La géopolitique pour les nuls

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par Frédéric Haziza

Trois mois après le massacre du Bataclan Jesse Hughes et son groupe « Eagle of the Death Metal » ont donc choisi de remonter sur la scène de l’Olympia devant un public en grande partie composé par les rescapés des attaques et les proches des victimes.
Il y a en effet tout juste trois mois, tout un pays se réveillait meurtri, anéanti par cette barbarie qui avait ôté la vie à 130 innocents…
Et pourtant certains aujourd’hui trouvent judicieux de relativiser ces massacres. Parmi eux, le géopolitologue Pascal Boniface, qui dans une tribune publiée par le site du journal « La Croix » intitulée « Terrorisme, une focalisation excessive » , considère que les médias et les politiques en ont trop fait. « C’est devenu le sujet numéro un pour les médias, déplore-t-il, qui ont vu leur nombre de téléspectateurs, auditeurs et lecteurs fortement augmenter et pour les responsables politiques qui doivent répondre à une demande de protection et de sécurité du public », avant de se livrer à une comptabilité abjecte.
« Il y a d’autres facteurs de mortalité, explique-t-il, qui ne suscitent pas la même mobilisation. Il y a 130 personnes par jour qui meurent à cause de l’alcool. L’an dernier, 412 personnes sont mortes de froid dans la rue et 3500 autres ont été victimes de la route, certes par accident, mais en grande partie par la délinquance routière. Chaque année, 150 personnes meurent de violences conjugales. Deux enfants meurent chaque jour sous les coups de leurs parents. Ces morts ne suscitent pas la même mobilisation ».
S’acharner ainsi à relativiser la menace terroriste en usant d’arguments sordides relève plus de la faute morale que de la géopolitique.
En février 2014, le même Boniface s’était déjà fait remarquer à travers le même type de parallèle hasardeux au sujet de l’affaire Ilan Halimi.
« Tout parent, écrivait-il dans La France malade du conflit israélo-palestinien, se met à la place des parents du jeune Halimi. Et si c’était arrivé à mon fils? Sauf que le traitement de l’affaire par les médias a pu également susciter interrogations. Antisémite le mobile: oui et non ». Pour étayer sa thèse, Boniface avait alors choisi de mettre sur le même plan le crime d’Ilan Halimi et un certain nombre de faits divers survenus depuis, concluant par ces mots: « Une grande partie de la communauté juive est convaincue que la dimension antisémite du meurtre d’Ilan Halimi n’a pas été assez évoquée, quand une grande partie de l’opinion pense que cette affaire a été surexposée médiatiquement de par sa dimension antisémite et de nombreux parents se demandent: « En aurait-on parlé si la victime avait été mon fils »?
Et voilà, trois mois après le Bataclan, Boniface nous explique, explique donc aux familles des 130 victimes du 13 novembre, à celles de Charlie ou de l’HyperCacher, qu’il faut bien mourir un jour…
Il a raison à cela près qu’il faut aussi vivre et vivre avec cette menace venue de l’intérieur, vivre dans un climat de suspicion qui met en péril le bien vivre ensemble. L’occulter, ne pas trop en parler, l’éluder, à quelles fins? Parler d’une tragédie nationale pendant plusieurs semaines serait malsain voire une énième manipulation du monde médiatico-politique.
Et placer, comme il le fait, ces massacres au même rang que la pollution, le cancer, les morts sur la route, revient à quoi?
Tout simplement à banaliser le mal, à banaliser la barbarie islamiste…
Pire encore, d’aucuns sauront utiliser cette analyse pour nous expliquer que les fléaux mondiaux sont multiples et qu’ils ne font pas l’objet d’un tel traitement médiatique.
130 français tués sur le sol français par des Français avec un haut risque de récidive et toute l’idéologie que ces actes recouvrent ne mériterait donc pas plus d’analyse, selon le directeur de l’Iris, que les morts sur la route après le week-end le plus meurtrier de l’année, celui de la Toussaint.
Et oui, fumer tue, boire tue, se droguer tue, les violences conjugales tuent, les accidents de la route tuent… Manger trop de chips peut tuer et les bonbons sont mauvais pour les dents. Que penser de Monsieur Boniface, un personnage si prompt à dénoncer ceux qu’il appelle les « intellectuels faussaires » ou les « pompiers pyromanes »?
source :
http://www.huffingtonpost.fr/frederic-haziza/la-geopolitique-pour-les-nuls-pascal-boniface_b_9242334.html

happywheels

3 Commentaires

  1. Gilles-Michel De Hann dit :

    * Les médecins de la mort de Daesh recrutés en Occident …

    http://jforum.fr/2016/02/les-medecins-de-la-mort-de-daesh-recrutes-en-occident/?utm_source=activetrail&utm_medium=email&utm_campaign=Newsletter%20du%2016-02-2016-ordi

    Comme le font les grandes entreprises, l’organisation terroriste État islamique publie un rapport annuel.

    Dans un document de 400 pages sur papier glacé, l’EI fait état de son bilan de l’année, avec graphiques, tableaux et colonnes de chiffres.

    En plus de la comptabilité financière, on y présente la comptabilité … des massacres.

    Selon le groupe d’analyse et de recherche américain Institute for the Study of War, le document vise à communiquer « l’efficacité organisationnelle de l’EI à ses adversaires, à ses donateurs et à al-Qaida ».

    Au jeu de la comptabilité macabre, on peut toujours trouver plus con que soi !

  2. Richard C. dit :

    Tant que p Boniface ne sera pas poursuivi par de bons avocats et puni, qu’il conservera comme Ramadan des employeurs et la tribune des meRdias, il continuera sans limite!

  3. charles dit :

    LE GRAND PROBLÈME ÉTANT QUE LA BÊTISE NE TUE PAS, QUE L’ABRUTITOLOGUE PREND SON FRIC À CHAQUE APPARITION POUR DÉVELOPPER SES CONNERIES ETC ….

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