Herbert von Karajan lié au régime nazi : Salzbourg va-t-elle débaptiser une place à son nom ?

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par Philippe Gault

Les conclusions d’un rapport commandé à une commission d’historiens, publié le 8 juin, indiquent que, parmi les personnalités ayant donné leur nom à des rues ou places de Salzbourg, un certain nombre a été plus ou moins impliqué avec le régime nazi. Dans cette liste, 13 noms considérés comme ayant eu des « connexions sérieuses », dont celui du célèbre chef d’orchestre Herbert von Karajan qui a donné son nom à une place de la ville autrichienne.
Dans son rapport, la commission qui réunissait, à la demande de la municipalité de Salzbourg, 9 éminents historiens, indique avoir étudié le cas de 66 personnalités ayant eu rapport avec le régime nazi et dont des rues ou places de la ville portent le nom. Parmi ces noms, dont un certain nombre de musiciens réputés, 24 ont été placés en catégorie 1 (leur faible implication ne nécessite pas qu’elle soit indiquée), 29 en catégorie 2 (leur relative proximité avec le régime nazi implique notamment qu’elle soit mentionnée sur les plaques portant leur nom) et 13 dans la catégorie 3 (Leur implication « sérieuse » avec le régime nazi pourrait conduire au retrait de leur nom des endroits concernés).
Si le compositeur Carl Orff (Carmina Burana) a été classé en catégorie 1 et le chef d’orchestre et compositeur Wilhelm Furtwängler en catégorie 2, quatre autres grands noms de la musique autrichienne ont été placés dans la catégorie 3, celle du déshonneur. C’est le cas pour Heinrich Damisch (co-fondateur du Festival de Salzbourg), Hans Pfitzner (compositeur et chef d’orchestre), Franz Sauer (organiste de la cathédrale et professeur du Mozarteum), Erich Schrenk (musicologue) et surtout Herbert von Karajan, même si, pour le maestro originaire de Salzbourg, 4 des 9 membres de la commission ont voté pour un classement dans la catégorie 2.
Il est vrai qu’Herbert von Karajan a toujours affirmé que son implication avec le régime nazi lui avait était dictée non par conviction mais pour favoriser ses ambitions professionnelles. Installé en Allemagne à Ulm au début des années 30, le chef autrichien avait en effet fait une 1ère demande d’adhésion au parti nazi en 1933 suite à l’accession d’Adolf Hitler à la chancellerie. Demande rejetée, puis acceptée 2 ans plus tard alors qu’il vient d’être nommé à la tête de l’orchestre du Théâtre d’Aix-la-Chapelle puis de faire ses débuts au Philharmonique et au Staatsoper de Berlin qui lui permettent de devenir un chef d’orchestre réputé et très demandé en Allemagne. En 1947, même si devant le tribunal de dénazification autrichien ses détracteurs ont insisté sur le fait qu’il aurait adhéré aux thèses antisémites, racistes et xénophobes du futur führer dès ses études, Herbert von Karajan fut acquitté. Jusqu’à sa mort en 1989, le maestro n’exprimera jamais ni remords ni regrets à l’égard de cette période de sa vie.
Les recommandations de la commission doivent désormais faire l’objet d’un vote (à l’automne) auprès des habitants de Salzbourg. D’ores et déjà les sympathisants du FPÖ (parti nationaliste) ont annoncé qu’ils s’opposeront à tout changement de nom et, même si elle estime que « ne rien faire du tout serait inconcevable », la municipalité de Salzbourg (SPÖ, parti socialiste) s’attend à ce que ces recommandations soient majoritairement rejetées.
Source :
https://www.radioclassique.fr/magazine/articles/herbert-von-karajan-lie-au-regime-nazi-salzbourg-va-t-elle-debaptiser-une-place-a-son-nom/

Son engagement nazi, jamais assumé mais toujours sous-jacent, lui permit de diriger plusieurs concerts dans Paris occupé en 1941 et 1942 à l’Opéra Garnier à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Berlin
De 1969 à 1971, il est le directeur artistique de l’Orchestre de Paris

Le fait, avancé à décharge par beaucoup de biographes, qu’après son divorce en 1942, il se soit marié la même année avec la fille d’un riche industriel du textile, Anita Gütermann, une « quart de juive » (« Vierteljüdin ») dans le jargon bureaucratique des lois raciales nazies, est loin d’être probant, d’après l’historien: son beau-père avait divorcé de son épouse juive, était très lié aux dirigeants nazis et son entreprise avait été florissante pendant toute la Seconde Guerre mondiale. Et Joseph Goebbels était personnellement intervenu pour mettre fin à une enquête sur les ancêtres juifs d’Anita Gütermann, permettant ainsi son mariage avec Herbert von Karajan.
Comme le tueur antijuif Mahmoud Abbas ,il reçut la Medaille Vermeil de la Ville de Paris le 22 Juin 1982

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3 Commentaires

  1. Franccomtois dit :

    Lá je ne peux qu´aller dans le sens de Moshé.Je crois qu´aujourd´hui il y a des choses plus importante á régler que de dépaptiser des rues,sinon leurs donner des noms d´oiseaux,d´arbres,fleuves….pour éviter les mauvaises surprises.
    Dans cette magnifique video documentaire et pas de probleme de nom de rue,du talent offert par des gens humble,moi ils m´amenent du rêve:
    -Rural Blues
    https://youtu.be/pzbWrQP5FIY

  2. Lior dit :

    Je suis assez d’accord avec vous.. En outre, il faut faire la différence entre l’oeuvre artistique et les idées politiques..

  3. joseparis dit :

    C’est la cancel culture dans toute son ignominie. La culture de l’effacement voulue par la les islamo-gauchistes. Comment juger avec le regard de 2021 des actions qui ont eu lieu il y a 80 ans ? Il faut expliquer évidemment ce qu’ont fait ces gens dans le contexte de l’époque. Mais effacer des places et des noms de rues, c’est juste de la folie. Surtout pour un génie comme Karajan.

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