La persécution des chrétiens d’Irak s’apparente à un «crime contre l’humanité»
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon dénonce la «persécution systématique» des minorités par l’Etat islamique, qui a chassé les derniers chrétiens de Mossoul après un ultimatum expiré samedi.
En Irak, les actes commis par l’Etat islamique peuvent être considérés comme un «crime contre l’humanité». Ce sont les termes employés dimanche par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon, qui a «condamné de la manière le plus ferme possible la persécution systématique des minorités en Irak par l’Etat islamique (EI) et les groupes armés qui lui sont liés».
Ban Ki-Moon est «particulièrement troublé» par les informations qui filtrent sur le traitement réservé aux chrétiens de Mossoul . Ce lundi, la France a dénoncé «les menaces intolérables» de l’EI à leur encontre. «Il s’agit d’une nouvelle illustration de la véritable nature de cette organisation terroriste», a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay Romain Nadal. Les insurgés ont lancé vendredi un ultimatum donnant quelques heures aux familles chrétiennes pour quitter les lieux. «Le Daech (Etat islamique, NDLR) a pris leur argent, leurs voitures et tous leurs effets personnels, avant de leur demander de quitter la ville sur le champ», raconte au Figaro un prêtre actuellement basé à Bartella, situé à 35 kilomètres au Nord de Mossoul. Dans des messages diffusés vendredi par haut-parleurs, les djihadistes ont appelé les chrétiens à se convertir à l’islam, payer une taxe spéciale ou quitter la ville, sous peine d’être exécutés. Les maisons chrétiennes ont été marquées d’un «N» comme «nazaréen», terme péjoratif par lequel les insurgés désignent les chrétiens. «Ils marquaient aussi l’inscription: ‘cette maison est la propriété du Daech’», poursuit le prêtre. Avant l’offensive djihadiste, il y avait 35.000 chrétiens à Mossoul, selon les estimations du patriarche chaldéen Louis Sako. Mais en prenant la contrôle de la ville, les insurgés ont mis fin à 1600 ans de présence chrétienne.
Les chiites subissent également des persécutions, comme d’autres minorités. Plus de 200 Turkmènes, Shabaks et Yézidis ont été enlevés par l’EI, qui en a tué au moins onze depuis la prise de la ville en juin dernier, selon Human Rights Watch. L’EI a aussi enlevé deux nonnes et trois orphelins chrétiens le 29 juin, et les a retenus en otage pendant 15 jours. Ces exactions poussent des centaines de familles à fuir Mossoul. Dimanche matin, au moins 400 familles avaient rejoint Dohuk et Erbil dans le Nord du pays, selon l’ONU. Mais l’organisation attend encore 700 familles supplémentaires à Erbil où elle met en place une aide humanitaire d’urgence en collaboration avec le gouvernement autonome kurde. «Beaucoup de familles se sont aussi réfugiées à Qaraqosh, Alsqosh, Karemlesh ou Tall Kayf, explique au Figaro le prêtre basé à Bartella. Mais nous ne sommes pas en sécurité. Nous vivons dans la peur que le Daech vienne jusqu’ici. Pourquoi la communauté internationale ne réagit-elle pas? Pourquoi les soldats de l’ONU ne s’interposent-ils pas pour nous protéger? Nous sommes en grand danger.»
Plusieurs initiatives émergent par ailleurs sur les réseaux sociaux pour sensibiliser le public à leur sort. Ces dernières heures, de nombreuses personnes postent des photos où ils posent à visage découvert avec l’inscription: «Je suis un Irakien, je suis un Chrétien.»
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happywheels
Au Kosovo, tout le monde s’était mobilisé !…… Mais là : ce ne sont Que quelques chrétiens ……..Deux poids deux mesures !