Marine Le Pen et Marion Maréchal : vers une prochaine réconciliation ?

Marion Maréchal serait-elle en passe de se rabibocher avec Marine Le Pen ? Cette rumeur a pour la première fois été évoquée sur ce site, avant que des journaux tels que Le Point ne la reprennent à leur compte. Ainsi, à l’occasion du grand oral de la droite organisé par Boulevard Voltaire, il était rappelé qu’entre la tante, Marine, et la nièce, Marion, les ponts étaient tout, hormis coupés.
Et ce, pour une simple question de robes, la seconde ayant remballé la sienne, noire, la même que portée par la première, lors du meeting de lancement de la campagne de Jordan Bardella, quelques jours auparavant, et qu’elle devra plus tard porter. Un simple coup de téléphone familial aura manifestement suffi à régler ce différend vestimentaire entre filles.
Le coup de la barque qui coule
Une complicité qui éclate ensuite au grand jour chez Cyril Hanouna, le 22 mai dernier, qui pose à la tête de liste de Reconquête la question consistant à savoir qui elle sauverait en premier si, d’aventure, Marine Le Pen et Éric Zemmour se trouvaient sur une chaloupe en détresse. Elle répond : « La famille d’abord ! »

Des divergences idéologiques ?
Pourtant, entre ces deux blondes pétulantes, les dissensions politiques sont de notoriété publique : « J’ai, aujourd’hui, des divergences idéologiques avec Marine. J’en avais déjà quand j’étais au Rassemblement national, j’étais face au courant idéologique de Florian Philippot que soutenait Marine. Je considère que le courant que je représente à droite doit pouvoir exister, s’exprimer. Il y a, aujourd’hui, 6, 7, 8 % des Français qui sont chez nous et qui ne veulent pas aller au Rassemblement national. C’est qu’il y a une raison, c’est qu’on ne défend pas tout à fait les mêmes choses. »
En ce sens, Marion Maréchal n’a jamais pris en traître Marine Le Pen, ayant de longue date défendu cette droite conservatrice et libérale en interne alors que l’heure y était plutôt au populisme social, hier avec Florian Philippot, aujourd’hui avec Jordan Bardella. Autre bon point pour cette turbulente nièce : elle n’a, à aucun moment, trahi son parti d’origine, ayant rejoint celui d’Éric Zemmour quelques années après s’être mise en congé du RN et retrait de la vie politique.
Donc, si pardon il devrait y avoir, il serait autrement plus aisé à accorder qu’à une Marie-Caroline Le Pen et son époux, Philippe Olivier, qui, en 1998, s’étaient rebellés contre le mouvement les ayant faits rois pour s’en aller rejoindre un mégrétisme tôt avorté ; mais désormais revenus en grâce dans le premier cercle mariniste. Qui peut le plus peut le moins. Voilà une dimension, à la fois sentimentale et familiale, qui ne peut qu’échapper à des journalistes peu au fait de cette famille politique pas tout à fait comme les autres, façon Game Of Thrones mâtinée de Châteauvallon, façon Saint-Cloud.
Mais, hormis les liens du sang, il y a aussi la réalité politique. La campagne de Marion Maréchal ne décolle pas vraiment, malgré sa combativité et le brio de ses prestations, tant dans les débats que dans les interviews. À cela, il y a plusieurs raisons.
À l’épreuve d’une campagne
La première est qu’avec François-Xavier Bellamy, ils sont tous deux prisonniers d’une électorat conservateur et libéral dont l’étiage électoral est circonscrit à 15 % de la population française. Soit un fauteuil pour deux ; d’où des sondages oscillant entre 5 et 7 % des intentions de vote.
La deuxième, c’est que l’équipée d’Éric Zemmour fut indexée sur une aventure à vocation présidentielle. L’homme, plus littéraire que politique, et fort de sondages flatteurs à l’automne 2021, se voyait supplanter le RN pour arriver direct au second tour, plier le match du débat d’entre-deux-tours contre Emmanuel Macron pour arriver directement à l’Élysée. À 7 % dans les urnes, le jeune Rubempré dut en rabattre. Il se voyait en héros balzacien mais finit par comprendre qu’au-delà des livres, il y avait la réalité.
La troisième, c’est qu’au lieu de sa geste, façon Napoléon au pont d’Arcole, le brillant essayiste dut, à son tour, mettre les mains dans le cambouis. Soit gérer un parti après deux échecs majeurs, présidentiel et législatif : aucun de ses candidats n’a pu se qualifier au second tour.
Aujourd’hui, Éric Zemmour, qui débute dans le métier, joue sa survie politique, tandis que Marion Maréchal ne parvient pas à faire décoller sa campagne. Il est vrai qu’elle n’est pas trop aidée, ses rapports avec Sarah Knafo ne seraient pas, dit-on, des meilleurs. Pis : Marion Maréchal, trop intelligente pour ne pas insulter l’avenir, ménage Jordan Bardella, tandis que Sarah Knafo en fait sa cible de prédilection…
Comme toujours, la réponse viendra des électeurs.
Source
https://www.bvoltaire.fr