« Made in France » : thriller maudit sur le terrorisme islamique
Suite à des difficultés de programmation liées au sujet du film, « Made in France », initialement prévu en salles ce mercredi, ne sort plus au cinéma. Ce thriller sur le terrorisme islamiste sortira via TF1 Vidéo à partir du 29 janvier en e-cinéma sur toutes les plateformes VOD.
La sortie en salles de Made in France de Nicolas Boukhrief, initialement prévue en novembre, finalement reportée le 20 janvier, n’aura pas lieu. Le distributeur Pretty Pictures révèle ce mardi que le film ne sortira finalement pas en salles, mais uniquement en VOD, évoquant « des difficultés de programmation en salles liées au sujet du film ». En revanche, il sera visible en e-cinéma sur les plateformes VOD, avec TF1 Vidéo.
Indépendamment de ce que l’on pense du film – un thriller d’infiltration qui adopte les atours séducteurs du genre made in France pour dispenser un discours, il mérite d’être vu pour sa simple prise de risque et son discours didactique. Le e-cinéma est une option intéressante qui peut permettre au film d’ateindre sa cible : les jeunes susceptibles d’être confronté à un endoctrinement islamiste.
Parcours d’un film maudit
Made in France suit l’itinéraire de Sam (Malik Zidi), journaliste indépendant, qui profite de sa culture musulmane pour infiltrer les milieux intégristes de la banlieue parisienne. Il se rapproche d’un groupe de quatre jeunes qui ont reçu pour mission de créer une cellule djihadiste et semer le chaos au cœur de Paris. Et les jeunes en question profitent des us et coutumes du monde occidental tout en crachant dessus.
C’est un film qui, par la nature de son sujet, fait peur, questionnant ainsi notre capacité à supporter un certain type de cinéma. N’était-ce pas nécessaire de voir les films de Yves Boisset comme Dupont Lajoie dans les années 70 ou les films de Jean-Claude Brisseau comme De Bruit et de fureur dans les années 80 ?
La généalogie de Made in France est complexe. L’idée de Made in France remonte à 1995 avec l’affaire Khaled Kelkal, lorsque Nicolas Boukhrief le voit finir sa cavale quasiment en direct devant les caméras de télévision, dans une fusillade sans espoir avec les gendarmes. A ce moment précis, il se dit qu’il y a un scénario à écrire à son sujet : « Digne des pires clichés de terroristes barbus qui hantent le cinéma américain depuis le milieu des années quatre-vingt, sa mort en soi-disant «martyr» ne peut pas résumer à elle seule le parcours sanglant de cet enfant des cités. Qui est ce jeune homme ? Comment a-t-il pu en arriver là ? Quelle est sa part d’humanité ? Comment son intégration dans la société française a-t-elle pu échouer à ce point? »
Né d’un père algérien et d’une mère française, le cinéaste se sent totalement concerné par ces questions, parfaitement légitime pour traiter d’un tel sujet. En montage de son premier film (Va mourire), il craint de manquer de distance et d’expérience professionnelle pour aborder un thème aussi délicat. Et renonce.
17 ans plus tard, survient l’affaire Mohamed Merah. Boukhrief poursuit dans le dossier de presse: «Ses actes et l’idéologie qui les soutient nient une nouvelle fois les fondements même de la France républicaine où je suis né et insultent la religion de mon père. Et ils portent le même prénom. J’estime avoir suffisamment de maturité aujourd’hui pour aborder cette question si brûlante de l’intégrisme islamiste. Je n’ai pas le droit de me défiler (…) Ces jeunes gens [NDR. Embrigadés et basculant dans le djihadisme] en manque d’idéal ne lisent pas la presse qui fait ses unes sur la question, ne s’intéressent pas à ces débats télévisés où des spécialistes dissertent sur le fanatisme religieux avec des mots savants. Ils sont essentiellement branchés sur le net, regardent des films et jouent à des jeux vidéo. Hier, beaucoup s’identifiaient à Scarface pour se forger un destin à leurs yeux romantique. Aujourd’hui, ils se rêvent en guerriers de la foi en lutte contre le mode de vie «haram» des sociétés occidentales».
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«Aujourd’hui, des jeunes gens accrochent dans leur studio des portraits de Ben Laden ou de Mohamed Merah, comme d’autres mettent sur leurs murs des posters de Michael Jackson ou Justin Bieber.»
Fin 2013. Boukhrief rédige une note d’intention fournie auprès de différentes structures d’aides au financement pour présenter le scénario écrit au cours des deux années précédentes : «À l’époque, on parlait plus d’Al-Qaïda que de Daech. Et c’était en Afghanistan plutôt qu’en Syrie que les apprentis djihadistes partaient faire la Guerre Sainte. Il faut souligner au passage que cette note d’intention n’a strictement servi à rien puisque les structures de financement public sollicitées ont botté le film en touche dès les premières strates de décision, en trouvant le sujet du film bien trop anecdotique ou marginal. C’était leur droit le plus absolu.»
Le groupe M6, à travers sa filiale de distribution SND, s’était occupé du tournage achevé en octobre 2014. Les attentats du 7 janvier contre Charlie Hebdo, et de la prise d’otages du 9 janvier au supermarché Hyper Cacher ont tout bousculé, stoppant net la diffusion du film. M6/SND annule la sortie et pendant quelques mois, le film est abandonné. C’est finalement un autre distributeur, Pretty Pictures, qui le récupère et lui propose de nouvelles dates de sortie en salles. Sans succès.
Ce film ne pourrait sortir dans les salles obscures qu’à l’ombre des CRS. Et encore! Les sombres abrutis qui nous gouvernent auraient trop peur de froisser les djeuns
D’où provient cette interdiction ?
* Attaque du commissariat : la famille de l’assaillant va porter plainte pour homicide volontaire …
http://www.lejdd.fr/Societe/Attaque-du-commissariat-la-famille-de-l-assaillant-va-porter-plainte-pour-homicide-volontaire-769125
C’est dommage ! bon , ils avaient déjà fait retirer l’affiche du métro, et c’était, curieusement,la veille des attentats du Bataclan.
Alors bien sûr, il n’y a pas de danger que cela passe ici, en France !!
il pourrait y avoir des émeutes, comme à leur habitude, ils crèvent de frousse ! les choses qui pourraient se rapprocher de près ou de loin avec ce que nous subissons ici, ce qu’ils considèrent comme étant « dérangeant » il vaut mieux nous les cacher !! pas de risques inutiles …