G.W. Goldnadel : Pas un mot, pas une lettre…
Il y a plusieurs manières de tenter de comprendre les bouleversements intellectuels et politiques en cours. La couche tectonique de l’opinion publique tremble sur sa base populaire.
L’une des manières d’aborder cette question sismique est de la gravir par la face médiatique. Nous le ferons, dans ces colonnes communautaires, par la pente affinitaire, donc juive et israélienne.
Pour le dire abruptement, l’imposture antiraciste ne fait plus recette et n’impressionne plus personne. Prenons pour triste exemple le journal Le Monde : il incarnait encore il y a une décennie, le sommet de l’intelligence française. Ses édits, ses arrêts de condamnation empêchaient de dormir les malheureux accusés. Un éditorial sourcilleux pouvait conduire le condamné à la mort civile. Sévère envers Israël, il se targuait cependant d’être vigilant et intransigeant contre l’antisémitisme. Il n’est plus ni l’un ni l’autre, et ses décrets et ses injonctions antiracistes n’impressionnent plus personne. Et n’empêchent plus de dormir.
Lorsque le quotidien vespéral présente, avec empathie, Marwan Mohammed, président du CCIF, pourfendeur tous azimuts de l’islamophobie et qui ne chasse pas le songe d’une France musulmane dans 30 ans, comme le « porte-voix des musulmans de France », il ne passe certainement plus pour un journal sérieux et intelligent.
Et en matière d’antiracisme véritable, comment peut-il ensuite critiquer l’amalgame dénoncé obsessionnellement par lui, entre musulmans et islamistes ?
Toujours dans Le Monde un article du 11 novembre vantait l’initiative insolite de porter une épingle à nourrice comme signe de ralliement antiraciste.
Le moins que l’on puisse écrire est qu’en ce qui concerne la lutte contre la judéophobie, le journal ne risque pas de se piquer.
Pas un mot, pas une lettre de protestation, sinon des commentaires ambigus, lorsque l’État juif, et lui seul, fait l’objet d’un boycott illicite. Pas un mot, pas une lettre de protestation, lorsque des municipalités communistes font citoyens d’honneur de leur ville des terroristes tueurs de juifs.
« L’imposture antiraciste ne fait plus recette et n’impressionne plus personne.»
Pas un mot, pas une lettre de protestation, lorsque l’Iran inscrit « Israël doit être détruit » sur ses missiles balistiques.
Pas un mot, pas une lettre de protestation, lorsqu’un ancien ministre iranien est désormais visé par un mandat d’arrêt international émis par la justice argentine à la suite d’un attentat contre le centre communautaire juif de Buenos Aires ayant fait 85 morts.
Pas un mot, pas une lettre de protestation, lorsque le président « modéré » de l’Autorité Palestinienne félicite les jeunes « martyrs » pour leurs attaques terroristes « pour protéger la mosquée de Jérusalem ».
Pas un mot, pas une lettre de protestation, lorsque l’organisation internationale incarnant la protection de l’histoire de la culture, basculant dans la folie, nie effrontément tout lien entre le peuple juif et La Cité de Jérusalem.
Le silence de plomb. Sidéral sidérant. Le déni et le reniement. L’abandon.
Le pire – ou le meilleur – est que ce silence ne pèse plus grand-chose.
L’antiracisme de pacotille, sélectif et obsessif, ne manque pas et ne terrorise plus.
Les peuples n’ont plus honte de vouloir survivre aux calomnies du faux antiracisme comme au terrorisme du réel racisme. À commencer par le peuple juif.
Un dernier mot : Donald Trump a triomphé. La communauté juive avait voté massivement contre lui. En France, une partie de cette communauté continue de croire dans le discours faussement antiraciste. C’est ce conformisme obtus qui a autorisé la gauche à abandonner Israël et les juifs. Il n’est pas trop tard pour le lui faire reproche.
Source :
http://www.actuj.com/2016-11/france/4282-g-w-goldnadel-pas-un-mot-pas-une-lettre
Comme d’habitude M Goldnadel, Excellent!!