L’Irak, ou l’humiliant « Vietnam » d’Obama et Khamenei. Vidéos
L’affligeant spectacle de soldats et policiers irakiens, enlevant précipitamment leurs uniformes pour se fondre dans le flux des réfugiés, restera gravé dans les mémoires américaines, déjà traumatisées, comme le Second Vietnam en près d’un demi-siècle, subi par « l’hyperpuissance » mondiale.
Il sera, d’autant plus, difficile de lancer une opération « Boat People » dans la mer des sables qu’est devenue la politique étrangère d’une statue de sel : l’indécis Barack Hussein Obama, qui n’a, décidément, rien d’un gagnant, encore moins d’un « visionnaire ».
Cette armée « mexicaine », presque entièrement chi’ite, était censée défendre Mossoul et les autres villes, entravant la marche victorieuse des Jihadistes sur Bagdad. Elle peine, de toute évidence, à s’opposer au raz-de-marée qui la submerge.
Il n’y a qu’aujourd’hui, autour de la ville de Samarra, entre Tikrit et Bagdad, où se dresse un important lieu saint chi’ite, la mosquée al Askaria, que l’armée irakienne, semble encore tenir tête aux Islamistes sunnites. Pour le moment, leur avance semble stoppée.
D’autre part, on annonce que les partis chi’ites ont, précipitamment, tenté d’organiser des milices armées pour venir en renfort du corps militaire en déroute. Le New York Times annonce entre 2500 à 3.000 combattants venus renforcer la défense, en amont de la Capitale.
Fondée par une main et des financements étrangers, seule une ou des puissances étrangères pourront venir à la rescousse de ce tigre de papier dont les Jihadistes, mieux organisés, n’ont fait qu’une bouchée.
Mais Le Commander-in-chief de la Maison Blanche n’est pas le seul grand perdant de cet effondrement du « Nouvel Irak » d’après le retrait américain. L’ennemi cruel qui avance sur Bagdad, qui promet, aussi de marcher sur les lieux saints chi’ites de Nadjaf et Karbala, n’est pas seulement anti-occidental.
L’Etat Islamique en Irak et au Levant se prend pour le bras vengeur d’Allah contre les impies chi’ites et les apostats. Il a un plan bien établi, reposant sur les prophéties rapportées de Mahomet, que nous avions exposé, le dimanche 8 juin, deux jours avant la chute de Mossoul. Il vit les évènements comme « La Bataille de la Fin des Temps ». Ce qui se produit en Irak n’est que l’annonce de ce qui devrait s’ensuivre en Afghanistan, où nos stratèges américains et français (François Hollande, devant à ce retrait une partie de son élection) ont entamé le même plan de repli, qui réduit à néant tous les efforts et les budgets consacrés par des coalitions entières, au cours de la décennie précédente.
Les guérilleros d’EIIL ont confisqué les armes et véhicules militaires confiés à l’armée irakienne par les USA. Ils disposent, désormais, des meilleurs transports de troupe blindés au monde et peuvent affronter n’importe quelle armée régulière. L’autoroute grande ouverte au Jihad, marchant sur Bagdad, est le revers le plus cuisant qui puisse être pour la politique moyen-orientale du Président Barack Hussein Obama, élu sur un plan de retraite, mais sans la moindre épargne pour les peuples qu’on a prétendu « libérer ».
Rappelons que la ville de Mossoul et la Province de Ninive servaient de zone d’absorption des Jihadistes étrangers , déjà au cours de la période de la présence américaine. A ce titre, c’était la dernière partie de l’Irak que les Américains ont conquise en 2007. A cette époque, Washington avait proclamé que leur prise de Mossoul allait paver la voie vers la paix et la démocratie en Irak.
Mais ce n’est pas arrivé et on a critiqué Obama, non sans justesse, pour ne pas même avoir laissé une force américaine symbolique, capable d’appuyer et de conseiller l’armée irakienne, totalement reconstruite et entraînée par les USA, qui ont livré des milliards de dollars, – partis en fumée-, en armement sophistiqué à cette « armée ».
L’armée irakienne, formée de centaines de milliers de soldats presque exclusivement chi’ites, s’est écroulée à Falloujah et n’a jamais pu reprendre la ville aux Jihadistes de l’EIIL. C’est la même armée de bras cassés qui s’est effondrée et enfuie de Mossoul, puis Tikrit.
La stratégie même, sur laquelle les Etats-Unis comptaient, lorsqu’ils se sont retirés d’Irak, est partie à la ruine, mardi 10 juin. Ce château de carte n’est pas sans rappeler, presque trait pour trait, la chute du Sud-Vietnam, après leur départ de cette partie de l’Asie du Sud-Est. L’Irak est, lentement, mais sûrement, en train de voler en éclats. Malgré des élections démocratiques, en avril, Al-Maliki, n’est, de toutes façons, pas en capacité de former un gouvernement. Les Sunnites, défavorisés depuis la chute de Saddam, historiquement punis pour l’avoir soutenu, s’en sont vengés par Abu Bakr Al-Baghdadi interposé.
La prise de Mossoul n’est pas seulement une gifle retentissante pour le gouvernement et le parlement irakien, à majorité chi’ite, mais, directement pour l’Iran, qui soutient le gouvernement chi’ite en Irak et a grand besoin de lui pour réussir sa reconquête de la Syrie, aux côtés de Bachar al Assad et du Hezbollah.
L’Etat Islamique en Irak est le pire ennemi des Chi’ites, qui qu’ils soient et d’où qu’ils viennent. Cela signifie que c’est le cauchemar sunnite de l’influence de l’Iran, en Irak et ailleurs. L’EIIL est déjà parvenu à conquérir plusieurs villes du Nord-Est de la Syrie, moins la partie du Kurdistan syrien qui lui résiste. Il est en train d’étendre son contrôle jusqu’aux faubourgs de Bagdad.
Les appels au secours du Premier Ministre irakien en pleine panique sont, jusqu’à présent, restés lettre morte, et son armée en pleine désintégration doit encore lancer une nouvelle contre-offensive, si elle devait reprendre tout le territoire perdu.
Si, de l’avis unanime, seuls les Peshmergas Kurdes sont en mesure de vaincre les Islamiste sunnites, cette alliance avec Al-Maliki ne pourrait en passer que par une intense négociation sur l’indépendance énergétique du Kurdistan irakien.
Les Etats du Golfe Arabique ont, aussi, tout lieu de craindre ce qui ressemble à une prise de contrôle, par le Jihad Global, d’une partie considérable du Moyen-Orient, dont ses puits de pétrole syriens (Raqqa, Deir Ez-Zor) et irakiens (Mossoul). Ce qui fait de l’EIIL le groupe terroriste le plus riche du monde. S’ils peuvent venir en aide à l’Irak, ils éviteront, néanmoins, de donner la main à l’Iran qui le contrôle encore en sous-main…
Tout est donc réuni pour une irruption régionale aux retentissements incalculables.
En ce qui concerne Israël, l’avancée de l’EIIL a des implications évidentes : cette fondation d’un Etat entier aux mains du Jihad Global se forme juste sur le seuil de sa porte. Elle a de nombreuses ramifications en Syrie, jusqu’à sa frontière et non loin de l’Europe, où des tueurs de ce groupe ont déjà opéré et où d’autres sont prêts à passer à l’action.
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Pour le moment, il n’y a que des régimes arabes sur la ligne de front : le Régime Assad à Damas, celui d’al Maliki en Irak et le gouvernement libanais infiltré par le Hezbollah. Mais, tôt ou tard, Israël deviendra une cible de premier choix, et l’est déjà, ne serait-ce que par les attentats de l’Etat Islamique, à Bruxelles, dernièrement.
Déjà, le renforcement des organisations affiliées à al Qaïda contribue à l’installation des Jihadistes dans la Péninsule du Sinaï. Jusqu’à présent, l’armée égyptienne d’El-Sissi est parvenue à les combattre avec un certain succès. Mais l’écho des victoires des milices de l’islamisme en Irak et en Syrie ne tardera pas à renforcer le mental des terroristes d’Ansar Baït Al-Maqdis, dans le Sinaï.
Pour conclure, on peut dire que la prise de Mossoul est un jalon dans le processus de démantèlement de nombreux états de la région, principalement, ceux créés par les Accords Sykes-Picot, en 1916, entre les empires français et britannique, au moment de la défaite de l’Empire Ottoman.
La plupart des Etats créés alors tombent lentement en pièces détachées, déchirés par des conflits ethniques et religieux, qui sont au centre de ce qui se déroule en Syrie et en Irak. C’est une garantie de très nombreuses années supplémentaires de chaos et de combats interminables dans la région.
Les plus inquiets sont les régimes arabes, dont l’Arabie Saoudite, la Jordanie, la Syrie, le Liban, le Bahrein, et bien sûr, le Yémen et la Libye. Ces deux derniers font actuellement l’expérience d’un processus de désintégration similaire à ceux traversés par la Syrie et l’Irak.
L’Etat Islamique en Irak menace déjà d’entrer en Jordanie pour venir y « égorger » le Roi Abdallah et de poursuivre en envahissant la Bande de Gaza, le Sinaï et le Liban. On n’est pas sans se rappeler que le fondateur de l’EIIL, le terroriste jordano-palestinien Abu Musab Al Zarqawi, est originaire, comme son nom l’indique, de la ville jordanienne de Zarqa.
La conséquence évidente de ce chaos généralisé baignant dans le sang, c’est que les Jihadistes ont toutes leurs chances d’en sortir en position dominante, par l’Irak, la Syrie et demain, peut-être, par le petit royaume Hachémite.
Par Marc Brzustowski.
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http://www.jforum.fr/forum/international/article/mossoul-bagdad-ou-le-vietnam