Fonderie Bouhyer. Les tracts de la CGT au tribunal

La direction de la fonderie Bouhyer d’Ancenis dénonce des injures. La défense s’insurge contre la criminalisation de l’action syndicale.
Justice
Dans un contexte d’austérité économique, le torchon brûle depuis plusieurs mois entre la CGT et la direction de la fonderie Bouyher, à Ancenis. Pour preuve, le dernier comité d’entreprise a duré neuf petites minutes.
En mars 2016, une nouvelle étape du conflit a été franchie suite au gel des salaires. La CGT et la CFDT, les deux syndicats de l’entreprise, ont lancé une grève exceptionnelle de dix-huit jours, avec blocage du site. Quelques semaines plus tard, la direction saisit la justice pour des injures relevées sur des tracts syndicaux.
En tant que responsable de la publication des tracts, le secrétaire départemental de la CGT comparaissait, jeudi, devant le tribunal correctionnel de Nantes. À la barre, il a nié être à l’origine des tracts injurieux pourtant signé par la CGT.
Deux phrases ont principalement été relevées par la partie civile. La première évoque « un cancer orchestré par le PDG et son staff ». La seconde est une allusion « aux heures les plus sombres de l’histoire ». L’avocat du dirigeant de Bouhyer, représenté à l’audience par sa directrice des ressources humaines, y voit une référence déplacée aux origines juives du chef d’entreprise. L’avocat ajoute que le prévenu avait également pris l’habitude de poser en évidence son agenda à l’effigie du dirigeant palestinien Yasser Arafat au cours des réunions avec la direction.
« Yasser Arafat est prix Nobel de la paix », rétorque l’avocate du délégué syndical. Pour elle, ces « interprétations » sont une forme de « représailles » au dernier mouvement de grève, dans un contexte de « criminalisation de l’action syndicale ».
Interprétation ou injures caractérisées ? Si le tribunal déclare le prévenu coupable, celui-ci devra verser un euro symbolique à son employeur. Décision le 4 mai.
Source :
http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/ancenis-44150/fonderie-bouhyer-les-tracts-de-la-cgt-au-tribunal-4848187