Missak Manouchian, le héros arménien de la Résistance au Panthéon

ENQUÊTE. Ce résistant communiste et arménien, qui entrera au Panthéon le 21 février avec son épouse Mélinée, a fait l’objet depuis 1945 de nombreux conflits de mémoire.
Par François-Guillaume Lorrain
« Ma chère Mélinée, dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, je n’y crois pas, mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. […] Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. » Exprimée le 21 février 1944 par Missak Manouchian, cette certitude se réalisera quatre-vingts ans plus tard, jour pour jour, le 21 février 2024, par une entrée au Panthéon du dernier commandant militaire des FTP-MOI de Paris, accompagné de sa femme, comme le président de la République devrait l’annoncer à l’occasion du 18 Juin. Dans cette lettre, qui sera lue sans doute lors de la cérémonie, le poète arménien salue aussi ses « 23 camarades » de l’Affiche rouge. Auraient-ils pu être panthéonisés tous ensemble, Italiens, Espagnols, Roumains, Polonais, Tchèques, Français ? Des historiens comme Annette Wieviorka ou Stéphane Courtois, qui ont écrit sur ces résistants étrangers communistes, nous ont dit le regretter. Mais une telle migration de groupe est logistiquement impossible, sinon sous la forme d’une plaque, comme cela fut le cas pour les Justes parmi les nations ou « Ceux de 14 ». Celle-ci, nous a révélé Jean-Pierre Sakoun, président d’Unité laïque, à l’origine de cette panthéonisation, sera bien ajoutée à côté du tombeau des Manouchian.
Après Simone Veil, Maurice Genevoix, Joséphine Baker, Missak Manouchian. Sous la Ve République, toute panthéonisation, parce qu’elle est du ressort du président, est devenue un acte à haute teneur politique. En quête obsessionnelle de héros, Emmanuel Macron n’aura pas négligé, pour tenter d’écrire son récit national, de recourir à ce rituel. Mais chaque destin se doit d’incarner d’autres identités, plus collectives. Il n’est pas le premier, ni ne sera le dernier, à faire de chaque tombeau une pierre apportée à la tâche présidentielle d’unifier les mémoires ou de n’en oublier aucune. Mais, sous sa houlette, le Panthéon, plus que jamais, aura fait office de Maison des mémoires de France. Grande est la maison. Mémoire juive. Mémoire combattante. Mémoire aussi des étrangers qui ont aimé ce pays, l’ont servi, se sont sacrifiés : présent chez l’Américaine Baker, ce motif se retrouve, plus tragiquement, chez l’Arménien Manouchian. Comme l’analyse l’ historien Pascal Ory, membre du comité de parrainage, « une panthéonisation remplit désormais un rôle culturel, sociétal : Manouchian épouse plusieurs dimensions, c’est un poète, un communiste, un Arménien, un étranger dans la Résistance. » Tout(e) panthéonisé(e) se doit de cocher des cases. Ce rôle d’incarnation l’emporte sur les considérations historiques, avancées par Annette Wieviorka ou Stéphane Courtois, qui questionnent les imprudences de Manouchian, souvent fréquentes chez les FTP-MOI, ou rappellent l’importance oubliée de son prédécesseur, le Roumain Boris Holban… « Des réserves légitimes, estime Pascal Ory, mais qui ne délégitiment pas son entrée. » Une nouvelle preuve des écarts entre histoire et mémoire.
« Héros français ». Cette entrée est la conclusion d’un mouvement qui commence en 2014, dans la foulée de l’annonce par François Hollande de la panthéonisation de Jean Zay, Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion. « Elle fut faite, rappelle Jean-Pierre Sakoun, le 21 février au mont Valérien. Il fut déjà question de l’Affiche rouge, mais il manquait Manouchian. » Dans le lot, il y a des résistants gaullistes, socialiste, francs-maçons, mais les communistes regrettent d’être aux abonnés absents. En juin 2014, Jean-Marc Germain, alors député socialiste de Paris, se fend d’une tribune dans Le Monde pour lancer le candidat Manouchian. Il entend honorer moins le communiste que l’Arménien et l’étranger dans la résistance. Trop tard. Quatre, c’est assez. Le train est passé. Il repasse en 2021, quand Jean-Pierre Sakoun fonde Unité laïque, dont l’un des objectifs est « la reconstitution d’une mémoire républicaine fondée sur des idéaux universels ». Une première tribune paraît dans Libération en décembre 2021.
Source
https://www.lepoint.fr/histoire/missak-manouchian-le-heros-armenien-de-la-resistance-au-pantheon-17-06-2023-2524822_1615.php

Rappelons que le Parti Communiste Français qui a collaboré pendant 2 ans avec les nazis allemands qui occupaient la France a dédaigne la mémoire des memrbres arméniens et juifs du groupe Manouchian FTP-MOI préférant les bons frçais face aux « métèques »

Aucun train qui emmenait les 70.000 juifs de France vers les camps d’extermination n’a subit le moins sabotage. Ou tentative de blocage :Comme beaucoup de français, les communistes n’ont rien fait pour sauver les juifs.Ils en avaient rien à faire
Leur soutien aux tueurs de juifs israéliens est dans la même ligne