Le résistible humour européen

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Par Liliane Messika
Fantaisies budgétaires
En mai 2019, les principaux dirigeants de l’Autorité palestinienne ont expliqué qu’ils étaient « obligés » de verser des salaires à 6000 terroristes palestiniens en prison et aux familles des kamikazes et autres « martyrs ». Oui, o-bli-gés. Parce qu’il s’agit de « soldats », qui ont été « envoyés par l’Autorité palestinienne et qui ont agi par intérêt national et non pour des raisons personnelles ». Ils « ont reçu des ordres de l’Autorité palestinienne et ils ont obéi. Il est impossible d’envoyer un soldat à la guerre sans prendre soin de sa famille (Palestinian Media Watch) ».
En vertu de la loi palestinienne de 2004 sur les prisonniers et ex-prisonniers, ces catégories ont le droit de recevoir des paiements de l’Autorité palestinienne, qui a admis qu’en 2018, elle avait versé plus de 134,2 millions de dollars en salaires et autres avantages aux terroristes et aux prisonniers libérés.
C’est celui qui paie qui dit
Quand, en juillet 2018, Israël avait décidé de déduire des taxes qu’il rétrocédait à l’Autorité palestinienne le montant des salaires qu’elle versait à des terroristes emprisonnés en Israël et à leurs familles, Nabil Abu Rudeineh, porte-parole de Mahmoud Abbas, avait déclaré : « La nouvelle loi israélienne de lutte contre le terrorisme équivaut à une déclaration de guerre contre le peuple palestinien, ses combattants et ses familles et martyrs qui ont combattu pour sa liberté et pour Jérusalem. (United With Israel) » Comme il le disait lui-même, assassiner des civils israéliens n’était ni une déclaration ni un acte de guerre.
Ce raisonnement est typique de la pensée djihadiste, issue du Coran lui-même, puisque le monde est divisé en Dar al-Islam, la maison de l’islam et Dar al-Harb, la maison de la guerre, c’est-à-dire tout ce qui n’a pas encore été conquis par l’islam.
Ce qui est fait dans le but de conquérir la planète sous la bannière d’Allah n’est pas une guerre, mais un devoir religieux. La guerre ne peut être initiée que par des incroyants qui refusent de se soumettre à l’islam.
Il n’y a donc pas de contradiction dans les termes de la déclaration de Rudeineh, les « combattants et (les) familles et martyrs qui ont combattu pour Jérusalem » ont accompli leur devoir. C’est ceux qui veulent empêcher que ce devoir soit rémunéré qui déclarent la guerre.
La décision prise par Israël faisait suite à une enquête de la Division de la recherche sur les renseignements militaires, dont l’ancien chef, Yossi Kuperwasser, avait apporté les preuves qu’en « 2016, l’Autorité palestinienne (avait) versé 1,15 milliard de shekels de salaires aux terroristes et à leurs familles. Cela représentait 7% du budget total de l’Autorité palestinienne pour les salaires et environ 20% de l’aide étrangère reçue (Israel Hayom). »
Grille des salaires, ancienneté et indice par victime
Depuis, l’Autorité palestinienne a publié la grille des salaires de ses « combattants et martyrs », dont le montant est indexé sur le temps de prison auquel les terroristes ont été condamnés, temps qui, lui-même est proportionnel au nombre de leurs victimes.
Ainsi, l’AP a versé presque 837.000€ (3.248.900 NIS) aux terroristes qui, en 2003, avaient perpétré un attentat suicide contre un bus de Jérusalem, au cours duquel 23 personnes, dont 7 enfants, avaient été tués. Deux des terroristes avaient acquis le statut de « martyrs » en mourant dans l’attentat et trois d’entre eux ont écopé de la prison à vie (Infos Israel).
Quant à la femme terroriste qui, en 2001, avait fait passer une bombe dans un étui de guitare et amené un kamikaze à la pizzeria Sbarro, à Jérusalem, afin de tuer 15 personnes, dont 7 enfants et en blesser 130 autres, leurs familles et eux ont déjà reçu de l’Autorité palestinienne 910.823 dollars (835.494€).
En novembre 2018, à la suite de la publication de la grille des salaires, l’ONG Palestinian Media Watch avait calculé qu’au terme de 20 ans de prison pour meurtres, un terroriste palestinien aurait touché un million de shekels (250.000€), ce qui correspond exactement au prix hors taxes d’une Ferrari 458 Spider. Et voyez comme le hasard fait bien les choses : à partir de 20 ans de prison, les terroristes sont exemptés de la TVA sur les voitures ! (Palestinian Media Watch)

Priorité à l’extrême-droite
Le budget de l’Autorité palestinienne ne mentionne pas les véhicules de luxe : celui de 2018 se montait à 4,76 milliards de dollars (environ 4,28 milliards d’euros). Les salaires aux prisonniers terroristes représentaient 158 millions de dollars, les paiements aux familles des « martyrs » et des « blessés en opération », 197 millions de dollars, soit, pour 6000 terroristes, un total de 355 millions de dollars. C’est seulement 44% de moins que le budget du ministère de la santé palestinien, lequel pourvoit aux soins de 5,4 millions d’individus (Frontpage Mag)
Le 20 mai 2020, on apprenait que l’Union Européenne demanderait à l’Autorité palestinienne de vérifier que les fonds qu’elle versait à l’Autorité palestinienne ne servaient pas à payer les terroristes. « Le terrorisme n’est pas financé à partir des fonds européens, et nous ne le tolérerons pas. Si cela arrive, nous y remédierons immédiatement », a déclaré Olivér Várhelyi (voir la vidéo i24news), en charge du portefeuille pour l’élargissement et la politique européenne de voisinage et vraisemblablement candidat à celui de ministre de l’humour.
En effet, suite aux protestations israéliennes du fait du « pay for slay » (Payer pour tuer) palestinien, le représentant de l’UE en Cisjordanie et à Gaza, Sven Kuhn von Burgsdorff, avait adressé une lettre aux ONG palestiniennes, précisant que les projets financés par l’UE, y compris par des organisations palestiniennes, devaient respecter le droit européen, notamment l’interdiction de financer des groupes terroristes. Mais la lettre rassurait aussitôt lesdits groupes terroristes en précisant que « Bien que les entités et les groupes figurant sur les listes restrictives de l’UE ne puissent pas bénéficier d’activités financées par l’UE, il est entendu qu’une personne physique sympathisant ou soutenant l’un des groupes ou entités mentionnés dans les listes restrictives de l’UE n’est pas exclue du bénéfice d’activités financées par l’UE, à moins que son nom et prénom exacts … ne correspondent à l’une des personnes physiques figurant sur la liste restrictive de l’UE (i24news). »
Ouf, ça laisse assez de marge pour continuer à financer les amateurs de Ferrari !
Cette bienheureuse correction est intervenue après que l’UE eut décidé, en janvier 2020, d’interdire l’aide financière aux organisations et institutions affiliées à l’AP si elle ne rompait pas tous les liens avec les groupes terroristes.
L’Autorité palestinienne avait aussitôt lancé une « campagne nationale palestinienne pour rejeter le financement conditionnel », aux motifs que 1) « la lutte contre l’occupation israélienne » n’est pas du terrorisme, mais de la résistance et que 2) les institutions de l’Autorité palestinienne inscrites sur la liste des terroristes de l’Union européenne sont, en réalité, des partis politiques (le Figaro).
La détermination de l’UE a duré ce que durent les roses dans le désert : l’espace d’une pensée fugace.
Ce n’est pas la girouette, oups la Justice qui change, c’est le vent
Alors que, jusqu’à celui de 2019, les budgets de l’Autorité palestinienne consacraient deux lignes aux salaires des terroristes, ces deux postes budgétaires ont disparu de l’édition 2020 (Jerusalem Post).
En décembre 2019, Fatou Bensouda, la procureure de la Cour pénale internationale, avait admis du bout des lèvres que le paiement d’un salaire aux terroristes emprisonnés par l’Autorité palestinienne pouvait être interprété comme une infraction au Statut de Rome, qui définit le fonctionnement de la CPI.
Par la suite, elle a rencontré le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, qui coordonne les groupes terroristes. Par une troublante coïncidence, quand le salaire des terroristes a disparu du budget, celui du parti du président Abbas, l’OLP, a pratiquement doublé par rapport à l’année précédente.
Certains se demandent si Madame la Procureure, qui a accepté de poursuivre Israël pour crimes contre l’humanité à la demande des autorités palestiniennes, ce qui l’a obligée à enfreindre plusieurs principes fondamentaux de l’organisme qu’elle dirige (Courrier International), n’aurait pas fourni aux financiers du terrorisme une carte détaillée des failles par lesquelles ils pouvaient discrètement importer leurs subventions.
Fin avril, la Banque mondiale a déclaré que l’Autorité palestinienne aurait, cette année, un déficit budgétaire d’un milliard de dollars, déficit que l’AP a gonflé à 1,4 milliard de dollars. Elle a donc annoncé qu’elle allait étaler les prestations sociales et les salaires des fonctionnaires en mars.
Dans la même déclaration, le Premier ministre de Mahmoud Abbas, Mohammed Shtayyeh, a reconnu ouvertement que, non seulement les paiements aux terroristes continuaient, mais qu’ils étaient considérés comme prioritaires.
C’est ce qu’a reflété l’ordre de versement des salaires : d’abord le personnel médical, puis les forces de sécurité et en troisième, les prisonniers terroristes et les familles des martyrs. Avant l’aide sociale et les salaires des enseignants et des fonctionnaires. Abbas l’avait dit et, pour une fois, il a fait ce qu’il avait dit qu’il allait faire : « Nous n’accepterons pas une réduction ou un abandon des indemnités versées aux familles des martyrs et des prisonniers, comme certains tentent de nous obliger à le faire. Même s’il ne devait nous rester qu’un seul centime, nous le donnerions aux martyrs, aux prisonniers et à leurs familles. Nous considérons les détenus et les martyrs comme des planètes et des étoiles dans les cieux du combat palestinien et ils auront la priorité en tout (Times of Israel). » (juillet 2018).
L’UE joue à la Cour Pénale
L’une et l’autre ont à cœur de délégitimer l’État juif et de déculpabiliser les Palestiniens quoi qu’ils fassent. Quand elle prend la main d’Abbas dans le sac de subventions qu’il distribue aux assassins, elle fronce un demi-sourcil et le menace d’un index souriant en lui demandant si les sous qu’elle lui donne ne servent pas à acheter des ceintures explosives.
S’il répond par la négative, on continuera de l’alimenter en subsides : les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’UE n’imaginent pas un seul instant que quiconque puisse mentir. À part Israël, évidemment, mais ce qui va sans dire va-t-il vraiment mieux en le disant ? Si l’État juif reçoit des centaines de missiles en provenance de Gaza, ce « détail » est oublié dans les attendus des enquêtes internationales. En revanche, quand l’Iran clame haut et fort que son objectif est la destruction d’Israël, l’UE sourit avec indulgence devant ce qu’elle juge des rodomontades et s’empresse de contourner les sanctions américaines pour aider les ayatollahs à accomplir leur grand dessein.
Parions que l’Autorité palestinienne jurera ses grands Allah que les euros-là ne sont pas utilisés pour les salaires des terroristes : ils représentent 20% de l’aide internationale, mais croissant de bois, croissant de fer, c’est dans les autres 80% qu’on prend les salaires de la mort des Juifs.
Alors, heureuse, l’UE ?
Oui, heu-reuse. Vous allez voir comme elle sera fière d’avoir demandé des comptes et obtenu des certitudes. Elle n’a rien contre le fait de salarier des gens qui tuent des colons juifs nouveau-nés, du moment qu’on lui a promis que les sommes ne proviennent pas des subsides qu’elle verse.
Si c’est l’argent versé par le Qatar ou l’Iran, l’AP a la bénédiction de l’Union Européenne et cette dernière continuera à augmenter sa participation pour se substituer à Trump, qui voit un dollar dépensé, sans apprécier la différence entre un dollar versé par Emmanuel et un dollar versé par Ali. Quel lourdaud ! LM♦
Liliane Messika, MABATIM.INFO
Source :
https://mabatim.info/2020/05/23/le-resistible-humour-europeen/

happywheels

2 Commentaires

  1. Bella dit :

    BERCKKKKKKKK….

    COMPLICE DE MEURTRE DE JUIFS!!!!

    Les dhimis toujours presents …

  2. Paul06 dit :

    Toujours les mêmes faux culs, l’ue et la CPI.

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