Il administrait depuis le Var un site lié à Al-Qaïda

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Huit ans de prison ont été requis en appel ce lundi à Paris à l’encontre de Nabil Amdouni, un cyber-djihadiste interpellé à Toulon en 2012, exactement la peine à laquelle il avait été condamné en première instance.
Nabil Amdouni, 37 ans, avait été arrêté à Toulon en juillet 2012, où il vivait dans un appartement de la vieille-ville avec son épouse et leurs deux enfants.
Depuis son ordinateur, il dirigeait le site internet « Shomouk Al-islam » (littéralement « fierté de l’islam ») aux ramifications terroristes spectaculaires.
Hébergée sur des serveurs basés à l’étranger, la plateforme est aujourd’hui fermée.
Nabil Amdouni est accusé d’avoir joué un rôle de plaque tournante pour l’échange d’informations au profit de mouvements djihadistes.
« J’AI FAIT DES CHOSES IMMORALES. JE LE SAIS MAINTENANT »

Il avait pour cela élaboré un système de « messages cryptés » pour correspondre avec ses contacts et transmettre des informations sur l’aide au recrutement de combattants, la collecte de fonds pour acheter des armes de guerre, lance roquettes, missiles et fusils-mitrailleurs mais aussi des informations sur des personnalités politiques ou sur des agents gouvernementaux infiltrés.
Ce lundi, dans son réquisitoire, l’avocat général a assorti sa demande d’une peine de sûreté des deux tiers. »M. Nabil Amdouni nous dit que du musulman radical qu’il était, il est devenu un musulman tolérant avec une toute nouvelle vision de sa religion, a ironisé le représentant du ministère public, rapporte le Parisien. Mais ces propos ne doivent pas nous faire oublier ce qu’il a fait. »
Nabil Amdouni, qui n’a jamais nié les faits, a déclaré: « Je me condamne moi-même. J’ai fait des choses immorales. Je le sais maintenant ».
Son avocat, Me Éric Bourlion, a fait valoir « quatre années de déradicalisation » opérées lors de son incarcération, donnant pour preuve un rapport de la maison d’arrêt d’Osny, prouvant que son « client a changé ». « Il y a autre chose à faire que la prison pour mon client », a-t-il plaidé.
Nabil Amdouni avait été condamné en 2012 à 8 ans de prison ferme et une interdiction définitive de territoire. La cour d’appel de Paris rendra sa décision le 5 avril.
source :
http://www.varmatin.com/justice/il-administrait-depuis-le-var-un-site-lie-a-al-qaida-27893
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Qui aurait pu imaginer que le site Shomouk Al-islam (littéralement « fierté de l’islam »), répertorié par les États-Unis dans le top 10 des forums djihadistes,était contrôlé depuis un appartement du centre-ville toulonnais?
Comment soupçonner Nabil Amdouni, 38 ans, marié, père de deux enfants et totalement inconnu des services de renseignement, d’avoir entretenu, entre 2008 et 2012, des contacts réguliers avec l’état-major d’Oussama Ben Laden ?
C’est pourtant cet incroyable portrait qu’a fini par dessiner l’instruction menée par le juge antiterroriste Marc Trévidic, et qu’a confirmé l’audience qui se tenait hier devant le tribunal correctionnel de Paris.

L’itinéraire de Nabil Amdouni est à lui seul un catalogue des problématiques du XXIe siècle : après avoir fui la Tunisie de Ben Ali en 2002, il rallie Malte, puis l’Italie, grâce à des passeurs clandestins.
En Italie, il travaille quelque temps au noir mais rêve de la France, qu’il rejoint rapidement. D’abord Paris, ensuite Toulon, où l’attendent des connaissances et surtout une filière qui lui permettra de travailler, toujours au noir, dans la restauration.
Puis c’est la rencontre avec une Française d’origine algérienne. Pacs, mariage en 2005, naissance de leurs deux enfants, obtention de la carte de résident : l’histoire aurait dû bien tourner pour Nabil. C’est là qu’elle a déraillé.
«Une référence pour la transmission d’infos»
Délaissant sa carrière naissante de maçon, il passe de plus en plus de temps derrière son écran d’ordinateur. Sous le pseudonyme d’Abou Ayman, il surfe sur les sites islamistes et se fait rapidement remarquer par son activisme. En 2008, il devient administrateur général du site Shomouk Al-islam.
Shomouk, c’est une vitrine du djihad, qui abrite un forum réunissant 11 700 membres, propose de de la documentation, diffuse des vidéos et des messages de revendication.
Mais c’est aussi une arrière-boutique. Un espace où s’échangent des messages cryptés, dont 3 600 ont été épluchés par les enquêteurs. Du costaud. Comme ce rapport détaillé sur l’ensemble des installations portuaires françaises adressé à des proches d’Oussama Ben Laden.
Ou cet itinéraire permettant de se rendre chez un dignitaire saoudien menacé de mort par les djihadistes. Ou encore ces liens vers des vidéos expliquant comment fabriquer des explosifs « à partir de produits rudimentaires ».

Tous ces messages sont transmis par « Abou Ayman ». Plus grave encore, Amdouni reconnaît avoir, par l’intermédiaire de la plate-forme qu’il administrait, aidé deux personnes à partir faire le djihad au Yémen.
«Vous étiez devenu une référence pour la transmission d’informations entre organisations terroristes islamistes. Vous rendez-vous compte de ce que vous faisiez?», interroge le président Couhé.
Nabil Amdouni, veste noire sur chemise noire, barbe courte, lunettes à monture épaisse, réfléchit avant de répondre: «Ma foi m’a emporté. J’avais l’impression de participer à cette guerre. Je ne me posais pas de question. Aujourd’hui, j’ai changé d’avis.»
Cet après-midi Me Bourion, l’avocat d’«Abou Ayman», tentera de défendre un client qui n’a pas convaincu grand-monde, ce mercredi, au tribunal. Poursuivi pour «participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme», Nabil Amdouni risque jusqu’à dix ans de prison.
source :
http://archives.varmatin.com/justice/le-cyberdjihadiste-toulonnais-nabil-amdouni-juge-a-paris.2140622.html

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2 Commentaires

  1. MK dit :

    Tu parles qu’il a renoncé ! Il fait juste son Mea Culpa pour avoir une réduction de peine. Dès qu’il sera ressorti de prison, il recommencera !

  2. roni dit :

    ouai MK vous avez raison

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