L’université Oxford embarrassée par l’affaire Tariq Ramadan
Discrète jusqu’alors, la prestigieuse université britannique, où travaille l’islamologue accusé de viols, met en place une cellule d’écoute à disposition de ses étudiants, mais refuse pour l’instant d’exclure le professeur.
L’affaire Tariq Ramadan met l’université d’Oxford dans l’embarras. L’islamologue, visé par deux plaintes pour viols, y enseigne depuis octobre 2009. Mais malgré les graves accusations qui pèsent sur Tariq Ramadan, la prestigieuse université britannique reste plutôt discrète sur le sujet. Ses étudiants se sont même émus de n’avoir pas été prévenus par l’administration de l’affaire qui s’était déclenchée en France et en Suisse, mais par voie de presse.
Pour calmer les esprits, l’université a organisé la semaine dernière une réunion confidentielle, comme le relate Libération. Le quotidien raconte que le directeur du Middle East Center de l’université, Eugene Rogan, s’est excusé de n’avoir pas rencontré les étudiants plus tôt pour discuter des accusations à l’encontre de l’un de leur professeur. Il a expliqué ce retard par le fait que les allégations avaient été soulevées dans un pays étranger doté d’un système légal différent. Eugene Rogan a également confirmé que Tariq Ramadan continuerait à enseigner à Oxford University, où il enseigne la philosophie islamique et la théologie. Une personne extérieure pourra néanmoins assister aux cours, sur demande d’étudiants qui le souhaiteraient.
Une pétition réclame la suspension de Tariq Ramadan
Avant cette rencontre avec les étudiants, l’université britannique avait simplement réagi à l’affaire par un simple communiqué de presse, indiquant sue l’institution avait pris connaissance des accusations mais n’avait pas d’autres commentaires à faire. Face à cette (absence de) réaction, Aïcha Ali-Khan, une militante des droits des femmes britannique a lancé une pétition, dans laquelle elle réclame que Tariq Ramadan soit suspendu de ses fonctions le temps de l’enquête.
«S’il vous plaît, signez ma pétition demandant à l’université d’Oxford de suspendre Tariq Ramadan jusqu’à ce que les allégations d’agressions sexuelles aient fait l’objet d’une enquête approfondie» réclame-t-elle dans un message posté sur le réseau social Twitter ce dimanche. Sa pétition a déjà recueilli plus de 1200 signatures. «Je trouve incroyable qu’il puisse continuer à donner ses cours comme si de rien n’était, alors que de graves allégations pèsent contre lui. Certains de nos parlementaires ont dû démissionner pour moins que ça» a expliqué la militante au Huffington Post, alors que les scandales sexuels impliquant des députés britanniques se multiplient outre manche. Selon elle, l’université d’Oxford ne semble pas pressée de réagir car elle craint que l’islamologue ne retourne contre elle des accusations pour «licenciement abusif».
Source :
http://etudiant.lefigaro.fr/article/l-universite-oxford-embarrassee-par-l-affaire-tariq-ramadan_7418b0f4-c39e-11e7-b5ea-cfc166fd55ef/
Ça râle et ça murmure dans les allées pavées de l’université d’Oxford, dans les couloirs du St Antony’s College et plus particulièrement autour de la maison à colombages, l’ancien presbytère d’une église victorienne de la fin du XIXe siècle, qui abrite le Centre du Moyen Orient. C’est ici qu’enseigne Tariq Ramadan, dans le département d’études islamiques contemporaines. Les étudiants ont modérément apprécié d’apprendre par la presse, et non par leur université, que le professeur faisait l’objet de plaintes pour viols et agressions sexuelles en France. D’autant qu’entre-temps, Tariq Ramadan est venu donner un cours.
A la demande expresse des étudiants, la faculté a donc organisé mardi dernier une réunion confidentielle, mais dont le quotidien de l’université d’Oxford, Sherwell News, a relaté le contenu. L’université avait publié initialement un très bref communiqué indiquant être au courant des allégations, les prendre au sérieux mais ne pas avoir d’autres commentaires à faire.
Devant les étudiants, le directeur du Middle East Center, Eugene Rogan, s’est excusé à plusieurs reprises d’avoir attendu dix jours avant de rencontrer les étudiants à ce sujet. Il a expliqué ce retard par le fait que les allégations avaient été soulevées dans un pays étranger doté d’un système légal différent. Il a confirmé que Tariq Ramadan continuerait à enseigner à Oxford University, mais a ajouté que si des étudiants en manifestaient le souhait, une personne extérieure pourrait être présente pendant les cours.
Tariq Ramadan enseigne depuis octobre 2009 à Oxford, notamment en master en études contemporaines islamiques. Pour l’année universitaire 2017-2018, il enseigne la philosophie islamique et la théologie. Selon Charwell, plusieurs membres du personnel du département, présents à la réunion, ont incité les étudiants à ne pas parler à la presse. «Il ne s’agit pas seulement de violence sexuelle. Pour certains étudiants, il s’agit d’une autre manière pour les Européens de s’attaquer à un intellectuel musulman éminent. Nous devons protéger les étudiants musulmans qui croient et ont confiance en lui et restaurer cette confiance, a déclaré le professeur Rogan. Nous ne pouvons pas vous dire ce que vous devriez dire. Mais j’encourage chacun à faire preuve de jugement moral sur la manière dont vous exprimez vos inquiétudes – de ne pas victimiser les femmes qui ont produit les allégations ou les hommes qui ont fait l’objet d’accusations contre lesquelles ils n’ont pas eu la possibilité de se défendre.»
Au cours de la même réunion, Karen O’Brien, chef du département des Sciences humaines, a confirmé que Tariq Ramada continuerait pour le moment à superviser ses étudiants en thèse, mais a indiqué que chaque étudiant aurait un entretien privé pour établir la manière dont il ou elle souhaite que ces supervisions (qui se déroulent en général en tête-à-tête, entre le professeur et l’étudiant) se déroulent.
Une étudiante a confié au journal qu’il «aurait dû y avoir une discussion plus franche et ouverte avec les étudiantes sur quoi faire pour qu’elles se sentent en sécurité». Avec ça, «il y a peu de chances pour qu’elles expriment leurs inquiétudes et disent ce qu’elles ressentent». Un autre étudiant s’est dit «choqué par la manière dont l’université a géré la situation. Même si le professeur Ramadan est présumé innocent tant qu’il n’a pas été reconnu coupable, cela n’excuse en rien l’absence totale de communication du Centre du Moyen-Orient envers les étudiants concernés. L’histoire a éclaté il y a plus de deux semaines. Nous aurions au moins pu recevoir un email de la faculté».
Un porte-parole d’Oxford University a déclaré à Libération que «même si nous reconnaissons à quel point les allégations sont graves et inquiétantes, il n’y a pas eu d’inculpation formelle. Le professeur Ramadan n’a pas été détenu, interrogé ou informé s’il serait poursuivi. Qui plus est, il dément catégoriquement les accusations contre lui. Le professeur Tariq Ramadan a demandé personnellement à ses avocats de poursuivre les accusatrices pour diffamation. En tant qu’employeur […] nous avons le devoir – comme quiconque – d’être juste envers les accusateurs et l’accusé».
Cependant, le porte-parole a souligné que l’université avait très tôt reconnu «la gravité des accusations […] et nous ne sous-estimons pas l’impact et le risque qu’elles provoquent anxiété et angoisse au sein de notre communauté». Dans le cadre du code de conduite de l’université concernant les cas de harcèlement ou d’agressions sexuelles, des «arrangements sont en place pour des discussions confidentielles pour quiconque souffrirait d’angoisse ou de crainte pour sa sécurité personnelle». Des entretiens individuels ont été organisés avec chacun des étudiants sous la responsabilité de Tariq Ramadan. Le porte-parole a refusé de donner le nombre d’étudiants concernés dans la mesure «où ces entretiens sont en cours et totalement confidentiels».
Le département d’études contemporaines islamiques est le résultat d’un accord signé en 2009 entre l’université d’Oxford et le collège d’études islamiques de l’université Hamad Bin Khalifa (HBKU), basée à Doha au Qatar. Tariq Ramadan est impliqué depuis son lancement dans ce projet
Source :
happywheels
Les journaux Suisse indiquent qu’il avait démissionné de son poste de prof en Suisse pour étouffer un scandale (relations sexuelles avec ses jeunes élèves)
finalement renvoyé par le collège en Suisse après les accusations d’agressions