L’inquiétante confusion d’Emmanuel Macron sur Israël

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ÉDITO. À force de vouloir satisfaire des exigences contradictoires, la politique du président de la République au Proche-Orient est devenue illisible.
Par Luc de Barochez
Plus d’un mois après les pogroms perpétrés par les tueurs du Hamas en Israël, il est tragique qu’Emmanuel Macron n’ait toujours pas trouvé les mots justes pour parler à ses concitoyens des violences au Proche-Orient. À force de vouloir satisfaire les uns et les autres, de prôner en même temps le droit d’Israël à se défendre et la suspension des hostilités, la politique du président de la République est devenue indéchiffrable. Ce n’est pas comme cela, hélas, que les conséquences délétères des événements sur la cohésion de la communauté nationale pourront s’apaiser en France.

Qu’on en juge. Après avoir longuement hésité – il a attendu dix-sept jours après l’agression du 7 octobre pour se rendre en Israël –, Emmanuel Macron a d’abord endossé l’habit du faucon. À peine arrivé à Tel-Aviv, il prônait une coalition militaire internationale contre le Hamas, en proposant de reconstituer celle qui avait combattu avec succès l’État islamique (Daech) en Syrie et en Irak. Quelques heures plus tard, cependant, il rétropédalait. Il n’était plus question que de « s’inspirer » de la méthode anti-Daech.


Et voilà que le même Macron se mue en colombe. Dans son interview choc accordée (en anglais) le 10 novembre à la BBC, il déplore les pertes collatérales de civils à Gaza. « Il est impossible d’expliquer qu’on combat le terrorisme en tuant des innocents », soutient-il. Qu’a fait pourtant la coalition anti-Daech (à laquelle participait la France) lorsqu’elle a bombardé Mossoul et Raqqa, sinon tolérer des milliers de morts civils pour parvenir à son objectif d’écraser Daech ? Pire, le président de la République accuse à demi-mot l’armée israélienne, en laissant entendre que les pertes civiles à Gaza sont délibérées. « De facto, aujourd’hui, des civils sont bombardés. De facto, ces bébés, ces femmes et ces vieillards sont bombardés et tués. Il n’y a aucune raison et aucune légitimité pour cela. Voilà pourquoi nous pressons Israël de s’arrêter. »
Pas un mot sur les otages kidnappés par le Hamas, parmi lesquels huit sont des citoyens français. Pas un mot sur les tactiques obscènes des islamistes, qui se servent de la population civile comme boucliers humains, y compris dans des hôpitaux. Pas un mot sur les couloirs humanitaires autorisés par Tsahal. Résultat, Israël s’indigne des déclarations présidentielles. Et le chef de l’État, de nouveau, rétropédale. Le 12 novembre, il téléphone à son homologue israélien pour lui expliquer que non, il n’accuse pas Israël de cibler intentionnellement des civils et que oui, il soutient le droit d’Israël à se défendre. Comprenne qui pourra.
Emmanuel Macron a les plus grandes difficultés à élaborer un discours qui concilie les impératifs de la lutte antiterroriste, de l’urgence humanitaire et de la préparation d’une solution politique à long terme. Là où le général de Gaulle volait « vers l’Orient compliqué, avec des idées simples », lui obscurcit la situation avec des idées confuses. Naviguer à vue en surfant sur les émotions n’a jamais fait une bonne politique étrangère.
Pourtant, certaines vérités crèvent les yeux. L’armée israélienne a déchaîné l’enfer sur Gaza avec un objectif militaire : éradiquer l’appareil terroriste du Hamas. La France est dans son rôle lorsqu’elle appelle Israël à minimiser les pertes civiles consécutives à ses opérations. Mais ce n’est pas une raison pour inverser les responsabilités ! Le cessez-le-feu était en vigueur le 7 octobre à l’aube. Celui qui l’a violé, de la façon la plus barbare qui soit, est le Hamas. Un cessez-le-feu prématuré ne ferait que donner à ce dernier le temps de se réarmer et de se réapprovisionner – alors même qu’il affiche sa volonté de recommencer ses atrocités anti-israéliennes dès qu’il en aura l’occasion. Lui seul peut rendre un cessez-le-feu de nouveau possible, en déposant les armes sans condition et en libérant tous les otages qu’il détient. C’est la seule voie possible vers la paix et la création d’un État palestinien pacifique aux côtés d’Israël.
En 1985, le président allemand Richard von Weizsäcker avait fait sensation en reconnaissant, quarante ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, que l’Allemagne n’avait pas été vaincue mais au contraire libérée par les Alliés d’un « système qui méprisait la dignité humaine ». S’ils parviennent à réaliser leur rêve national, il se peut qu’un jour des Palestiniens reconnaissent eux aussi qu’ils auront été délivrés par autrui de l’emprise mortifère du Hamas. Mais si cela arrive, cela n’aura pas été grâce à Emmanuel Macron.
source :Le Point

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8 Commentaires

  1. Paul06 dit :

    Macron ne sauvera pas la France. Sa lutte contre l’ antisémitisme n’est que vent. Ce president est inconsistant, dangereux par opportunisme et lâcheté. Faible avec les forts, fort avec les faibles. Et il a été élu et le sera probablement à nouveau s’ il se présente.

  2. David dit :

    Nous avons un Dagobert à l’Elysée…..sauf que ce n’est pas sa culotte qui est à l’envers ……mais son cerveau .

  3. Hérode dit :

    Ce n’est pas un président….c’est une toupie
    5 fois changé de sens de rotation en 1 semaine
    Avec lui, c’est toujours son dernier interloicuteur qui raison
    l’inconsistance incarnée

  4. joseparis dit :

    Le président Macron fait ses discours en fonction de son auditoire. Il dit blanc un jour, et noir le lendemain, cela ne le dérange absolument pas. C’est son « en même temps » à la con qui ne veut rien dire. Il n’a aucun socle idéologique, ni aucune opinion. Devant Netanyahu, il va soutenir Israël, et devant les instances internationales, il va enfoncer Israël de la même façon. C’est pareil pour tous les sujets qu’il traite en France. C’est quelqu’un qui se fout complètement de la société française et du pays. Il a été élu face à Marine Le Pen en agitant l’épouvantail d’extrême droite deux fois, et cela a marché. S’il pouvait faire un troisième mandat, il serait de nouveau élu avec cette même méthode. Ce qui compte pour lui, c’est uniquement lui, lui et lui. Il est le seul président qui a été réélu deux fois en faisant deux quinquennats d’affilés, c’est tout ce qui compte pour lui.

  5. Massada dit :

    Aucune maturité, aucune colonne vertébrale, ce gars a été élu par défaut face à Le Pen.
    Il me fait l’effet d’un adolescent attardé dans sa croissance. De nombreux chefs d’état l’ont compris.

  6. Franccomtois dit :

    France,R.U,Belgique sont bien avancés dans le chaos.Le micron est une calamité pour le pays et autant pour l´international!Espérons que le prochain qui prendra la présidence de la France saura remettre le pays sur les rails,mais 2027 c´est loin et avec le micron et sa bande c´est trés trés trés…..loin!L´Europe se décompose en commencant par les 3 pays pré-cité même si le R-U est pour l´instant encore hors E-U.
    Peut-être que si le déclin de la France s´aggrave,comme le suggere David dans bon nombre de ses commentaire,un putsch sera nécessaire.L´armée est lá pour défendre la Patrie,alors….devons-nous perdre notre Terre qui a coûté tant de sang á nos anciens?
    -OBERKAMPF – La Marseillaise
    https://youtu.be/i1ORXrQ6r9k

  7. joseparis dit :

    HS:https://www.lefigaro.fr/politique/l-humoriste-controverse-yassine-belattar-recu-a-l-elysee-avant-la-marche-contre-l-antisemitisme-20231115
    Notre cher président Macron continue de plus belle avec ce cher Yassine (on devrait plutôt l’appeler Cheikh Yassine, le fondateur du Hamas) son « en même temps ».

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