Jeanne Rogalle, Juste parmi les Nations, s’est éteinte
Elle marchait tranquillement vers ses 94 ans, le regard toujours malicieux et l’esprit clair. Elle s’est éteinte paisiblement, entourée par ses proches, au cours de la nuit de dimanche à lundi. Les obsèques de Jeanne Rogalle ont lieu ce matin à Aulus-les-Bains. Sur le parvis, un hommage officiel lui sera rendu, avant que la famille et les amis de la disparue ne se réunissent dans l’édifice religieux. Et il devrait y avoir du monde, ce matin, pour saluer la mémoire de cette «Juste parmi les Nations», chevalier de la Légion d’Honneur, fille de paysan devenue symbole de la résistance et de la solidarité.
Il faut faire un bond dans le passé, revenir à l’année 1942. Des familles juives étaient alors assignées à résidence à Aulus-les-Bains. L’occupant estimait alors que la barrière nature des Pyrénées formerait la plus efficace des prisons. Mais les Justes en avaient décidé autrement. Jeanne, âgée de 20 ans, décide d’accompagner son père, Jean-Pierre Acgouau qui organise le passage d’une famille de neuf personnes vers l’Espagne. Le groupe part, dans la nuit et le froid, vers la frontière. Sur la route, le hasard fait que Jeanne croisera celui qui allait devenir son mari, Baptiste Rogalle, passeur lui aussi. Il accompagnait une autre famille de quatre personnes, dont un nourrisson.
Puis, pendant cinquante ans, l’histoire est restée enfouie dans sa mémoire. Mais, un jour, Jeanne Rogalle s’en est souvenue pour le bulletin municipal. C’était il y a vingt ans. Et tout est allé très vite. Jeanne Rogalle, ainsi que son père Jean-Pierre et son mari Baptiste, à titre posthume, ont été faits Justes parmi les Nations par la fondation Yad Vashem. Jeanne Rogalle a été décorée de l’ordre de chevalier de la Légion d’honneur. Elle a retrouvé ce nourrisson qu’elle avait conduit vers la liberté en ce mois de décembre 1942 : Claude Henle, père et grand-père, dont les parents avaient réussi à émigrer au Canada. Elle n’a pas ménagé son temps, durant beaucoup d’années, pour prendre part au devoir de mémoire, multipliant les échanges et les contacts. Mère de cinq enfants, Jeanne Rogalle avait eu l’immense douleur de perdre l’un de ses fils, Jean-Pierre, âgé de 16 ans. Elle était plusieurs fois grand-mère, et arrière-grand-mère.
Fatiguée lors de ces dernières semaines, elle avait dû annuler en dernière minute une rencontre avec une résistante toulousaine de la première heure, dans le cadre du salon du livre d’Aulus, fin juillet.
Dans cette pénible circonstance, « La Dépêche » adresse ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Jeanne Rogalle.
elle avait le diplome du respect cest ce qui est ecrit en hebreu
quand on fait le kavod = respect a une personne cest un honneur je ne parle pas de simple respect
elle etait consideree comme une personne superieure spirituellement.
cetait une grande dame
merci Madame- Reposez en paix vous méritez tous les honneurs-
Oui reposez en paix…