L’ombre du Mossad derrière l’assassinat d’un scientifique iranien
Des experts israéliens expliquent pourquoi l’État hébreu est vraisemblablement lié à l’élimination de Mohsen Fakhrizadeh, le père du nucléaire iranien.
Par Armin Arefi
C’est avec un plaisir non dissimulé que Benyamin Netanyahou a énuméré vendredi la liste des objectifs qu’il a accomplis durant la semaine. « C’est une liste non exhaustive, car je ne peux pas tout vous dire », a conclu, non sans malice, le Premier ministre israélien, dans une vidéo diffusée par ses services. Quelques instants plus tôt, Mohsen Fakhrizadeh, le père du programme nucléaire iranien, était assassiné dans une redoutable opération commando menée dans le village d’Absard, à l’est de Téhéran.
Profitant de ce jour férié en Iran, le scientifique iranien de 59 ans, également officier des gardiens de la Révolution, se trouvait dans son véhicule ce vendredi en début d’après-midi, en direction du domicile de sa belle-famille, lorsque sa route a croisé celle d’un van Nissan qui a explosé à son passage. Une équipe d’hommes armés a alors surgi d’un 4 x 4 Hyundai Santa Fe et a fait feu sur le véhicule, neutralisant quatre de ses gardes du corps et blessant grièvement Fakhrizadeh. Transporté dans un hôpital de Téhéran en hélicoptère, le chef du département recherche et innovation du ministère iranien de la Défense a succombé à ses blessures. Quant à la mystérieuse équipe d’assaillants, elle a disparu comme par enchantement.
« Il s’agit d’une opération extrêmement compliquée qui a nécessité une grande préparation et qui a été exécutée avec un grand professionnalisme », analyse Raz Zimmt, chercheur spécialiste de l’Iran à l’Institute for National Security Studies (INSS) à Tel-Aviv. « Or, seuls deux pays ont la capacité et l’intérêt de réaliser une telle chose : Israël ou les États-Unis, ou les deux. » Interrogé par le New York Times, un officiel américain a attribué la responsabilité de l’assassinat de Mohsen Fakhrizadeh au seul État hébreu.
Comme à son habitude lors d’opérations secrètes contre des pays ennemis, Tel-Aviv n’a pas souhaité réagir officiellement, à l’image de la vague d’assassinats de plusieurs scientifiques iraniens entre 2009 à 2011, imputée à l’État hébreu. Néanmoins, d’après la chaîne israélienne Channel 12, l’ensemble des ambassades israéliennes dans le monde ont été placées en état d’alerte. À Téhéran, la responsabilité du Mossad, les services de renseignement israéliens, ne fait en tout cas aucun doute. « Il s’agit d’une attaque très perfectionnée de la part d’Israël impliquant pas moins de douze assaillants », confie un expert iranien qui tient à garder l’anonymat. « Les renseignements ont été donnés par le Mossad qui a chargé des Iraniens, membres de l’Organisation des moudjahidines du peuple [d’opposition à la République islamique, NDLR], d’exécuter la mission sur le terrain. »
Mohsen Fakhrizadeh était dans la ligne de mire d’Israël depuis plusieurs années. « Fakhrizadeh, souvenez-vous de ce nom », avait ainsi déclaré Benyamin Netanyahou, à l’occasion de la révélation en mai 2018 par Israël de milliers de documents dérobés par le Mossad en Iran. Le physicien avait notamment travaillé de 1999 à 2003 sur un projet militaire secret, baptisé Amad, visant à terme à produire cinq têtes nucléaires, en violation des engagements internationaux de l’Iran. Mais sous la pression des États-Unis, qui venaient d’envahir l’Irak, la République islamique avait décidé d’y mettre fin. « Fakhrizadeh avait toutefois continué ses activités visant à préserver le savoir-faire nucléaire », souligne le chercheur Raz Zimmt. « Il restait une personnalité centrale même si le projet avait été démantelé. »
Si la crise sur le nucléaire iranien a connu temporairement un répit, avec la signature en juillet 2015 de l’accord sur le nucléaire iranien (JCPOA), respecté par Téhéran selon l’Agence de l’énergie atomique (AIEA), le retrait unilatéral des États-Unis du JCPOA trois ans plus tard, encouragé par Israël et les monarchies du Golfe, additionné à la reprise des sanctions américaines contre l’Iran, ont eu raison de la voie de la diplomatie. La République islamique a depuis repris ses activités prohibées, accumulant à ce jour un stock de 2 442,9 kg d’uranium enrichi, soit douze fois la limite autorisée. Si le régime iranien est encore loin d’obtenir l’arme atomique, il diminue jour après jour le breakout time, le délai nécessaire pour l’acquérir s’il le décidait.
« Cette situation inquiète Israël qui est engagé dans des efforts visant à retarder le programme nucléaire iranien, comme on l’a vu cet été dans l’usine de Natanz », explique Raz Zimmt. Le 2 juillet dernier, une énorme explosion a frappé un centre abritant des centrifugeuses modernes dans ce complexe d’enrichissement d’uranium situé dans le centre de l’Iran. « Cela a considérablement nui à la modernisation du programme nucléaire iranien », explique au Point un ancien haut responsable des services de renseignement israéliens. « En revanche, l’élimination de Mohsen Fakhrizadeh ne va pas mettre un coup d’arrêt aux activités de l’Iran, car celles-ci ne dépendent pas d’une personne, mais d’une centaine de scientifiques. Elle risque toutefois de créer la peur dans leur cœur. »
L’escalade actuelle autour de l’Iran n’est pas une surprise. Face à l’échec de sa politique de pression maximale contre Téhéran, l’administration Trump compte profiter de ses dernières semaines à Washington pour prendre sa revanche sur la République islamique. Soucieux de la volonté annoncée de Joe Biden de réintégrer l’accord sur le nucléaire iranien, le président américain sortant souhaiterait compliquer un tel scénario en précipitant une crise avec la République islamique. Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a effectué la semaine dernière une tournée diplomatique au Moyen-Orient auprès de ses plus proches alliés – Israël, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis – pour se coordonner sur les moyens de repousser la menace iranienne.
« Le plus important dans cette affaire est le timing de l’opération », confie l’ex-responsable israélien du renseignement. « Il ne reste qu’une cinquantaine de jours sous l’administration Trump. La mission a été exécutée maintenant, car il est peu probable que l’Iran réagisse tout de suite, au risque de donner l’occasion à Trump de riposter à son tour contre Téhéran. » Les Iraniens l’ont bien compris. Conscient de l’obligation de ne pas compromettre ses liens avec la future administration Biden, le président iranien a annoncé qu’il ne tomberait pas dans le « piège » tendu selon lui par Israël, promettant une réponse « en temps et en heure ». « Les Iraniens sont rusés et ne veulent pas faire le jeu de Donald Trump », poursuit l’ancien responsable du Mossad. « Mais il est certain que l’Iran répondra, un jour ou l’autre. »
Source :
https://www.lepoint.fr/monde/l-ombre-du-mossad-derriere-l-assassinat-d-un-scientifique-iranien-29-11-2020-2403182_24.php
Il brûle en enfer comme Soleimani
« Les renseignements ont été donnés par le Mossad qui a chargé des Iraniens, membres de l’Organisation des moudjahidines du peuple [d’opposition à la République islamique, NDLR], d’exécuter la mission sur le terrain. »
Donc, il y a en Iran une opposition au régime en place… Et cette opposition nous est favorable. Bon, c’est la bonne nouvelle de la journée..
Un bel album et 2 commentaires trés appréciable que je poste á la suite de la video:
-30 Hits – Jewish Music and Yiddish Songs –
https://youtu.be/sFzwZ9LwGNs
The One and Only
vor 2 Jahren
Love from Iran. Do not forget Persian people love Israel, don’t let politics take over your mind.
Where is the LAMB SAUCE
vor 2 Monaten
Hello my israeli friends greeting from iran ❤
Des complicités locales sont également probables.
Fakhrizadeh, tu vas nous manquer ! 😉
Quelle idée aussi d’acheter une voiture blindée en solde sur Ama-zone… Ça leur apprendra à être radins !
Ce n est important de savoir qui l a tué, il est est mort, c es l essentiel.
Que D. le garde pour le restant de notre vie à nous…………….