Le camp du bien, champion du fake

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Par Gilles-William Goldnadel
Méchant week-end pour le camp du Bien aux États-Unis, on reconnaît à présent que les photographies utilisées pour émouvoir l’opinion à propos des enfants de migrants emprisonnés étaient des fakes venus d’ailleurs et instrumentalisés pour la bonne cause.
C’est ainsi par exemple que l’on pouvait apprendre sur le site d’Europe 1comme sur notre propre site que « trois photos, devenus des symboles de la séparation des enfants migrants avec leurs parents à la frontière avec les États-Unis, ne correspondent finalement pas à la réalité ». Ainsi, l’article du Time qui affirmait mensongèrement que la petite fille mexicaine avait été séparée de sa mère. L’article a ensuite été corrigé mais la photo a néanmoins été utilisée pour sa spectaculaire ouverture. Sur un autre cliché montré à des millions de personnes, on a présenté une centaine d’enfants derrière une grille, certains d’entre eux entendant y grimper, le cliché a circulé pendant des jours comme une supposée photo de centre de détention pour mineurs à la frontière mexicaine. Mais dans la réalité la photo a été prise en 2010. Elle représente des enfants palestiniens attendant la distribution de nourriture pendant le ramadan en Cisjordanie… La troisième photo qui aura sans doute le plus attendri le cœur public représente un enfant en train de pleurer dans ce qui semble être une cage. Il s’agit en réalité d’un trompe-l’œil qui met en scène des arrestations d’enfants dans le cadre d’une manifestation anti-Trump.
Bref un fake à l’intérieur d’un fake. Le procédé n’est d’ailleurs pas nouveau, les grands faiseurs de fake ont fait leurs classes à Gaza rebaptisé depuis Pallywood.
Ils font partie des fake tolérés pour cause sacrée.
Car ce qui est extraordinaire, c’est que ce sont les contempteurs les plus sévères du fake, qu’ils considèrent comme une sorte de production naturelle de la fâcheuse sphère Trumpienne, qui les fabriquent à la chaîne, et quand sur le moment, leurs adversaires crient à l’escroquerie, voilà les lépreux mal léchés renvoyés dans leurs léproseries complotistes. Plus fort encore, c’est parce ces gueux auraient créé des fakes, et qu’ils seraient tellement allergiques aux mensonges et aux trucages, que les braves gens du camp du Bien rêvent d’interdire sur la Toile tous ceux qui prennent des libertés avec leurs fantasmes.
Car ne croyez surtout pas qu’ils grimacent quand on leur met leurs déjections sous leur nez trop bouchés. Aucun n’a utilisé le mot « fake » pour qualifier les faussetés photographiques utilisées par Time et les autres journalistes du camp des distingués. La réaction du clergé médiatique est autrement plus onctueuse et chattemite. C’est ainsi par exemple que L’Obs, se gardant bien d’employer le mot qui fait mal écrivait autrement plus sobrement : « cette enfant n’a pas été séparée de ses parents. Sa photo est un symbole. » Voilà donc la manière dont l’église cathodique confesse un fake. Quand cela lui convient, la fin justifie les plus mauvais moyens. Un esprit chagrin comme le mien, dans cette morale sélective à théologie variable y verrait la définition clinique même de la perversion intellectuelle et morale. Cette utilisation cynique des moyens médiatiques de masse commence, je l’avoue, à m’effrayer quand j’observe simultanément les lois nouvelles de répression et la fermeture de sites mal pensant. Dans ce cadre anxieux, je ne résiste pas au désir de vous informer de ce qui se trame dans les caves du Vatican médiatique gauchisant et qui ne devrait pas non plus trop vous rassurer.
C’est ainsi qu’une lectrice attentive autant qu’attentionnée a bien voulu me transmettre le script de l’émission diffusée par France Culture le 21 mars 2018 consacrée au fake news. Cette émission-débat, au pluralisme comme toujours mesuré, réunissait Sylvie Kaufman (le Monde, le New York Times) Romain Badourad (université de Cergy-Pontoise) et était animée par Anne -Lorraine Bujon, rédactrice en chef de la revue Esprit. Mais c’est l’intervention du troisième invité, Pierre Haski, à la 36e minute, 38e seconde de l’émission qui est incroyablement édifiante (encore que le reste de l’émission est assez croquignolet).
L’intervenant, dont on rappellera qu’il fut à la tête du site bien gaucher Rue89 (j’utilise le mot pour faire pendant à droitier étrangement plus utilisé dans le vocabulaire médiatique) et qui vient d’arriver à la présidence de Reporters Sans Frontières, ce qui en dit long sur l’évolution de l’institution, a en effet benoîtement déclaré : « durant la campagne électorale française, j’ai participé à une opération de surveillance du Web qui était financé par l’Open Society, fondation de Georges Soros, basée à Londres, qui a mis de gros moyens, c’était après les élections américaines. Il voulait voir ce qui se passerait, s’il y aurait le même type de phénomène qu’aux USA. » Pendant six mois, ils ont « surveillé, analysé… »
Vous avez bien lu, des journalistes bien en cour sur le service public audiovisuel français reconnaissent avec une merveilleuse bonne conscience que pour éviter une nouvelle mésaventure électorale, ils surveillent avec de gros moyens, la déontologie du Web français en étant financés par une association dont le credo revendique l’abolition des frontières et l’entrée libre de tous les migrants sans distinction. Les mêmes qui considèrent comme admissibles fakes et trucages lorsqu’ils servent leur cause. Cerise sur le gâteau de plus en plus étouffant, les décodeurs, théoriquement fondés récemment pour vous avertir des contrevérités se mettent à présent à en confectionner. Exemple le plus récent, cette historiette insignifiante autant que significative qui concerne en l’espèce et Georges Soros et votre serviteur dévoué. Je vous cite d’abord le passage que j’ai commis dans le Figarovox de la semaine dernière : « vous pourriez également vous interroger légitimement sur le propriétaire de l’Aquiarius.
L’auteur du présent article l’a fait à voix haute au micro de RMC en suggérant que, peut-être, Georges Soros, spéculateur international autant que philanthrope internationaliste se cachait, via sa fondation Open Society, derrière SOS Méditerranée qui est l’affréteur de l’Aquarius. Le site Checknews de Libération a passé au crible mes prudentes mais hérétiques déclarations. Évoquant un « raccourci » de ma part tout en empruntant un long tunnel, les décodeurs libérés ont admis, en gentlemen, que l’Open Society était indirectement en lien avec les affréteurs. ». Je vous cite à présent le passage qu’ont voulu me consacrer les Décodeurs du Monde le 20 juin pour pouvoir écrire le mot « faux » : « dans une tribune publiée sur le Figarovox le 18 juin, l’avocat Gilles-William Goldnadel affirme que le financier milliardaire Georges Soros serait l’affréteur de l’Aquiarius. Des déclarations qui font écho à sa récente interview dans l’émission « les Grandes Gueules » du 12 juin, sur RMC, où il déclarait que le bateau était « affrété par SOS Méditerranée »; « Je crois savoir que l’un des copropriétaires, c’est l’Open Society de M. Soros, qui est une association délibérément immigrationniste. Donc il y a aussi des arrière-pensées politiques », déclarait-il alors.
Nos confrères de Libération ont consacré à cette affirmation un article dans Checknews. Contacté par leurs soins, Antoine Laurent, responsable des opérations maritimes de SOS Méditerranée, a expliqué que l’Aquiarius appartenait à l’entreprise allemande, Jasmund Schipping, a confirmé que l’O.N.G. ne recevait aucun financement de la part de Georges Soros, affirmation appuyée par le service de presse de la structure philanthropique du milliardaire.
Et pour la synthèse, je vous lis la réaction sagace mais agaçante de cet internaute vigilant en commentaires sous l’article du Monde : « voilà qui est cocasse : dans son article dans le Figarovox, Me Goldnadel, tout au contraire, revient sur ses déclarations à RMC passées au crible par le Checknews de Libération et constate que celui-ci valide en partie ses affirmations en reconnaissant que l’Open Society de Soros était indirectement liée à SOS Méditerranée affréteur de l’Aquiarius ».
Les Décodeurs ont donc réussi ce double exploit de dénaturer l’article de Goldnadel et d’occulter les conclusions de Checknews. Je n’aurais pas mieux écrit… Le camp du Bien ne va pas bien et moi, en cambronniste assumé, je me sens mieux dans le camp des lépreux.
Source :
http://www.valeursactuelles.com/politique/le-camp-du-bien-champion-du-fake-96692

happywheels

1 Comment

  1. Ces manipulations prouvent que l’identité est la vérité, ce qui prouve du même coup que la vérité a une identité.

    On peut alors rebondir sur l’expression « milieu de l’infini » qui désigne l’emplacement du monde espace-temps aussi nommé ‘olam hazé.
    Ce milieu est identifié et non pas le « milieu de nulle part ».

    On en déduit que le kodesh hakodashim est le milieu des infinis de Hashem, et en même temps le centre du monde.

    Il faudra donc bien un jour récupérer le Mont du Temple juif afin que l’identité du monde soit restaurée.

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