
MONTPELLIER : « Les chambres à gaz, on n’en a jamais retrouvé » : l’influenceur Yann LOTTE au tribunal
Sa vidéo mettant en doute l’existence des chambres à gaz a été vue près de 300 000 fois. À la barre, Yann L. dit ne pas comprendre ce qu’on lui reproche.
Lui antisémite ? Négationniste ? Devant le tribunal correctionnel de Montpellier, qui le juge, lundi 28 avril, pour contestation de crimes contre l’humanité et provocation à la haine, Yann L., un quadragénaire aux cheveux argentés, jean gris et sweat à capuche, jure avec véhémence qu’il n’est rien de tout cela. À ses 57 000 abonnés sur TikTok, cet ancien directeur d’une école de jeux vidéo, aujourd’hui sans emploi, a pris l’habitude de disserter, face caméra, dans des courtes vidéos sur tout et n’importe quoi : la guerre en Ukraine, « l’Éducation nationale (qui) nous ment », les pensions alimentaires, Roselyne Bachelot… Sa forte audience apporte au chômeur, qui vit dans un village près de Montpellier, un petit complément de revenus : 300 euros par mois sur TikTok, un peu moins de 100 euros sur YouTube.
Problème : en janvier dernier, le maire PS de Montpellier a signalé au parquet une vidéo particulièrement choquante de l’influenceur. Avec la tchatche d’un commentateur sportif, Yann L. trouve « quand même dingue comme toute la population » française « a été culpabilisée par rapport à 1939-1945 et qu’est-ce qui est arrivé à la communauté juive. 40 ans plus tard, j’ai l’impression qu’en fait on nous a vraiment pris pour des cons ».
Yann Lotte alias "Anos" sur Tik tok, professeur en free-lance et ancien directeur du campus de Montpellier conteste l’existence des chambres à gaz tout en incitant à la haine des juifs et d’Israel !@Association_OJE @_LICRA_ @ObservatoireOjf @bnvcaeu @DILCRAH @education_gouv
BTA pic.twitter.com/AY0Wjvicfz— Jugé Coupable (@JCoupable) January 5, 2025
Le problème, selon lui, ce sont les chambres à gaz, qu’il appelle « chambres à g. » : « Quand tu t’intéresses au sujet, on n’en a jamais retrouvé », assène-t-il. « Toutes les chambres à g. étaient du côté russe, qui a été libéré par les Russes, et les Russes n’ont jamais parlé de chambre à g. » Il trouve vraiment tout ça « très très discutable. Sauf que c’est cet élément-là qui a donné une certaine légitimité au sionisme ». Dans la même vidéo, Yann L. s’en prend à la religion juive « qui est très suprémaciste », associe les juifs à l’argent et fustige « cette histoire qu’on nous a vendue où le juif est le gentil qui s’est fait persécuter par le méchant Allemand ». La vidéo a été vue 269 000 fois.
Mais Yann L., qui a choisi d’être son propre avocat, assure ne pas voir du tout où est le problème. Interrompant les magistrats, se retournant parfois pour prendre le public à témoin, l’influenceur s’exprime à la barre exactement comme s’il parlait à ses milliers de followers. Des vidéos sur les juifs, il en a fait « 4 sur 150 ». Son discours sur les chambres à gaz, c’est seulement « une analyse », et il « n’essaie pas de bourrer le crâne de qui que ce soit ».
« Mais quelle compétence technique avez-vous pour faire des analyses », l’interroge la présidente, Sandrine Lalande. « Vous considérez que vous pouvez poser un avis alors que vous n’avez pas de diplôme d’historien ? » Titulaire d’un BEP, Yann L. se revendique fièrement comme autodidacte. « En France, on a le droit de s’exprimer ! » martèle-t-il. La présidente lui rappelle que la loi, en France, « encadre strictement la liberté d’expression ». Il assure que ces informations ont bien été vérifiées, mais sur ChatGPT.
« Mais ce ne sont pas des recherches historiques issues des archives. Vous contribuez au fait que n’importe qui peut affirmer n’importe quoi. » « Aucune loi ne dit qu’il faut un diplôme pour parler publiquement ! » s’insurge le prévenu. « Ce qui vous est reproché, c’est la diffusion. » « À aucun moment, je ne dis que les chambres à gaz n’ont pas existé », dément Yann L. « Je dis qu’on n’en a pas retrouvé en l’état. » Il le concède : s’il devait refaire la vidéo, il la « referait différemment ». Il « ferait en sorte d’être un peu plus malin ». Il n’a rien contre les juifs. D’ailleurs, il a travaillé il y a quelques années pour « un grand groupe français. C’était une famille juive. Je n’avais aucun problème pour travailler avec eux ».
« Le faux nez confortable de l’antisionisme »
Pour l’avocat Maxime Rosier, représentant de la Licra, partie civile, l’antisémitisme de Yann L. est « caractérisé » : c’est celui du Protocole des Sages de Sion [un célèbre faux antisémite] et de La France juive de Drumont : « les juifs sont partout, ils parasitent la société, ils sont derrière les institutions, et ils utilisent leur pouvoir au service de leur communauté. C’est exactement ce que nous dit Yann L. avec le faux nez bien confortable de l’antisionisme ». Il compare ses déclarations sur les chambres à gaz à celles des négationnistes comme Robert Faurisson : « C’est toujours la même façon de fonctionner, avec un apparat pseudo-historique et scientifique. »
Rappelant le récent attentat à la synagogue de La Grande-Motte, l’avocat estime que Yann L. « est responsable non pas de leur interprétation, mais de ses propos. Il n’est pas possible aujourd’hui de laisser passer de tels propos compte tenu du contexte que connaît notre pays ». Le ministère de l’Intérieur a recensé, rappelle-t-il, 887 faits antisémites au premier semestre 2024, soit une augmentation de 192 %. « Et les atteintes antisémites représenteraient 67 % de l’ensemble des faits antireligieux alors que la population juive française est de moins de 1 %. » Il réclame 1 000 euros de dommages et intérêts.
Pour l’avocate de La Ligue des droits de l’homme, Claude Ney Schroell, qui réclame un euro symbolique, Yann L. « est très intelligent », et « il savait très bien ce qu’il publiait ». Le procureur de la République adjoint, Marco Scuccimarra, rappelle que la liberté d’expression « n’est pas absolue. Le législateur, avec la loi Gayssot, a estimé qu’il était important de garder la mémoire de crimes d’une particulière gravité ». Contre la « rhétorique nauséabonde et raciste » du prévenu, il requiert six à huit mois de prison avec sursis et 2 000 euros d’amende. Invité à reprendre la parole, Yann L. se lance dans un long plaidoyer pro domo, pour clamer encore une fois son innocence. « Je trouve tout ça ubuesque ! » Jugement le 4 juin.
Source
Le Point
Ton papa le frêre de ta maman a fauté 🤬!!!
🙏✝✡💪👍
Ce type a été fini a l’urine !!,il dit que les chambres a gaz n’ont pas été retrouvé, mais ce qui est sur c’est que les E… comme lui cela ne manque pas ! sans déconner, ces connards ont tous des tetes d’abrutis !
« Les chambres à gaz on n’en a jamais retrouvé »
Et bien on va arranger ça et tu seras de la fête pour l’inauguration connard !
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