Le maire de Soissons ne débaptiserait pas une rue Maréchal-Pétain s’il y en avait une
S’il y avait une rue du Maréchal Pétain à Soissons, je ne la débaptiserais pas ». La phrase est bien d’Alain Crémont, le maire de Soissons. Il l’a prononcé à l’occasion d’une rencontre avec Dominique Natanson,
membre du Nouveau parti anticapitaliste et de l’Union juive française, mais aussi auteur de l’ouvrage Le guide du Soissons colonial, et de Moussa Sy, descendant de tirailleur sénégalais, et connu pour porter régulièrement la chéchia rouge de ces combattants issus des colonies lors des cérémonies patriotiques dans le Soissonnais. Comme l’explique Dominique Natanson sur les réseaux sociaux, cette entrevue a été l’occasion de débattre des dénominations des rues de Soissons. Comme le détaille l’écrivain dans son ouvrage, certains militaires, qui ont joué un rôle dans les massacres coloniaux, sont choisis comme noms de rue ou font l’objet d’une sépulture. A Soissons, c’est la plaque du Général Mangin, accrochée sur l’Abbaye Saint-Léger, place de l’Hôtel de ville, qui fait débat.
Débat qui a pris une autre tournure quand les protagonistes ont évoqué avec le maire de Soissons la disparition progressive (et totale depuis 2013) des noms de rue évoquant le Maréchal Pétain en France. «Quand on lui explique que la mémoire évolue et que, par exemple, la plupart des rues ou avenues du maréchal Pétain ont été débaptisées, il affirme haut et fort : “S’il y avait une rue du maréchal Pétain à Soissons, je ne la débaptiserais pas” », explique Dominique Natanson, un discours assez proche de celui d’Emmanuel Macron en juin dernier : «La République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son Histoire. La République ne déboulonnera pas de statue», avait lancé le chef de l’Etat. Déçu par cette affirmation, Dominique Natanson, estime pourtant qu’Alain Crémont n’est pourtant pas un fasciste. «Il affirme à plusieurs reprises son hostilité au racisme et au parti de Mme Le Pen. (Mais) il est dans la bonne conscience blanche, persuadé que les principes républicains suffisent à régler par avance les petits inconvénients du racisme.» Le membre de l’Union juive française termine en annonçant : «Peut-on espérer qu’une brèche s’ouvrira dans le conservatisme sexiste, militariste, colonialiste qui continue de vouloir nous imposer des criminels contre l’humanité comme modèles ? Ce n’est pas gagné !» A noter que d’autres pays ont conservé les rues ou avenues du Maréchal Pétain. Aux États-Unis, une dizaine d’avenues portent encore ce nom. C’est aussi le cas au Canada ou encore en Chine.
Romaric LEURS
Source :
Les français aiment bien traîner
Leurs casseroles
Quel c** !!!