L’affaire Sarah Halimi et la justice escargot

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Coolamnews reproduit ci dessous (avec l’autorisation des auteurs), cet article paru sur le site de Tribune Juive et relatant les attentes, les longueurs et les défaillances de la justice française dans l’affaire tragique qui a conduit au meurtre de Sarah Halimi.
Titre premier de l’article: Sarah Halimi : Maître Buchinger, recevez-nous, par Sarah Cattan et Philippe Jeoffre
Je ne roule pour personne, nous dit Maître Buchinger. Je roule pour que se manifeste la vérité. Et lorsque nous lui demandons si nous n’allons pas contrarier les enfants de Sarah Halimi, persuadés qu’ils sont par la juge que l’affaire a été surmédiatisée, il répond : Si nous n’avions pas communiqué, l’affaire Halimi aurait connu le cours de l’affaire Sébastien Sellam.
Dont acte.
Rappelez-vous. Alors que la France commémorait le 16 juillet les 75 ans de la rafle du Vel d’Hiv à Paris, Emmanuel Macron appela la justice à faire la clarté sur la mort de Sarah Halimi. Avez-vous vu que sa promesse fût suivie d’effet.
J + 287.
Voilà 287 jours que Sarah Halimi fut assassinée par un terroriste islamiste et antisémite. C’était le 4 avril 2017. À 4 heures du matin. En plein Paris. 287 jours qu’il la sortit de son lit, la lyncha puis la défenestra. Dans des circonstances qualifiées d’imprécises. La jeta donc du haut du troisième étage de son immeuble, hurlant qu’il avait tué le sheitan. Tout ça ayant eu lieu en live. Devant les voisins assemblés et 28 policiers qui ne bronchèrent pas.
A défaut d’être entendus par un Président qui manqua à sa parole, nous interpellons, aujourd’hui 15 janvier, Maître Buchinger, avocat des 3 enfants de Sarah Halimi.
Nous voulons savoir :
Pourquoi le Procureur de Paris François Mollins ne fut pas suivi par la Juge en charge du dossier lorsqu’il la pressa, au vu de l’expertise psychiatrique menée par Daniel Zagury, de requalifier le forfait de l’assassin et d’en reconnaître le caractère antisémite.
Pourquoi la Juge parle encore d’homicide volontaire et non d’assassinat au nom de la religion de Sarah Halimi.
Pourquoi la reconstitution tarde.
Pourquoi 28 policiers n’ont pas empêché qu’un islamiste défenestre une femme juive en plein Paris.
Comment un tel scandale a-t-il pu se produire en France face à une presse que son silence rend complice.
Comment et pourquoi la Juge en charge de l’affaire peut évoquer un dossier duquel elle trouve qu’il fut sur médiatisé.
A défaut de réponse, ce qui restera L’affaire Sarah Halimi, ce qui sera Une Honte française, nous allons la faire savoir dans le monde. Dans toutes les langues. En arabe. En anglais. En hébreu. En allemand. En coréen. S’il s’avérait que la langue française ne suffise pas. Que ce déni face à un antisémitisme qui n’a pas disparu mais a juste changé de forme, d’aspect, de nom et d’acteurs[1] persistait.
Antisémitisme…
Nous prononcerons ce mot tabou. Ce mot qui gêne. Qui fait peur. Qui indispose. Qui perturbe. Cet antisémitisme paré du déguisement de l’antisionisme. Qui a quitté l’église pour s’asseoir dans les banlieues et nombre de mosquées, au vu et au su de nos dirigeants et d’une extrême gauche que sa complaisance rend complice. Nous dénoncerons cette justice qui freine des 4 fers. Qui tremble. Bégaye[2]. Se déshonore en ne nommant pas les choses. Avec Gil Taïeb nous redirons qu’il est temps d’inverser la charge de la preuve et que c’est à̀ l’agresseur d’un juif identifiable en tant que tel de prouver qu’il n’est pas antisémite.
Mais il nous reste un recours. Il porte un nom. Maître Buchinger. Homme libre. Lui n’a jamais recherché le buzz. Lui illustre concrètement le serment qu’il prêta, jurant devant la Cour d’appel du Barreau de paris, d’exercer ses fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité. De respecter dans cet exercice les principes d’honneur, de loyauté, de désintéressement, de confraternité, de délicatesse, de modération et de courtoisie. De faire preuve, à l’égard de ses clients, de compétence, de dévouement, de diligence et de prudence.
Maître Buchinger
Voilà : Tous les avocats ne répondent pas à ça, nous venons de le vérifier avec l’affaire dans l’affaire, entendez les manquements d’Olivier-David Kaminski, Président de la section parisienne de la LICRA et membre du bureau exécutif du CRIF. Maître Buchinger, lui, ne piétine dans un même élan les règles éthiques et déontologiques.
Nous l’avons donc contacté. Vendredi, il a saisi la cour d’Appel. Cet homme mesuré estima en effet qu’il avait suffisamment été patient. Patient en effet, il le fut à chaque étape :
Assassinat de Sarah Halimi : il attendit 7 semaines pour convoquer une conférence de presse : il respecta le deuil. Le mois. La volonté des enfants. Des enfants qu’il aura été le seul à aider, outrepassant ses obligations d’avocat et faisant en sorte que le corps de cette femme pieuse soit enterré en Israël dans les délais en vigueur.
Mise en examen de Traoré : il a attendu 2 mois pour communiquer.
Rapport d’expertise de Daniel Zagury : il a attendu que François Mollins en fasse état.
Note du Parquet qui demanda à la juge d’acter ? Maître Buchinger attend encore.
Vous l’aurez compris : lui n’est pas dans le buzz. Le scoop, il s’en fout. 4 mois encore passent.
Maître Buchinger, patiemment, nous explique que Le CRIF Le Consistoire Le BNVCA Personne ne peut se constituer Partie Civile tant que le caractère antisémite n’aura pas été retenu.
Maître Buchinger donc. Qu’aujourd’hui nous sommes fiers de nommer. Que nous apostrophons en toute confiance.
Il nous dit que, concernant la reconstitution d’un assassinat, jamais ne se pose la question de savoir s’il convient ou non qu’elle ait lieu. Or la juge Hellioua, elle, elle interroge les 3 enfants de Sarah Halimi sur l’opportunité de la dite reconstitution. Elle s’adresse à eux comme s’ils étaient les prévenus : ils allaient en baver aux Assises, les prévint-elle. Leur faisant peur. Pour quoi. Pourquoi. Est-ce pour cela que les enfants de Sarah Halimi, traumatisés par la perte d’une mère et par la façon dont cette mère leur fut ôtée, semblent si dociles. Trop dociles. Comme manipulés. Pantins desquels on tirerait les ficelles. Qui ? Qui parle à l’oreille de la famille Halimi. Qui leur dit et les persuade que l’affaire a été surmédiatisée. Qui les convainc de raser les murs. Et pour quoi ? Ou pourquoi.
Maître Buchinger. Il envoie une demande d’actes à la Juge le 11/12/2017.
Vendredi 12 janvier, sans réponse, il décide de faire un recours auprès du Président de la Chambre de l’Instruction. Cette requête aux fins d’actes d’instruction est déposée le 12/01 auprès du Président de la Chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, à la demande d’Hanna, Elicheva et Yonathan, les enfants de Sarah.
PLAISE A MADAME OU MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA CHAMBRE DE L’INSTRUCTION,
S’en suit un rappel des faits. Sarah Halimi décédée le 04/04/2017, après avoir été séquestrée en pleine nuit, torturée, notamment aux cris de ALLA OUAKBAR puis défenestrée par l’un de ses voisins, Kobili TRAORE, âgé de 27 ans, qui fut mis en examen par ordonnance de Madame le Vice-Président chargée de l’instruction en date du 10/07/2017 des chefs d’homicide volontaire et de séquestration de la seule famille DIARRA.
Il est rappelé que par ordonnance en date du 21/04/2017, Madame le Vice-Président chargée de l’instruction a désigné le Docteur Daniel ZAGURY pour dire si le sujet présente des anomalies mentales ou psychiques et dans l’affirmative, les décrire et préciser quelles affections elles se rattachent. Dire si l’infraction reprochée au sujet est en lien avec de telles anomalies et préciser si l’intéressé était atteint au moment des faits d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli / altéré son discernement ou le contrôle de ses actes. Dire si l’intéressé est accessible une sanction pénale et préciser s’il est curable ou réadaptable. Faire toutes observations utiles à la manifestation de la vérité.
Est rappelé que, du rapport d’expertise psychiatrique déposé le 04/09/2017, il ressort notamment que le fait qu’elle soit juive l’a immédiatement diabolisée et a amplifié le vécu délivrant, a focalisé sur sa personne le principe diabolique qu’il fallait combattre et a provoqué le déferlement barbare dont elle a été la malheureuse victime[3], autrement dit, le crime de Kobili TRAORE est un acte délivrant et antisémite.
Les témoignages
Sont rapportés les témoignages des voisins entendus le jour des faits par les services de police judiciaire. Témoignage de Monsieur KACI Mohamed, qui dit avoir été réveillé par des cris de femme. […] Avoir entendu la voix d’une femme crier « appelez la police- appelez la police» suivi d’une voix d’homme qui reprit « appelez la police- appelez la police le sheitan il est venu » et cela à deux ou trois reprises.
Témoignage de Laurent DRAY, témoin oculaire : J’entends les gémissements de la femme et ses cris, et la silhouette qui est un homme crie à nouveau et répète plusieurs fois « tu vas la fermer ta gueule, grosse pute», «salope », « tu vas payer » « c’est pour venger mon frère ». Le témoin précise que l’homme se met à crier en arabe Allah Akbar et repart dans son délire, cognant à nouveau la victime, toujours à coups de poing, implorant Dieu : Mais on n’entend plus de gémissement.
Maître Buchinger rappelle qu’à la suite du dépôt du rapport d’expertise psychiatrique qui reconnaissait expressément le caractère antisémite du meurtre, Monsieur le Procureur de la République avait rédigé un réquisitoire supplétif en date du 20/09/2017, précisant que des faits non visés au réquisitoire introductif du 14/04/2017 étaient portés à leur connaissance, – conclusions de l’expert psychiatre et conclusions de l’expertise de la tablette Samsung, que des présomptions d’avoir tué Sarah Halimi avec cette circonstance que les faits ont été commis à raison de l’appartenance vrai ou supposée de la victime à une race ou à une religion déterminée, concluait en des termes on ne saurait plus clairs : Requiert qu’il plaise à Mme le juge d’instruction continuer à informer sur ces faits par toutes voies de droit.
L’article Article 82 du CPP modifié par Loi n°2004-204 du 9 mars 2004 précise que si le juge d’instruction ne suit pas les réquisitions du procureur de la République, il doit, sans préjudice de l’application des dispositions de l’article 137-4, rendre une ordonnance motivée dans les cinq jours de ces réquisitions.
Or aucune ordonnance ne fut rendue par le magistrat instructeur à la suite de ce réquisitoire supplétif en date du 20/09/2017.
A la date du 11/12/2017, le Conseil des parties civiles fait à Mme le Vice-président chargé de l’instruction, Madame Anne IHUELLOU, une demande d’acte d’instruction en application de l’article 82-1 du code de Procédure pénale. Rappelant à quels motifs fut ouverte l’information, Maître Buchinger s’étonne que Kobili TRAORE n’ait pas été mis en examen de ce chef, pour avoir surpris Mme ATTAL dans son sommeil, en pénétrant dans son appartement par effraction, puis l’avoir séquestrée en la torturant, commettant ainsi des actes de barbarie, constatée par plusieurs témoins, avant de la défenestrer.
Maître Buchinger demande que l’infraction de torture et actes de barbarie, faits prévus et réprimés par l’article 222-1 et suivants du Code Pénal, soit retenue à l’encontre du mis en examen.
Maître Buchinger rappelle que Chose rarissime, la torture et les actes de barbarie d’une particulière sauvagerie infligée par Kobili TRAORE à Mme Lucie ATTAL, ont été longuement décrits par des témoins qui ont été réveillés par les cris de la victime et qui ont assisté au dernier moment de son supplice, peu avant qu’elle ne soit défenestrée. Que ces témoins tant visuels qu’auditifs firent des déclarations circonstanciées quant aux atrocités commises par Kobili TRAORE sur la personne de Mme Lucie ATTAL.
S’aidant d’arguments incontestables, il rappelle qu’il ne peut faire aucun doute que Kobili TRAORE a prémédité le meurtre de Sarah Halimi. Qu’il a eu la lucidité suffisante pour simuler auprès des témoins, qui étaient massés dans la cour, le suicide de Sarah Halimi.
En conséquence, les parties civiles susnommées sollicitent la requalification du chef de mise en examen initiale d’homicide volontaire en assassinat.
The last but non the least, s’appuyant sur le réquisitoire supplétif du Procureur François Mollins, Maître Buchinger rappelle que doit être notifiée la circonstance que les faits ont été commis à raison de l’appartenance vrai ou supposée de la victime à une race ou à une religion déterminée, circonstance aggravante qui ne peut échapper à personne et qui aurait mérité d’être prise en compte dès sa mise en examen. Une fois encore, il convient de noter qu’il est rarissime que de telles horreurs soient perpétrées pour partie au vu et au su de nombreux témoins tant visuels qu’auditifs.
Qu’en la page 54 de son rapport, l’Expert écrit que le crime de Kobili TRAORE est un acte délivrant et antisémite.
En conclusion de quoi est demandée la requalification du chef de mise en examen initial d’homicide volontaire, en assassinat, précédé de séquestration, de torture et d’actes de barbarie, avec la circonstance que les faits ont été commis à raison de l’appartenance vrai ou supposée de Mme Sarah Halimi, à une race ou à une religion déterminée.
Enfin, les parties civiles demandent à ce qu’une reconstitution soit ordonnée dans les meilleurs délais, afin que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame.
Délai d’un mois
Maître Buchinger cite cette fois l’article 82-1 du CPP modifié par Loi n°2000-1354 du 30 décembre 2000
Qui stipule que, face à une demande d’actes, le juge d’instruction doit, s’il n’entend pas y faire droit, rendre une ordonnance motivée au plus tard dans le délai d’un mois à compter de la réception de la demande.
Aucune ordonnance n’ayant été rendue par le magistrat instructeur à l’issue de ce délai d’un mois, les parties civiles sollicitent de Madame ou Monsieur le Président de la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de PARIS de constater la recevabilité et le bien-fondé de la présente requête, dire qu’il y a lieu à saisir la chambre de l’instruction aux fins de voir exécuter la présente demande d’acte d’instruction en vue de son évocation devant la juridiction d’appel.
Voilà. Nous sommes le 15 janvier. Nous demandons à Maître Buchinger de nous recevoir dès qu’il le jugera opportun : nous nous en remettons à lui.

[1] Gil Taïeb. Tribune juive.
[2] Gil Taïeb. Tribune juive.
[3] Page 54 du rapport.

Source :
https://www.coolamnews.com/laffaire-sarah-halimi-justice-escargot/

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1 Comment

  1. VRCNGTRX dit :

    « la justice »
    au vu du contenu de l’article, ce mot en titre est-il encore adéquat pour nommer la merdaSSe bureaucratique sensé la rendre ?

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