JO 2024 : Au tribunal, 7 harceleurs antisémites de Thomas Jolly (qui n’est pas juif…)

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JO 2024 : « Sac à foutre », « juif dégénéré »… Au tribunal, 7 harceleurs de Thomas Jolly face à leurs messages de haine
COMPTE-RENDU•Les sept personnes jugées ce mercredi pour avoir cyberharcelé Thomas Jolly après la cérémonie des JO de Paris 2024 seront fixées sur leur sort le 5 mai
• Sept personnes étaient jugées ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir basculé dans la cybercriminalité en envoyant des messages haineux à Thomas Jolly, après la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris-2024 qu’il a orchestrée.
• Le ministère public a requis des peines allant de 3 à 8 mois de prison avec sursis à l’encontre de ces sept hommes et femme âgés de 22 à 79 ans, jugés pour « menaces de mort réitérées, cyberharcèlement et injures aggravées en raison de l’orientation sexuelle ou de l’appartenance vraie ou supposée à une religion ».
• La décision sera rendue le lundi 5 mai.
• « Sac à foutre », « juif dégénéré », « tantouze »… Des injures à caractère homophobes et des menaces de mort, Thomas Jolly en a reçu des milliers après la cérémonie d’ouverture des JO de Paris qu’il a orchestré l’été dernier. « Il en a fait des cauchemars, regardait en permanence autour de lui », explique son avocate, Patricia Moyersoen. Le directeur artistique de cet événement planétaire s’était décidé a déposé plainte le 30 juillet 2024. Les investigations ont permis d’identifier sept personnes, interpellées entre les 22 et 24 octobre en région parisienne, dans l’Hérault et les Alpes-Maritimes.
• Quatre mois et demi plus tard, les prévenus ont été sommés de s’expliquer ce mercredi au tribunal correctionnel de Paris. Six hommes et une femme, âgés de 22 à 79 ans, aux profils très différents. Tous ont pour point commun d’avoir été heurtés par l’un des 12 tableaux de la cérémonie qui s’est déroulée le long de la Seine le 26 juillet. Intitulé « Festivités », il mettait en scène « plusieurs drag-queens célèbres » assises devant une table sur laquelle est allongé le chanteur Philippe Katerine, bleu et nu, rappelle la présidente du tribunal. La séquence, poursuit la magistrate, a très vite suscité une « vague de messages de haine » provenant des « milieux conservateurs et d’extrême droite ». Ils estimaient qu’il s’agissait d’une « parodie moqueuse du dernier repas de Jésus Christ avec les apôtres ». Les prévenus sont accusés d’avoir apporté leur pierre à cet édifice haineux.
• Antoine C., 22 ans : « Ça m’a révolté »
• Âgé de 22 ans, le jeune homme a été le candidat suppléant de Reconquête aux dernières législatives dans la 5e circonscription de l’Hérault. En perquisitionnant le logement de cet étudiant en droit, les enquêteurs ont découvert « des flyers et des autocollants de mouvements patriotiques et religieux », détaille la présidente du tribunal. « Je respecte le droit de blasphémer, ce n’est pas le côté religieux qui m’a énervé », assure le prévenu, pull col roulé noir, jean gris, et carrure d’armoire à glace. Il a adressé un message privé à Thomas Jolly sur Instagram. « Sac à foutre », « Dieu ne t’oubliera pas ». « Voir des hommes nus à côté d’enfants de 7, 8, 9, 10 ans, ça m’a révolté », clame-t-il. « Thomas Jolly a un réel talent artistique mais je ne voyais pas l’intérêt de mettre en avant des enfants », poursuit-il, qualifiant cet événement de « malsain ». Celui qui veut travailler plus tard dans « la protection des enfants » dit qu’il « regrette » ce message « intimidant ». « J’espère qu’il se repentira dans le sens religieux ».
• « Les gens qui viennent vous expliquer qu’ils ont vu des enfants aux côtés d’hommes nus, ça n’existe pas », souligne Me Patricia Moyersoen, l’avocate de Thomas Jolly. La procureure a requis à son encontre une peine de 500 euros d’amende pour l’injure, et de 3 mois de prison avec sursis pour harcèlement, assortie d’un stage de citoyenneté.
• Pierre H. 32 ans : « J’ai juste donné mon avis »
• Barbe, cheveux courts, pull et pantalon noir, Pierre H., 32 ans, n’a pas aimé le tableau qui, selon lui, se moquait de la Cène. « Tu vas payer pour avoir manqué de respect à notre seigneur Jésus-Christ », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. « Le message ne veut pas dire grand-chose, il n’est pas très malin », reconnaît-il aujourd’hui. « Je suis quelqu’un d’assez sage, qui aime discuter, peu importent les ethnies ou les origines », poursuit-il, ajoutant que « chez les chrétiens catholiques, on est dans la paix et l’amour ». « Un artiste fait ce qu’il veut, j’ai juste donné mon avis », estime le prévenu, précisant qu’il aurait dû « formuler » son message différemment.
• Thomas Jolly n’a « à aucun moment voulu représenter la Cène du Christ dans son tableau, insiste l’avocate du metteur en scène. Le CIO interdit toute référence religieuse dans les cérémonies ». Il s’agissait, dit-elle, d’une « référence aux fêtes païennes ». La procureure a demandé à son encontre une peine de 6 mois de prison avec sursis, assorti d’un stage de citoyenneté. L’avocate de Pierre H., Me Ilene Choukri, affirme que son client n’a pas « participé à cette chaîne pernicieuse sachant qu’il tient un seul et unique propos, qu’il ne le répète pas ». Son message a été envoyé en privé sur Instagram.
• Lucien T., 76 ans : « J’ai fait une grosse bêtise »
• Veste de chasse verte, les cheveux grisonnants, Lucien T. est addict aux réseaux sociaux, le terrain de jeu préféré de son double maléfique. Cet homme de 76 ans a géré plusieurs comptes sur X depuis suspendus. « Je ne sais pas pourquoi », bredouille-t-il. La présidente lui rafraîchit la mémoire. « Parasites africains », « bamboulas », « bandes de PD »… Il est « possible », reconnaît-il, que ces propos tenus dans des messages antérieurs à l’affaire aient pu justifier la fermeture de ses comptes. Après la cérémonie d’ouverture, il a traité le directeur artistique de Paris 2024 de « juif dégénéré qui s’attaque aux milliards de chrétiens dans le monde ». « Si j’ai fait du mal à Thomas Jolly, je demande pardon », explique ce retraité qui a cessé de lire la presse pour s’informer uniquement sur les réseaux sociaux. Thomas Jolly est juif ? « C’était écrit sur Twitter. » A la barre, ce « bouddhiste catholique » s’excuse d’avoir fait cette « grosse bêtise ».
• La procureure requiert 6 mois de prison avec sursis et la suspension des comptes d’accès à des services en ligne pour 3 mois. « Il n’a pas agi dans le cadre d’un raid numérique, insiste son avocate, Me Chloé Romagne, il n’avait pas l’intention d’être lu par M. Thomas Jolly. » Elle décrit un célibataire sans enfant, « timide », « vulnérable » et qui vit dans la « paranoïa ». Il passe peut-être 7 heures par jour à scroller son fil d’actualité sur X. Une activité qu’il a du mal à contrôler depuis la crise sanitaire. Elle demande l’indulgence du tribunal.
• Léo J., 32 ans : « Je ne suis personne pour menacer quelqu’un de mort »
• Pull blanc, cheveux courts, fine barbe, Léo J. était au Pérou lors de la cérémonie. Lui aussi a été « dérangé », « choqué », par le fameux tableau. « Corde + cou = réparation de ton acte immonde », a-t-il écrit à Thomas Jolly sur Instagram. Un message « perçu comme une menace de mort », regrette le jeune homme de 32 ans. « Ce n’était pas mon intention, je ne suis personne pour menacer quelqu’un de mort », se justifie-t-il. « Maladroitement, j’ai voulu faire comprendre à ce monsieur que ces scènes n’étaient pas appropriées. »
• La procureure requiert 6 mois de prison avec sursis, assortie de l’obligation de participer à un stage de citoyenneté. Pressé d’aller prendre son avion, son avocat, Me Phillippe Sanseverino a en substance expliqué qu’ « au fin fond de la France », les « gens » sont « peut-être un peu conservateurs », « sensibles », « prudes ». Et que, contrairement aux Parisiens, ils ont pu être interloqués par cette « scène peu banale » qu’ils « ne comprennent pas ». Selon lui, son client a voulu dire à Thomas Jolly « va te pendre », ce qui, en Niçois, voudrait dire « va te faire voir ».
• Cécile B., 57 ans : « La vie est dure en ce moment »
• Cheveux gris et courts, pull noir, Cécile B. a du mal à contenir son émotion à la barre. « Je suis vraiment désolé », dit-elle en pleurant. Cette femme de 57 ans a envoyé un message à Thomas Jolly contenant des émojis qui vomissent. « T’as pensé à Charlie hebdo ??? !!! J’espère que tu auras au moins la décence de verser ton salaire à des associations qui en ont besoin. » Mère de deux enfants majeurs, Cécile B. est divorcée depuis trois ans. Souffrant de problèmes de santé, cette ancienne auxiliaire de vie a arrêté de travailler il y a un an et demi. « La vie est dure en ce moment », souffle-t-elle.
• La procureure a demandé 3 mois de prison avec sursis, toujours avec un stage de citoyenneté. L’avocat de Cécile B., Me Alexandre Thirion, souligne la « situation personnelle et familiale dramatique » de la quinquagénaire.
• Tommy P., 24 ans (absent)
• Devant les enquêteurs, Tommy P., 24 ans, a reconnu avoir fait « une connerie ». Le Monégasque, qui travaille comme mécanicien pour son père, a prévenu Thomas Jolly qu’il lui ferait « payer » son audace créative. Dans un message envoyé sur X, il promettait de lui « piétiner la tronche » s’il le croisait dans la principauté. « FDP avec tes travelos vous ne respectez rien ni personne », ajoutait-il. Ce mercredi, le prévenu, qui souffre du dos, était absent. La présidente se contente de lire les explications livrées en garde à vue. Il déplorait alors le « manque de respect » du metteur en scène « envers les chrétiens ». « C’était pour le piquer de la même façon que j’ai pu l’être », expliquait-il, reconnaissant que ce n’était « pas la bonne façon de réagir ».
• La procureure requiert à l’encontre de ce père de trois enfants 8 mois de prison avec sursis et un stage de citoyenneté. Il a « agi avec impulsivité », plaide son avocate, Me Yasmina Nichhihne. Selon elle, son client n’a participé à aucun « raid numérique […] Il n’avait absolument pas connaissance que des messages de haine ont été envoyés » à Thomas Jolly, dont il ignorait « le nom, les orientations sexuelles, la religion ».
• Patrick D., 79 ans (absent)
• De tous les prévenus jugés ce mercredi, Patrick D. est le doyen. Âgé de 79 ans, il était absent à l’audience. Le septuagénaire avait écrit sur X que Thomas Jolly est une « tantouze ». « Il est en couple avec un mec, la bande à Macron. » « Je te pisse dessus comme un chien car tu es un chien », ajoutait-il. Devant les enquêteurs, celui qui se présente comme un « artiste plasticien, inventeur, chercheur », dénonçait « un spectacle pédocriminel », « une injure à la religion catholique », « une mise en scène satanique ».
• Le prévenu n’a pas souhaité être représenté par un avocat. La procureure remarque que Patrick D. « persiste et signe » en garde à vue. Elle requiert à son encontre 8 mois de prison avec sursis et la suspension des comptes d’accès à des services en ligne pour une durée de 5 mois
• La décision du tribunal sera rendue le 5 mai prochain.
SOURCE
https://www.20minutes.fr/

Jolly a rapporté que les menaces qu’il a reçues comprenaient des commentaires sur son héritage juif et son orientation sexuelle. Bien que Jolly soit gay, il a déclaré qu’il n’était pas juif et n’avait aucun lien immédiat avec IsraëL

happywheels

2 Commentaires

  1. B. Escaffre dit :

    Je sais que c’est pas un site exclusivement juif mais laisser « Christ » après le nom de l’autre, là, y’avait moyen de censurer, quand même.

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