LIBAN VENTES D’ARMES: UN CONTRAT QUI SENT LE SOUFRE

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Des problèmes de commissions bloquent une énorme livraison d’armement français vers le Liban.
Le général Kahwagi, patron de l’armée libanaise, est en colère. Ses troupes viennent d’affronter durement à Ersal, un village de la frontière syrienne, les djihadistes de l’Etat islamique (EI), qui veulent établir un « califat » de la terreur au Moyen-Orient. Or, au moment où Paris annonce des livraisons d’armes aux Kurdes d’Irak, les soldats du Liban, pays ami, n’ont pas reçu le moindre fusil français. Pourtant, en décembre 2013, grâce à un financement accordé par l’Arabie saoudite, la France avait promis de vendre pour 2,2 milliards d’euros d’armement au Liban. Cette « commande du siècle » avait été l’un des points forts de la visite à Riyad de François Hollande et du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Depuis, le contrat est resté au point mort. « Dans la bataille actuelle contre le terrorisme, il est nécessaire d’accélérer la fourniture des armes demandées à la France », réclame le général Kahwagi, dont l’armée de 75 000 hommes est notoirement sous-équipée. Inquiet du retard pris par ces livraisons, un ami du Liban depuis trente ans, le député PS de Haute-Garonne Gérard Bapt, a écrit à François Hollande et aux ministres concernés. « Malgré l’urgence de la situation et les menaces sur plusieurs villages chrétiens du Liban, je n’ai reçu aucune réponse, déplore le parlementaire. C’est incroyable. Il y a beaucoup de mystères dans ce dossier. »
DES PROBLÈMES DE COMMISSIONS EMPÊCHERAIENT LE «DEAL» DE SE CONCRÉTISER
A Paris, tant au Quai d’Orsay qu’au ministère de la Défense ou chez Odas, la société publique chargée de mettre en œuvre le contrat, c’est silence radio. Pour les Libanais, comme en a fait état le quotidien de Beyrouth « L’Orient-Le Jour », des problèmes de « commissions » – le chiffre de 500 millions de dollars est avancé –, empêcheraient le « deal » de se concrétiser. En effet, les industriels français – tels DCNS, Thales, Renault Trucks, Airbus ou Nexter – sollicités pour armer le Liban ont chacun des « agents » dans la zone, qu’ils doivent en principe commissionner, même s’ils ne sont pas à l’origine du contrat. Or la monarchie saoudienne, échaudée par de précédentes affaires de « rétrocoms » – tant du côté libanais que français –, ne veut pas entendre parler de versements de commissions. Sous peine de rompre l’accord. Des différends portent aussi sur le contenu des livraisons. La France doit faire face aux pressions d’Israël, qui redoute de voir des armements sensibles tomber entre les mains du Hezbollah, le mouvement chiite libanais classé comme terroriste. Si l’armée du pays du Cèdre a besoin d’armes modernes et opérationnelles (hélicoptères d’assaut, artillerie, missiles), Paris est plus enclin à lui livrer des hélicos d’occasion, des blindés légers, des véhicules de transport de troupes ou des navires patrouilleurs classiques. Aux dernières nouvelles, devant l’escalade de la terreur au Proche-Orient, un protocole d’accord définitif pourrait toutefois être signé avec l’Arabie saoudite dans une quinzaine de jours.
lire l’article de PARIS MATCH en cliquant sur le lien ci-après

http://www.parismatch.com/Actu/Economie/Ventes-d-armes-un-contrat-qui-sent-le-soufre-582654

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2 Commentaires

  1. Mordechai.A dit :

    Quels sont les risques de voir ces armes tomber aux mains du Hezbollah??
    Je me souviens que François Fillon avait rendu visite à des députés du Hezbollah…

  2. yaavov dit :

    ca n’est pas nouveau et sous tous les gouvernements la vente d’armes dionne lieu a des retro comissions
    permettant de remunerer des apporteurs d affaire ici et la bas

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