Lucas Sztandarowski ,le libraire de l’extrême droite radicale condamné à 5 ans de prison ferme

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Jugé pour apologie du terrorisme, Lucas Sztandarowski, qui vendait en ligne des ouvrages antisémites, islamophobes et racistes, a nié être un néonazi. Il n’adhérait pas, a-t-il prétendu à l’audience, aux idées défendues dans les livres qu’il éditait sous le manteau.
Lucas Sztandarowski avait repris en 2018 la direction de « Monte ton équipe », un groupuscule fondé par Papacito et Le Raptor dissident, deux youtubeurs stars de la fachosphère. Dans la nuit du 8 au 9 octobre, ce juriste de 29 ans qui dirigeait également une maison d’édition proposant à la vente des ouvrages néonazis et accélérationnistes a été condamné à 5 ans de prison ferme pour « apologie du terrorisme » et « provocation publique au terrorisme ». Il s’agit du premier dossier de ce type jugé à Paris.
Lucas Sztandarowski a un exemplaire de Mein Kampf dans une armoire, des images à la gloire du IIIe Reich sur son ordinateur, des ouvrages de Joseph Goebbels à la vente dans sa maison d’édition, « mais je suis absolument pas nazi », s’est-il écrié plusieurs fois dans son box, ce 8 octobre.
Mains derrière le dos, survêtement noir zippé jusqu’au cou, lunettes fines sur le nez, l’ancien chef du groupuscule d’extrême droite Vengeance patriote a certes bel et bien avoué, dès sa première prise de parole, les faits pour lesquels il était jugé par le tribunal correctionnel de Paris : « Je reconnais les faits d’apologie et de provocation au terrorisme. J’ai commercialisé des livres à l’idéologie abjecte. J’ai détenu des armes. »
Mais Sztandarowski a réfuté tout le reste. Non, il ne voulait pas vraiment encourager des terroristes à tuer des gens. Non, il ne prônait pas des théories raciales. Tout ce qu’il a fait s’expliquerait par le plaisir d’être « transgressif ». « Assumez ce que vous êtes, ce que vous faites… », a fini par s’agacer la présidente du tribunal correctionnel de Paris.

À la suite d’une enquête du Parquet national antiterroriste (Pnat) et de la mise en examen d’un homme proche de la mouvance d’ultra-droite et soupçonné de projets terroristes en janvier 2020, les enquêteurs antiterroristes découvrent l’organisation Vengeance patriote et le site haineux La Bibliothèque dissidente administré par Lucas Sztandarowski. Le Pnat ouvre une enquête préliminaire en avril 2021 pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, qui est confiée à la DGSI et à la section de recherches de la gendarmerie de Paris6.
L’enquête préliminaire ne permet pas de déceler un projet d’attentat constitué. Elle aboutit à l’ouverture d’une information judiciaire pour « association de malfaiteurs terroriste » criminelle en décembre 2021, qui donne lieu à l’interpellation de Lucas Sztandarowski et Léopoldine M.. Si cette dernière est relâchée sans charges, Sztandarowski, lui, est mis en examen pour « provocation par moyen de communication en ligne à un acte de terrorisme », « apologie publique d’actes de terrorisme » et « détention non autorisée d’armes et de munitions de catégorie B en récidive ». En garde à vue, Lucas Sztandarowski nie toute velléité d’actions violentes et affirme ne pas savoir que son site est illégal. Quatre armes à feu sont découvertes à son domicile ; leur possession est illégale en raison d’une condamnation précédente pour détention illégale d’armes à feu5. Il est placé en détention provisoire pendant un an et demi.
Vengeance patriote est dirigé par Lucas Sztandarowski4, dit « Maître de Saint-Juste », qui est aussi le chef de la section parisienne. Il utilise comme pseudo Discord « naziepourlavie ». Originaire de Compiègne (Oise), il est né en 1995 et est un militant déçu de l’Action française. Il gère en parallèle la maison d’édition La Bibliothèque dissidente, qui publie des ouvrages censurés, signés par Joseph Goebbels, Benito Mussolini ou Brenton Tarrant — le terroriste néo-zélandais auteur des attentats de Christchurch —3, ou les ouvrages Les Carnets de Turner et Siège (1992), respectivement écrits par les néonazis américains William Luther Pierce et James Mason. Il est le traducteur de ces derniers. Plusieurs de ces ouvrages ont été retrouvés chez des hommes condamnés ou en procès pour entreprise terroriste.
Sous sa véritable identité, il est dirigeant de la société de LegalTech Ethernos Corporation, qu’il affirme avoir rejoint en 2017. En parallèle à d’autres activités dans le milieu de la cyberdéfense et du drop shipping, il est à l’origine d’une structure basée à Belize pratiquant l’optimisation fiscale.
La compagne de Sztandarowski, Léopoldine M., une catholique traditionaliste née en 20019 qui utilise le pseudonyme de « Élisabeth de Saint-Juste », dirige la « division féminine » de l’organisation1,. Elle affirme s’être mariée à Lucas Sztandarowski en 2019.

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