Frères musulmans à Lille: Laurence Marchand interpelle Manuel Valls
Dimanche 7 février, l’Union des organisations islamiques de France organise à Lille son 9e Rassemblement annuel des musulmans du Nord. En plein état d’urgence et après une année sanglante, des prédicateurs antisémites et encourageant le djihad viendront y former la jeunesse. Le Premier ministre a été alerté.
Laurence Marchand-Taillade préside l’Observatoire de la laïcité du val d’Oise. Depuis une dizaine d’années, elle oeuvre contre le communautarisme et l’électoralisme confessionnel qui ont valu à ce département le nombre le plus élevé de contrôles judiciaires, perquisitions administratives et assignations à résidence dont il serait naïf de penser qu’ils ont été effectués au hasard d’un annuaire téléphonique.
En septembre 2015, elle a alerté les autorités publiques sur la tenue de la 3e édition du « Salon musulman de Pontoise », véritable repaire de prêcheurs intégristes et de propagandistes d’un islam où les femmes ne s’assoient pas près des hommes et où les observateurs doivent être accompagnés par les service de renseignement, comme elle en avait témoigné dans un entretien. Elle combat aussi au plan juridique la tristement fameuse association BarakaCity, dont le président a été récemment invité sur le plateau de France 2, face à une ministre de l’Éducation nationale accusée aujourd’hui à tort d’en avoir été quasiment complice… Or, cette association BarakaCity présentée comme simplement « humanitaire » n’intervient quand ses « frères » sunnites sont persécutés, jamais en faveur des Yezidis massacrés, des femmes violées par l’EI, des chrétiens de Syrie et d’Irak…
Tâches ingrates et peu médiatiques que se mettre en danger pour dénoncer de telles impostures, voire de tels dangers, et pour défendre une vision de la République et de la France attachée à nos libertés fondamentales, notre laïcité, notre égalité hommes-femmes violemment attaquées, ainsi que notre solidarité non confessionnelle…
Aujourd’hui, Laurence Marchand-Taillade interpelle directement Manuel Valls au sujet d’une information de la plus extrême gravité, délivrée par Mohamed Louizi, un jeune musulman rescapé des griffes idéologiquesmêmes de l’UOIF.
« Derrière une vitrine proprette, l’UOIF associe systématiquement le racisme et ce qu’elle appelle l »islamophobie’, cherchant à faire reconnaître cette dernière comme un délit, afin d’interdire toute critique de l’islam. Ce ne serait pas si grave si, derrière ce discours anodin en apparence, ne se cachaient des approches bien plus politiques, dont l’objectif est d’atteindre la domination de notre État et sa soumission au néo-califat et à la loi islamique dont rêvent les ‘Frères’ (Isabelle Kersimon dans Le Point du jeudi 21 janvier). L’UOIF peut toujours condamner l’État islamique, son objectif est sensiblement le même: la conquête du pouvoir, à moyen terme, en utilisant notre système, et, s’il le faut, la violence. Cela s’est produit en Égypte, en Tunisie, en Iran… Et n’en déplaise aux sceptiques, leur bannière ne trompe personne: le Coran et les deux sabres! La manifestation organisée à Lille, dont c’est la neuvième édition, propose des conférences sur le thème des « jeunes musulmans », caressant l’objectif de s’adresser à une génération en quête de sens et d’identité, dans une région ravagée par le chômage, particulièrement jeune et où le Front national bataillait le second tour des élections régionales avec les Républicains. Rien de tel qu’un discours antisémite, homophobe et pro-jihad pour faire éclater une poudrière déjà au bord de l’implosion », prévient-elle.
Ainsi, Mohamad Ratib Al-Nabulsi, Frère musulman homophobe, pro-charia, pro-Hamas et jihadiste déclare, dans l’un de ses écrits qu’il faut « tuer l’apostat » ou encore qu' »il n’est pas permis (…) de participer à la guerre contre l’Etat islamique. Il est une obligation religieuse: tout musulman doit se démarquer de cette guerre et s’y opposer par tout moyen ». Abouzaïd Almoqri el-Idrissi est, lui, connu pour son antisémitisme totalement assumé, sous couvert d’un antoinisme de façade: « La normalisation des relations avec Israël est un génocide civilisationnel ». Le saoudien Abdellah Sana’an, quant à lui imam à Médine, est signataire d’un appel au djihad en Syrie. Quant à Tariq Ramadan, « ni Charlie, ni Paris », et qu’il n’est plus besoin de présenter, il est évidemment de la partie.
Et comme si cela ne suffisait pas, la journée se terminera sur une soirée musicale « aux allures humanitaires », mais célébrant le Hamas, en partenariat avec le CBSP (Comité de bienfaisance et de secours aux Palestiniens, également présenté comme une association humanitaire, mais dont les activités ne sont pas toujours transparentes), prévient encore Mohamed Louizi, qui fait lui aussi l’objet de menaces à peine voilées.
« Après avoir fermé les yeux sur le Salon de Pontoise pendant trois éditions, restant sourd et muet à mes sollicitations de septembre, l’État ne peut plus laisser faire. Entretemps, plus de 140 innocents français ont été massacrés le 13 novembre », s’indigne Laurence Marchand.
Elle informe s’être entretenue lundi 26 janvier avec Manuel Valls, qui « semblait prendre cette affaire tout à fait au sérieux » et lui avoir confirmé ses inquiétudes dans un courrier adressé le lendemain.
source :
http://www.huffingtonpost.fr/isabelle-kersimon/freres-musulmans-a-lille-laurence-marchand-interpelle-manuel-valls_b_9109980.html?utm_hp_ref=france