MEYER HABIB : YOM HAZIKARON

Chaque année en Israël le rituel est le même : une semaine après Yom HaShoah, hommage aux six millions de Juifs assassinés, nous commémorons Yom HaZikaron, qui consacre le souvenir des héros d’Israël et des victimes du terrorisme.
Quelle différence ?
Un souvenir me revient à l’esprit : il y a quatre ans, quelques heures avant de quitter l’Ukraine, où je m’étais rendu pour une conférence interparlementaire sur la lutte contre l’antisémitisme et son nouveau visage, l’antisionisme, j’ai tenu à me recueillir, seul, le jour de Yom HaziKaron, près du ravin de Babi Yar, lieu de mémoire de la Shoah par balles.
À Babi Yar, les 29 et 30 septembre 1941, 33 771 Juifs furent assassinés un par un par les nazis. C’est la plus grande fosse commune de l’Histoire de l’humanité.
Seuls 11 survivants ont échappé au massacre.
En faisant le décompte froid, plus de Juifs périrent à Babi Yar en deux jours que tous les soldats tombés en 75 ans pour protéger Israël, ainsi que les victimes du terrorisme.
Voilà la différence cruciale : pendant la Shoah et les 2000 ans d’exil, les Juifs ont été massacrés, abattus, gazés, sans pouvoir se défendre.
De la rouelle et des massacres du Moyen-Age, aux bûchers de l’Inquisition et aux pogroms kozaks jusqu’à la Shoah, ils ont été massacrés parce qu’ils étaient juifs, parce qu’ils n’avaient pas de terre, parce qu’ils n’avaient pas d’armée, parce qu’ils n’avaient pas de refuge.
Aujourd’hui, le peuple juif peut se défendre, il a une terre, il a une armée, plus forte et plus puissante que jamais.
C’est un peuple fort et moral, en Israël, qui meurt les armes à la main depuis la bataille de Tel Haï en Galilée où le héros Yossef Trumpeldor fut l’un des premiers à tomber pour l’idéal sioniste.
Les derniers mots de Shlomo Ben Yossef résonnent encore dans ma tête. Il avait déclaré avant d’être pendu par les Britanniques : « qu’il est bon de mourir pour sa patrie ».
En ce jour de Yom HaZikaron 5783, je pense à ces filles et fils d’Israël, ces héros, ces anonymes, ces combattantes et combattants de Tsahal, dont beaucoup de Franco-israéliens, qui font d’Israël le certificat d’assurance-vie du peuple juif.
Je ne peux pas tous les nommer, mais j’aimerais dédier ce jour à la mémoire de Shirel Aboukrat, jeune soldate de 19 ans née à Marseille, tuée les armes à la main par un barbare islamiste à Hadera le 27 mars 2022.
Je le dis comme député français de la Nation, juif, sioniste, républicain.
Alors que l’Iran, dictature islamiste et belliqueuse, cherche à détruire Israël, seul État démocratique de la région, cette puissance moderne et respectée reste le bouclier indestructible face à la haine et le garant de la dignité du peuple juif.
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יהיה זכרם ברוך
‏נצח ישראל לא ישקר