Le meurtrier de Sarah Halimi déclaré dément ? Un procès escamoté serait inacceptable
Oudy Bloch, avocat du frère de Sarah Halimi, revient dans une tribune sur la contre-expertise demandée par la magistrate seule, et qui conclut à une abolition du discernement du principal suspect, Kobili traoré.
Abolition du discernement.
Voilà la conclusion de la dernière expertise psychiatrique de Kobili Traoré dont on rappellera qu’il a martyrisé Mme Halimi, dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, pendant près de 20 minutes, à coups de poings et en la frappant avec un téléphone, avant de la défenestrer, encore vivante, du troisième étage de son immeuble. Hématomes, plaies déchirées, zones contuses avec plaies, hémorragies, larges zones ecchymotiques, fracas multi-fragmentaire, fractures et autres plaies nombreuses, Traoré n’a laissé aucune chance à Mme Halimi.
Abolition du discernement ? Pourtant Traoré semblait avoir la conscience assez bien affutée.
En psychiatrie, les experts s’accordent à dire qu’un sujet est déclaré dément – et donc son discernement aboli – lorsqu’il n’a aucune conscience de ce qu’il est en train de commettre tant au niveau de la réalisation que des conséquences de cette réalisation. Or, il est acté que Traoré a pris soin, après avoir torturé sa victime et juste après l’avoir défenestrée, de hurler aux policiers qui investissaient la cour de l’immeuble qu’une femme venait de se suicider. N’est-ce pas là le signe d’une conscience suffisamment aiguisée tant de la réalité de la situation, que de sa gravité et de la nécessité, dès le crime commis et même de façon fugace, de préparer sa défense ?
Il se souvient également s’être senti particulièrement oppressé à la vue du chandelier et de la Torah dans l’appartement de Mme Halimi ce qui aurait accentué son agressivité et amplifié son vécu délirant. Il avait donc conscience de cette oppression. La nuit, chez les Diarra où il s’est rendu en recherche de protection, il sort sur le balcon afin d’échapper à ses « poursuivants » puis passe, par ce même balcon, chez Mme Halimi afin, dit-il, de s’y « réfugier ». Traoré a donc conscience de ce qu’il prétend subir, choisit des moyens d’évitement et de fuite et adopte ainsi un mécanisme pour échapper à ce qu’il croit être des démons. Il a donc non seulement conscience de ce qui le « pourchasse » mais également conscience de ce qu’il faut faire pour l’éviter. Il a apparemment une perception certaine du réel. On peut dès lors légitimement s’interroger sur le caractère absolu de la démence d’un individu qui a conscience de sa folie.
Enfin, Traoré a fait 22 passages devant le juge, pas moins, mais ne rapporte aucun antécédent psychiatrique. Il a été condamné à plusieurs reprises pour infraction à la législation sur les stupéfiants, et est un consommateur quotidien de cannabis à haute dose depuis l’âge de 16 ans. Il en connaît évidemment les effets sur son organisme et son psychisme. D’aucuns diront qu’à force de consommer on s’y accoutume. C’est vrai. Mais Traoré n’en serait que plus coupable. Car, accoutumé, il avait conscience de devoir fumer toujours plus pour en ressentir les effets, lesquels varient de l’apaisement à l’angoisse sévère et à la paranoïa quand la consommation est très importante. Se pose alors la question de la responsabilité de celui qui, connaissant les effets de l’intoxication cannabinique et de ses conséquences, prend la décision de fumer plus encore. Une fois la bouffée délirante aigüe déclarée, ne reste-t-il pas néanmoins responsable de ses actes pour s’être mis volontairement dans cet état ?
D’une circonstance aggravante dans les procès correctionnels les plus communs, l’intoxication volontaire, cannabinique ou alcoolique, deviendrait-elle une cause d’irresponsabilité pénale dans les affaires criminelles les plus sordides ?
Ceci étant posé, se prononcer en faveur d’une abolition du discernement n’est pas neutre d’un point de vue procédural puisque, selon l’article L122-1 du Code pénal, l’individu dont le discernement est aboli n’est pas pénalement responsable. Il ne saurait donc être jugé devant une cour d’Assises. La seule audience qu’il aurait à subir serait devant la chambre de l’instruction afin de juger d’une part, de l’imputabilité des faits et d’autre part, des mesures de sûretés dont il devrait faire l’objet au regard de sa dangerosité.
Inaccessible à une sanction pénale, il serait alors interné dans un hôpital psychiatrique. Mais pour quelle durée ? Si le collège d’expert a constaté l’extrême dangerosité psychiatrique de Traoré et la nécessité, à ce jour, d’une très longue hospitalisation, il n’en a pas moins conclu au caractère réadaptable de ce dernier. Or, s’il est un point sur lesquels tous les psychiatres s’accordent c’est que Traoré s’adapte en effet assez bien à son hospitalisation, qu’il est apaisé, plus réfléchi, moins émoussé, que les éléments délirants régressent et ce, alors même que son traitement est allégé. Traoré va mieux. Et il est évidemment à craindre qu’il ne soit plus considéré, dans un temps pas si lointain, comme dangereux et remis en liberté. C’est ainsi que la famille de Sébastien Sellam a pu croiser le meurtrier de ce dernier dans la rue quelques années seulement après son crime abject. Les exemples ne sont pas si rares qu’on ne le pense.
Une troisième expertise a été diligentée. En cas de confirmation, restera à expliquer aux familles des victimes comment un individu a été suffisamment dément au moment des faits pour ne pas être jugé et suffisamment réadapté, quelques années plus tard, pour être remis en liberté.
Source :
http://www.valeursactuelles.com/societe/le-meurtrier-de-sarah-halimi-declare-dement-un-proces-escamote-serait-inacceptable-97372
On se doute, que c’est encore un fofana qui veut tuer du Juif pour avoir son paradis baisodrome.
J’ai entendu Antoine Sfeir sur Akadem
http://www.akadem.org/magazine/2017-2018/les-ravages-de-l-etat-islamique-04-10-2017-94788_4753.php
On est en train d’étudier les manuscrits du 1er coran écrit (bien avant celui d’othman) découvert à Sanaa (Yemen)…
Il est accompagné de traductions en syriaque et d’autres langues du coin et de l’époque…
Le passage sur les « houris » du paradis, dont la non voyelisation de l’arabe laissait un doute sur la signification entre des êtres féminins ou des grains de raisin…
Dans les traductions syriaques de l’époque d’othman… c’est bien des grains de raisin (denrée rare, savoureuse et très cher pour les habitants de l’Arabie désertique)
Quand on a au 7ème siécle, des bandes de bédouins pillards, esclavagistes et violant femmes et enfants, on se doutait qu’ils avaient déjà leurs comptes dans ce domaine; il leur fallait une autre carottes pour combattre.
HS.
« Antoine Sfeir »
également cité dans cet article :
https://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/lafarge-en-syrie-les-lucratifs-conseils-d-alain-bauer_2002208.html
Je ne rajouté rien à mes autres interventions . Qu on lui mette un contrat sur la tronche point barre .😈
C’est un résumé de la Shoah en 20 minutes, le sujet doit être approfondi.
Les « démons » sont le prétexte, la femme traditionnelle est la cible, et l’asile est Angela Merkel.
Quant au cannabis, l’analyse est exacte mais tout psychotrope y compris la banale cigarette, ou son manque, provoque une distorsion. Car c’est une tentative de rejet facile de soi, du poids de soi-même, donc de l’autre et de la prise en charge de l’altérité. Il se place hors-circuit affectivement, et donc l’affectif le dérange. D’où la sensation d’oppression face au symbole de cette question.
Le voici pris en charge, entouré : il se sent mieux.
Une fois déclaré guéri, il revient seul dans son système d’orange mécanique où l’autre n’existe pas plus que la réalisation saine de soi.
Lecture, vie de couple, peuvent le stabiliser – la question restante est celle de son droit à profiter d’un vécu, et de la responsabilité collective face à cette nouvelle question.
Or il y a deux aspects dans cette question, chaque aspect est sévère et s’applique à un niveau spécifique. En premier lieu comment gérer le traumatisme, y compris celui du nom de la défunte, ce qui renvoie donc au droit à la liberté et à la vie de l’assassin. En second lieu, comment empêcher que d’autres reproduisent ce même scénario, qui a eu lieu sur le plan collectif en 39-45, et avant, et après, sous de nombreuses formes tantôt financières, tantôt culturelles, tantôt déguisées, et sur le plan individuel certainement sur les mêmes périodes, sous l’influence des mêmes énergies.
Le fond du problème est alors d’où viennent ces énergies, comment les a-t-on laissées apparaître, se développer et s’exprimer. Ce type n’a pas pu devenir assassin d’une façon aussi étrange, ahurissante, sans qu’il y ait un terreau pour cela. La prémonition que ce terreau existe est la cause de l’inquiétude collective – sans quoi on n’éprouverait que la tristesse pour la victime. On ne se questionnerait pas autant.
Le déni de l’autre, le manque culturel de gestion de l’inconnu, le business des addictions, tout cela va ensemble. Ce sont plusieurs têtes du même monstre. C’est le seul défi auquel on n’a pas encore répondu, beaucoup plus urgent que d’explorer des exoplanètes – même si le symbole prouve que l’humain cherche désespérément une altérité, jusque dans les confins de l’infiniment grand, il y a aussi un évitement manifeste dans cet investissement démesuré.
Il faut rappeler à ce stade que, sans hasard, le cerveau humain est constitué de deux moitiés reliées par un fil très fin. Une moitié rêve et l’autre calcule, les deux doivent communiquer en appui sans qu’un hémisphère n’écrase l’autre. Comme deux cosmos voisins, presque fusionnels, jumeaux mais opposés. Le signe chinois pour « je » l’indique avec une précision saisissante : deux hallebardes qui se font face. Ce ne sont pas deux régions d’une même personne : ce sont bien deux personnes.
Au-delà de se demander « qui sont » cet assassin, chaque humain doit se demander, chaque jour, devant le miroir : « qui sommes-nous », « voulons-nous la même chose ». Nous sommes comme l’accidenté qui, au moment de se raser ou prendre soin de son visage, doit apprendre, avec l’aide d’un rééducateur, à se dire : « au fait, j’ai autre chose… j’ai… un autre côté ».
On parle d’actes manqués : ce sont des actes. Ils émanent d’une volonté – qui est soit unie, soit fragmentaire et chaotique, avec un degré de dangerosité variable dans ce chaos selon les individus et leurs dépendances à des habitudes effectives ou souhaitées qui tiraillent : on n’est jamais tenté pour qu’un plaisir (un évitement de douleur), ne dure pas. On le veut et on veut qu’il dure. En gros le choix cherche à se placer dans une situation d’absence de choix, de facilité, comme un pilote automatique – la forme la plus pernicieuse étant cet homme qui reste moral tant qu’il a son film le soir, son rêve sans effort sur un plateau d’argent. Et les leaders des hommes font tout pour inciter à cette facilité, qui rapporte car elle s’appuie sur des choses qui s’achètent. La ruine du leader, sa petitesse, entraîne la ruine du servant – aussi le mental de cet assassin n’est certes pas un cas isolé. Mais ce qui nous fait peur, c’est que c’est en réalité un cas général, qui est juste traditionnellement moins grave. Le seuil nécessaire de passage à l’acte est normalement plus élevé : pour qu’un être dit « normal » aille escalader un balcon pour tuer et échapper à un démon oppresseur, il en faut beaucoup ! Admettons qu’une personne normale ait besoin, avant de passer à l’acte, que toute sa famille soit décimée par un méchant, on pourrait alors atténuer le jugement lorsque cette personne dite normale, ou de « seuil normal », franchirait ce seuil. Or chez cet addictomane à la mode qui est sous les projecteur aujourd’hui, comme ce fut le cas d’un autre précédemment, et comme ce sera hélas encore le cas d’un autre demain, le seuil est juste abaissé artificiellement. Nous préférons le haïr pour croire ne pas être comme lui. Et pourtant : nous avons laissé grandir une société, un groupe, qui nous formate ainsi, et flatte en nous le double jeu entre le meurtrier et son masque accusant l’autre d’être le coupable idéal. Et nous ne voulons surtout pas aborder cette question inquiétante, nous préférons garder des habitudes, et dire que c’est « l’autre », le « pas comme nous », qui est « le mal », ou sa source.
Nous sommes donc coincés : d’un côté nous ne pouvons nous porter solidaires du monstre car nous aurions l’impression de prêter un peu allégeance à ces démons qu’il mentionnait et que nous connaissons au fond de nous-mêmes, et pourtant d’un autre côté nous préférons régler le problème extérieurement et isolément. Pourtant à un moment donné, un point de presque non-retour collectif, tel qu’un massacre annoncé, on n’aura plus le choix que de déraciner le problème, et apprendre une nouvelle façon de communiquer – en soi, et en groupe. Si nous ne faisons pas cela, Sarah serait partie pour rien et il y aurait d’autres sacrifié(e)s sur l’autel du délai, de la facilité, des tentations et des routines. La matriarche Sarah aurait, dit-on, été délivrée du démon de la colère. Sauf que se libérer soi-même d’un démon ne veut pas dire que ce démon cesse d’exister. Il ne fait que se déplacer tant que la collectivité oublie de le cerner et de le résoudre. Ils ne seront jamais crées que par nous-mêmes, des jumeaux déformés sur lesquels nous préférerions fermer les yeux. Or nous devons regarder ces choses en face, c’est une question de survie. Nous devons les regarder en face en étant un seul être en soi, et un seul être ensemble. Il existe déjà des moyens pour cela, seules les propagandes des marchands de pouvoir nous ont fait négliger ces moyens, les reléguer à plus tard.
Nous ne pouvons plus déléguer notre existence individuelle ou collective sinon voilà ce qui arrive. Et c’est seulement la peur du premier pas qui empêche réellement d’avancer.
Se découvrir, se souvenir, puis épauler le bien de l’autre, patienter : c’est difficile, c’est vrai. Mais si nous essayons loin des faux-moyens inculqués, nous pouvons y arriver et nous éviterons de perdre d’autres Sarah. Posons-nous cette question : une personne merveilleuse, qui nous manque, sans que nous l’ayons connue. Soit. Nous regrettons amèrement de ne pas l’avoir connue avant qu’il soit trop tard.
Et toutes ces autres personnes, qui sont en vie aujourd’hui, dont nous ne nous soucions pas un seul instant, à qui nous reprochons même des choses, peut-être, sans même nous en apercevoir, par des jugements de valeur sur des manquement potentiels ou supposés qui d’après nous, existent plutôt chez l’autre qu’en soi.
En y réfléchissant bien, il y a un paradoxe. Car pour peu que demain nous perdions une de ces personnes, et alors seulement on s’inquiéterait de savoir « qui c’était » et si cette personne nous manque.
On s’aime vivant : pourquoi aimons-nous l’autre une fois qu’il, ou qu’elle, est parti(e) ?
Je n’ai pas de réponses à ces questions, peut-être qu’il n’existe aucune réponse solitaire dans ces domaines. C’est peut-être un édifice en attente, et qui sait, peut-être que c’est ça la fameuse « maison de Hashem », la demeure vivante, ou de « l’unité ». Je l’espère en tout cas. Et il est vrai que pour construire une chose aussi colossale, aussi solide dans la différence et le mouvement, il faudra qu’une « force » descende du ciel, en quelque sorte. Un « élan nouveau », c’est peut-être le sens de cette expression mystérieuse, où l’on évoque à la fois une source à retrouver (puisque nous en avons été séparés ou « bannis » il y a longtemps), et une puissance extérieure, surnaturelle ou disons, « inhabituelle » par rapport à ce que nous avons connu jusqu’à présent. Selon cette perception, il semble que jusqu’à aujourd’hui nous nous sommes tous plus ou moins trompés de moyens, et que nous avons oublié de synchroniser nos efforts. Peut-être qu’à l’avenir, si nous nous souvenons de ces quelques questions en suspens, des questions permanentes, quotidiennes, alors nous pourrons découvrir des Sarah qui habitent juste à côté, et identifier à temps le problème « d’oppresseurs oppressés », d’autres nous-mêmes en perdition qui n’attendent que du dialogue pour reprendre conscience.
Puisqu’il est question d’une source, qu’il en a toujours été question, nous devons donc chercher du côté des « fondamentaux », du moins ceux qui sont universels, naturels, et non pas inculqués par des cultures. La motivation, l’envie, le vouloir, donc le mèm – or il se place pile entre les extrêmes du alef et du tav. Lier les extrêmes, la notion juive de la beauté, la séfira de « tiférèt ». C’est accepter que les extrêmes existent, les allier. Pas les extrêmes dans le sens politique, car ce ne sont que des masques. Les extrêmes émotionnels, comportementaux, tendanciels, qu’on a en soi, qui existent dans la société. Il faut trouver à assouplir leur point de jonction, ce qui est le symbole du mèm, l’eau. C’est peut-être donc à la fois une question d’attitude, de vigilance, de répartition des rôles, etc. On est peut-être à deux doigts d’y arriver et on ne le sait pas, on a perdu l’espoir de trouver cette clé si proche, d’où le choc et la multiplicité des questions face aux tragédies. C’est peut-être juste un seul petit pas en avant qui manque, qui sait.