Nogent-sur-Marne se souvient avec émotion de Sarah Halimi, enfant de la ville et victime de la haine antisémite

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Un nouveau jardin situé en entrée de ville porte désormais le nom de Sarah Halimi et Mireille Knoll, toutes deux sauvagement assassinées parce que juives, à presque un an d’intervalle. Née en novembre 1951 à Nogent-sur-Marne, la première y a vécu près de trente ans.

Bakhti, sous-préfet de l’arrondissement de Nogent-sur-Marne inaugure le jardin créé en la mémoire de Sarah Halimi et Mireille Knoll, aux côtés de Jacques JP Martin, maire de la commune et des familles des victimes
De l’ambassadrice d’Israël en France à l’écrivain Yann Moix en passant par de nombreux élus, plusieurs centaines de personnes sont venues inaugurer le jardin Sarah Halimi, native de la ville, et Mireille Knoll, ce mercredi à Nogent-sur-Marne. Un vibrant hommage a été rendu à ces deux retraitées assassinées à un an d’intervalle “parce que juives”, emprunt d’émotion mais aussi de colère.
“On en a marre, nous les juifs, d’être toujours les boucs émissaires de l’Histoire. On ne veut qu’une chose, nous Français de confession juive : vivre dans notre cher pays, la France, avec tous nos compatriotes.” Ce “cri du cœur” est venu conclure le témoignage de William Attal, frère de Sarah Halimi.


Née à Nogent-sur-Marne, Lucie Attal, devenue Sarah Halimi, y a vécu sa jeunesse et s’y est mariée. Diplômée de médecine, cette mère de trois enfants, juive orthodoxe, a ensuite été directrice de crèche. Elle était depuis peu en retraite lorsqu’elle a été assassinée dans son appartement parisien du 11ème arrondissement, à l’âge de 65 ans, en avril 2017. Son meurtrier, Kobili T, 27 ans au moment des faits, vit dans l’appartement de sa mère, situé en dessous de celui de Sarah Halimi. Gros consommateur de cannabis, il a été condamné à une vingtaine de reprises pour vol, violences ou encore trafic de stupéfiants. Si son dosser judiciaire ne fait pas état de troubles psychiques, son comportement est perçu comme étrange les jours qui précèdent le meurtre. Il fréquente par ailleurs une mosquée salafiste située à proximité. La nuit du meurtre, il a fumé de nombreux joints avec un ami avant de se rendre chez sa victime en passant par le balcon d’une famille voisine, qu’il menace au passage. Il tabasse sa victime avec son téléphone puis à coups de poing et de pied, tout en récitant des sourates du Coran, avant de la jeter par le balcon en criant “J’ai tué la sheitan (démon en arabe) du quartier”.
Lors du procès, l’accusé explique son acte par une séquence de démence, sans en reconnaître le caractère antisémite. Au terme de plusieurs expertises psychiatriques, le coupable sera finalement considéré comme irresponsable pénalement par la justice. Une conclusion insupportable pour la famille qui insiste sur la prise volontaire de psychotropes. La Cour de cassation maintiendra néanmoins les jugements initiaux, faisant valoir que la loi ne distingue pas le niveau de responsabilité en fonction de l’origine du trouble psychique ayant aboli le discernement. Depuis cette affaire, le droit français a été modifié. La loi du 24 janvier 2022 limite désormais l’irresponsabilité pénale en cas de prise de produits psychoactifs. Pour les proches de Sarah Halimi, cela ne change pas en revanche le jugement et la colère restait palpable ce mercredi, du côté de la famille comme des membres de la communauté juive venues lui rendre hommage.
“J’ai honte pour la France”, insiste Myriam, retraitée de l’éducation, évoquant spontanément le sujet avant le début de la cérémonie, tandis qu’une autre participante abonde

© CD Dans son discours d’inauguration, Stéphane Bitton, conseiller municipal délégué, a évoqué pour sa part un “scandale judiciaire”, et est aussi revenu sur le cafouillage qui a conduit des policiers envoyés sur les lieux à rester derrière la porte, autre motif de colère.
Il a ensuite évoqué le meurtre de Mireille Knoll, survenu à peine un an après celui de Sarah Halimi, également dans le 11ème arrondissement de Paris, dans son logement HLM de l’avenue Philippe Auguste. Atteinte de la maladie de Parkinson et ne pouvant se déplacer qu’en fauteuil, cette rescapée de la Shoah, veuve, vivait seule. Son corps est retrouvé en partie brûlé et atteint de 11 coups de couteau le vendredi 23 mars 2018. Cette fois, le crime, commis par Yacine M, 28 ans au moment des faits et voisin de la victime, est reconnu comme ayant un caractère antisémite. Le meurtrier est condamné à la prison à perpétuité. Son complice, Alex C, 21 ans, est acquitté pour le meurtre mais condamné à 15 ans pour vol à caractère antisémite. Pour évoquer son souvenir, ce-sont ses deux enfants, Daniel et Allan, qui ont tour à tour pris la parole, entre larmes et colère.

Ouvrant l’inauguration de ce jardin, situé avenue de Joinville, devant le nouvel immeuble érigé au-dessus de la station de RER A, le maire, Jacques J-P Martin (LR), a insisté sur le message de “soutien total aux familles” et de “fermeté” qu’il souhaitait envoyer, “au-delà du symbole”, par cette nouvelle entrée de ville.
Source

Emotion et colère intactes à l’inauguration du jardin Sarah Halimi et Mireille Knoll à Nogent-sur-Marne

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2 Commentaires

  1. Paul06 dit :

    Le pire a été l’indifférence des citoyens français, de presque tous les citoyens français, même pour le premier d’entre eux lors de l’assassinat de Mme Knoll, imposant un silence médiatique.

  2. Paul06 dit :

    A Nogent sur Marne. Pourquoi pas. Cependant, les assassinats ont été commis à Paris, me semblect il… Qu’est il prévu à Paris?

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