs,des jeunes plein les rues le week-end et ceci toute la nuit….Écoles,colleges tranquilou,pas de voitures de police devant la synagogue,mais l´arrivée des mahométans(majorité d´hommes,pour les femmes et enfants les bombes 😡)a tout chamboulé!Les gosses mahométans dans le milieu scolaire sont difficilement gérable,dixit des profs avec qui je parle!Les allemands qui ont voté AFD et que je connais ne sont pas rassou,mais n´en peuvent plus des muzz,Ausländer Raus n´est pas pour tout les étrangers mais bien pour les momos!
Inassimilable cette « religion »!Par contre un prof(bavarois) de 2 petits Franccomtois avait dit en classe au début de l´arrivage des réfugiés,que s´ils voulaient s´intégrer qu´ils prennent la direction de l´église 😁!Aujourd´hui nous constatons que pas mal de musulmans notament des iraniens prennent bien le chemin de l´église quelle soit évangélique,catholique ou protestante 👍!
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