Mainvilliers (28) : « Je suis le fils de Kouachi. L’attentat de Charlie Hebdo, je vais faire la même ! », un fiché S condamné à deux ans de prison

Alcoolisé, une arme factice dissimulée à sa ceinture, l’homme de 23 ans, fiché S et sous curatelle, menace : « Je suis le fils de Kouachi. L’attentat de Charlie Hebdo, je vais faire la même ! »
Son visage est livide. L’homme de 23 ans, fiché S et placé sous curatelle, semble amorphe. Son regard se perd dans le vide. La bouche toujours ouverte, il donne l’impression d’être absent lors de l’audience, au tribunal de Chartres.
Le 19 septembre, les policiers l’interpellent près de Décathlon, à Mainvilliers. La bouteille de whisky qu’il tient à la main est volée. Il est ivre. La crosse d’un pistolet factice dépasse de sa ceinture. Dans sa capuche, il dissimule une cagoule.
Selon le rapport de la police, lors de sa garde à vue, il menace les policiers, dont une femme : « Je vais te mettre un pain de C-4. Je suis le fils de Kouachi. L’attentat de Charlie Hebdo, je vais faire la même ! » Les policiers mènent l’enquête sur Internet. Ses photos sur son compte Facebook le montrent cagoulé, parfois avec des armes.
Questionné sur son alcoolémie et le vol de la bouteille, l’homme, qui explique qu’il peut boire jusqu’à plus de 2 litres d’alcool par jour, répond : « J’avais encore soif. Ça me fait du bien d’avoir de l’alcool dans la tête, ça tourne. Je préfère l’alcool aux médicaments. Je bois depuis mes 13 ans. »
« J’aurais pu dire Mesrine, ou citer un autre criminel. »
Il affirme également qu’il n’avait pas « fait attention » qu’il avait une arme apparente. Et dit qu’il n’aime pas la police. Également prévenu d’apologie d’acte terroriste, il résume, d’un ton monotone : « J’aurais pu dire Mesrine, ou citer un autre criminel. »
Après un silence, il poursuit : « De toute façon, je ne peux pas faire comme Kouachi. Je n’ai pas le matériel pour, ni l’argent. Je suis musulman mais pas du côté de Daech. » Le juge embraye : « Que pensez-vous des faits qui vous sont reprochés ? » « Je n’en sais rien. » Le juge insiste : « Qu’est-ce qui me dit que vous ne recommencerez pas ? » « Rien. »
« Ses propos sont particulièrement inadmissibles envers la policière. C’est odieux. »
L’avocat de la policière
Déjà condamné une vingtaine de fois, le prévenu l’assure : « Je ne suis pas violent. » Un expert pointe des « troubles psychiatriques ». L’avocat de la policière est stupéfait : « Il aime des gens qui terrorisent le monde entier, Daech… Ses propos sont particulièrement inadmissibles envers la policière. C’est odieux. »
L’avocate du prévenu s’inquiète : « Je ne suis pas rassurée de le savoir entre quatre murs avec des personnes radicalisées. »
Il est condamné à deux ans de prison et maintenu en détention. À sa sortie, il fera l’objet d’un suivi socio-judiciaire pendant cinq ans. Il a obligation de se soigner et interdiction de venir en Eure-et-Loir, de quitter le territoire et de porter une arme pendant cinq ans.
Source :
https://www.lechorepublicain.fr/chartres/justice/2018/10/30/alcoolise-une-arme-factice-a-la-ceinture-fiche-s-il-est-condamne-a-deux-ans-de-prison_13035586.html