Le courage d’une jeune femme le fait condamner pour violences antisémites

Coupable d’insultes antisémites et apologie de crimes de guerre, un homme a écopé d’un an de prison. Une peine rendue possible par le courage d’une jeune femme.
Face aux infractions de “violences en raison de l’origine, de la nationalité, de la religion ou de la race réelle ou supposée des victimes” et d’”apologie de crimes contre l’humanité”, Semi B. a été condamné à un an d’emprisonnement ferme. L’homme né à Kinshasa (Congo) il y a 38 ans n’a pas entendu la décision rendue le 31 janvier par la 10e chambre du tribunal correctionnelde Paris. Il n’a pas jugé bon de se déplacer.
Une attitude regrettable dénoncée par la procureure qui avait requis cinq ans de prison, peine encourue pour le chef d’apologie de crimes contre l’humanité, pour un prévenu bénéficiant du statut de réfugié depuis 2000 et habitué à ignorer les convocations de la justice. Les mentions sur son casier judiciaire s’étendent de 2006 à 2025 avec des condamnations, entre autres, à plusieurs mois de prison pour violences conjugales.
Le CV de Semi B. et le doute planant sur sa situation (domicilié à Moussy-le-Vieux Seine-et-Marne avec une compagne employée dans une banque ou sans domicile fixe) ont motivé le tribunal pour ne pas ordonner un aménagement de peine. Ce père de cinq enfants issus de plusieurs unions devra en outre payer 2 800 euros de dommages et intérêts à l’une de ses victimes, une jeune femme sans qui il n’aurait pas été poursuivi dans ce dossier de violences antisémites.
Le 14 août 2024, Naomi est intervenue pour mettre fin à l’insupportable scène dans une rame de la ligne 9 du métro parisien. “Vous tuez des enfants, bâtards, je crache sur toi, ta mère la pute… Hitler avait raison, il aurait dû tuer tous les juifs”, vocifère l’homme visiblement ivre., réagissant, a-t-il expliqué en garde à vue, à un débat sur le conflit israélo-palestinien. La situation des enfants de Gaza lui aurait rappelé de mauvais souvenirs de son enfance.
“Il s’est adressé à une famille avec un homme avec un chapeau et une barbe et en a conclu qu’il était juif, raconte Naomi à l’audience. Ce qui me fait peur, c’est que personne dans cette rame n’a réagi et il y avait des gens baraqués…”
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