Haïm Korsia : « Est-ce que la France se serait mobilisée autant s’il n’y avait eu que les victimes de l’HyperCacher ? »

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Le Grand rabbin de France s’est exprimé sur la solitude à laquelle font face de très nombreux Juifs de France sur lesquels « on renvoit la culpabilité » estime-t-il
« Jean-Luc Mélenchon réussit à dire systématiquement tout ce qui blesse », a estimé le Grand rabbin de France Haïm Korsia au micro de BFMTV, vendredi dernier.
Ce n’est pas la première fois que Haïm Korsia critique publiquement le leader du parti d’extrême-gauche La France insoumise pour ses prises de position sur le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza. Plusieurs membres du parti ont déjà été accusés d’avoir tenu des propos antisémites depuis le 7 octobre 2023.
Invité pour partager son sentiment dix ans après les attentats de Paris de 2015, qui ont fait notamment quatre victimes juives à l’HyperCacher de Vincennes, Haïm Korsia a tenté d’expliquer la solitude ressentie par de nombreux Juifs en France et qui a fait la couverture de Libération et du journal Le Monde.
« Il y a des Français qui pensent qu’il y a trop de Juifs en France et que le judaïsme prend trop de place », a-t-il affirmé. Le sentiment d’union du pays au moment des commémorations des attentats de Paris, « cette union de la Nation, on ne la retrouve pas systématiquement », a-t-il déploré.
« Il y a toujours des gens qui considèrent que vous êtes trop visibles, [qui voudraient dire] ‘enlevez vos mezouzas’ […] ‘enlevez vos kippas. »
Le Grand rabbin s’est par ailleurs fait l’écho de la question posée par Marceline Loridan-Ivens, rescapée de la Shoah, qui s’était interrogée en 2015 : « Est-ce que la France se serait mobilisée autant s’il n’y avait eu que les victimes de l’HyperCacher ? ».
Haïm Korsia lui-même s’interroge sur la possibilité qu’il y ait un traitement différencié des victimes juives d’attentats. Après avoir rappelé que les médias citent régulièrement les exemples de Samuel Paty et de Dominique Bernard pour parler des professeurs assassinés par des terroristes dans le cadre de l’exercice de leur fonction, il a questionné : « Pourquoi on oublie Jonathan Sandler ? ».
Jonathan Sandler, professeur d’études juives à l’école Ozar Hatorah de Toulouse, faisait partie des sept victimes tuées par le terroriste Mohammed Merah en 2012.
« On renvoie à ceux qui subissent la plus grande violence, la plus grande haine, on renvoie cette culpabilité sur eux et à un moment, cette sorte d’indifférence de la population qui, au fond, considère que c’est votre lot, c’est votre destin [en tant que Juifs] », a déploré Haïm Korsia.
Sur une note plus optimiste, le Grand rabbin a suggéré de changer le discours sur le judaïsme en France, en se penchant notamment sur le commentateur juif du Moyen-âge Rachi et sur son apport à la culture française. « Je pense qu’il faut qu’on soit capable de parler de judaïsme en parlant de Rachi, de l’apport du judaïsme à la connaissance, à la langue française »
« Je ne veux pas qu’on parle du judaïsme que d’une façon doloriste », a-t-il conclu.
SOURCE
https://fr.timesofisrael.com/

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