
“Le Procès de Klaus Barbie” ce soir à 21h10 sur France 2
Remarquable et éprouvant, ce documentaire plonge dans les audiences qui ont abouti à la condamnation du criminel nazi, en 1987.
Neuf minutes. Neuf minutes durant lesquelles Simone Lagrange relate l’arrestation, les tortures physiques et morales, le train de Drancy à Auschwitz (« Nous sommes devenus des gens différents »), l’existence concentrationnaire, la mort de son père, tué à bout portant par un soldat allemand. Avec une limpidité dans le verbe qui rend plus insoutenables encore les sévices décrits, cette déportée livrait un témoignage accablant au cours du procès de Klaus Barbie, tenu entre mai et juillet 1987. À l’écoute de cette prise de parole, judicieusement diffusée ici dans sa longueur, le téléspectateur ne peut que ressentir la portée historique de ce procès qui allait, pour la première fois, juger de crimes « contre l’humanité ». Et contribuer à fabriquer la mémoire de la Seconde Guerre mondiale en confrontant « le boucher de Lyon » aux souvenirs de ses victimes.
Quelque 800 journalistes, une salle des pas perdus transformée en cour d’assises, 40 avocats (Jacques Vergès pour la défense), 4 ans d’instruction, une retransmission à la télévision… L’événement a suscité l’attention du monde entier. Depuis des années, le nom de Klaus Barbie circulait. On le savait en Amérique du Sud. Le couple Klarsfeld, qui témoigne ici, l’y avait retrouvé. Un journaliste français avait même réussi à l’interviewer et à le questionner sur Jean Moulin, torturé en 1943 par l’ancien officier SS. En Bolivie, au milieu des forces de sécurité à qui il enseignait la traque des opposants, il se faisait désormais appeler Klaus Altmann.
Le chef de la Gestapo de Lyon, dont la cavale, les activités sud-américaines et les accointances avec la CIA ont déjà fait l’objet d’enquêtes précises dans d’autres documentaires, atterrit en France en 1983. Robert Badinter le fait incarcérer dans la prison de Montluc, où cette « bête humaine », pour citer un intervenant, avait fait écrouer Juifs et résistants. Le président François Mitterrand, qui craignait de raviver des plaies anciennes, formule des réserves quant au bien-fondé du procès. C’est en tout cas le souvenir que garde Régis Debray, qui, comme le regretté Robert Badinter, les anciens avocats des parties civiles ou le journaliste Sorj Chalandon, s’exprime dans ce documentaire remarquable, clair et éprouvant.
Les témoins, très âgés pour certains, se succèdent à la barre durant le procès, souvent après avoir tu jusqu’ici les tortures du gestapiste. « Il vit encore, un homme comme ça ! Alors que toute ma vie j’ai souffert », s’écrie une femme dans cette salle réduite au silence, qui cherche à la fin des audiences dans les yeux de l’accusé, ces yeux que les victimes disent n’avoir pu oublier, un soupçon de culpabilité. « Il n’exprime aucune remise en question », conclut un rapport psychiatrique. Jacques Vergès, quant à lui, ne craint pas de tourner en dérision un témoignage pour défendre son client. Son exercice médiatique (il s’érige en défenseur d’un « homme seul ») laisse pour le moins perplexe. Un télex finira par apporter les preuves du zèle de Barbie, coupable, entre autres, d’avoir envoyé à la mort les enfants de la colonie de vacances d’Izieu en avril 1944. Sa condamnation à la prison à perpétuité clora une séquence au cours de laquelle, pour citer l’avocat Alain Jakubowicz, « la justice a écrit l’histoire de notre pays ».
Source
https://tvmag.lefigaro.fr/
J’aurai aussi aimer voir les procès des traitres anti juifs Français qui sont passer en majorité a la trappe !, a la fin de la guerre De gaulle avait besoin de fonctionnaire pour gouverné la France et l’ami Pompidou qui avait déclaré, « il faut savoir pardonner » en parlant uniquement de la collaboration, pas du traitement infligé aux juifs.
Un documentaire sur Netflix parle du procès Eichmann, film en suite de « Opération finale », très bon film sur l’enlèvement de ce dernier. AZ voir absolument.
Maurice Papon, né le 3 septembre 1910 à Gretz-Armainvilliers (Seine-et-Marne) et mort le 17 février 2007 à Pontault-Combault, est un collaborateur, haut fonctionnaire et homme politique français.
En 1998, il est condamné à dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l’humanité concernant des actes d’arrestation et de séquestration, lors de l’organisation de la déportation des Juifs de la région bordelaise vers le camp de Drancy, d’où ils sont ensuite acheminés vers le centre d’extermination d’Auschwitz, commis quand il était secrétaire général de la préfecture de Gironde, entre 1942 et 1944, sous l’occupation de la France par les forces armées du Troisième Reich. Cependant, le tribunal estimant qu’il n’existait pas de preuve que Papon avait connaissance de l’extermination des Juifs à l’époque des faits, il est acquitté pour toutes les charges de « complicité d’assassinat » et des « tentatives de complicité d’assassinat ».:quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/R23UBFQY2OOQSGZXZ7FV3POC2E.jpg)
* L’ancien NAZI piégé par un journaliste en pleine interview (1972)
Il s’agit de Ladislas De Hoyos