Discours de haine, appel au djihad… Jonas Paris, l’association islamiste qui radicalisait des jeunes en plein Paris

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Par Jean Chichizola

RÉCIT – Se consacrant officiellement à l’enseignement et à la formation, l’organisation a été dissoute. En février dernier, un tribunal pour enfants a condamné un de ses anciens élèves pour association de malfaiteurs terroriste.
Entérinée le 26 juin dernier avec celle du GUD et d’autres groupements d’extrême droite, la dissolution de l’association islamiste Jonas Paris est passée relativement inaperçue. L’affaire n’en demeure pas moins intéressante car elle souligne le souci constant et ancien des tenants de l’islam radical de viser les secteurs de l’éducation et de la jeunesse.

Installé dans une rue tranquille du 13e arrondissement, à deux pas de la BnF, le siège de Jonas Paris ne paie pas de mine. Une porte vitrée au pied d’un immeuble moderne, une boîte aux lettres et une plaque : « Association Jonas Paris Enseignement-Formation. » Les environs sont à l’image de ces nouveaux quartiers bâtis entre logements sociaux et lotissements pour CSP+, en bord de Seine.
Les quadras à vélo croisent des jeunes femmes voilées en abaya. Deux gamins conversent à voix haute d’un mari « qui va punir sa femme ». Pour compléter le tableau, le siège de l’association islamiste dissoute est situé à quelques mètres d’un établissement d’enseignement privé catholique.
Créée en 2019, Jonas Paris, à en croire son objet officiel, voulait « aider les musulmans dans l’exercice de leur pratique et de leurs rites dans de bonnes conditions », notamment en donnant « des cours de soutien, d’alphabétisation et de langues » ainsi qu’une « éducation morale aux enfants » et en encadrant « les jeunes et les adolescents afin qu’ils ne tombent pas dans la délinquance ». Le tout en favorisant le « dialogue interreligieux ».
La charia comme unique source de droit
Pour les services de l’État, Jonas Paris a en fait assuré « la promotion d’une idéologie qui incite à la discrimination, à la haine et à la violence à l’égard des non-musulmans, des femmes, des homosexuels et légitime la guerre sainte ». Elle a diffusé « ces théories à un public en partie composé de mineurs lors des cours dispensés dans les locaux de l’association et à travers les publications sur (une) chaîne Telegram administrée par son président et suivie par 60.000 personnes ».

Elle a aussi accru « son audience en invitant ses élèves à consulter ce réseau social pour compléter leur formation et en l’utilisant pour recruter de nouveaux élèves ». « Lors de cours délivrés les 6 et 15 septembre 2022, soulignent les services de l’État, il a été indiqué aux jeunes élèves que la charia est l’unique source du droit, qu’on ne peut l’enfreindre au bénéfice d’autres lois et que les juridictions françaises étaient des “tribunaux de ’kouffar’”. »
Facteur aggravant, « ces cours prennent appui sur des supports et documents faisant état de l’incompatibilité entre l’islam et la République, prônant la supériorité du « tribunal islamique » sur celui « établi par les humains » y compris par la légitimation de la peine de mort dans certains cas ».
Légitimation des violences conjugales et homophobes
Par ailleurs a été relevé « un discours haineux, discriminatoire et violent envers les juifs et les chrétiens, appelant à leur anéantissement, et plus globalement envers les non-musulmans ». « Publié par l’association le 25 juin 2021 », un document « a qualifié la France de “pays mécréant” et indiqué que vivre dans un pays non musulman serait comme “déclarer la guerre à Allah” ».

Le 19 décembre 2023, l’association publie une liste de « lectures recommandées » avec des ouvrages contenant « des passages hostiles aux juifs et aux chrétiens », mais aussi contre les femmes. La supériorité masculine est proclamée et l’association « va même jusqu’à légitimer la violence à l’égard des femmes dans un cours enregistré le 16 juin 2021 sur le téléphone (de son président), dans lequel l’usage de la violence physique est recommandé pour punir son épouse ».
Même engagement en faveur de « la haine et la violence à l’égard des homosexuels , l’un des documents utilisés pour la préparation des cours légitimant même leur mise à mort ». Mettant en place « une stratégie active de recrutement et de diffusion », Jonas Paris aurait « influencé directement le comportement des élèves » (une soixantaine assistant « de manière régulière aux cours dispensés à titre gratuit dont des cours de langue arabe donnés à des enfants mineurs âgés de 8 à 12 ans »).
600 jeunes embrigadés
Certains étaient chargés de recruter dans des mosquées avec un certain succès puisqu’on parle d’un total de 600 jeunes intéressés par cette offre radicale. Sur les réseaux sociaux, « un élève a commenté le fait qu’un père avait tué sa fille après que celle-ci avait posté sur TikTok une vidéo d’elle dansant en indiquant qu’une jeune fille élevée conformément aux valeurs islamiques “n’aurait même pas de téléphone” et “n’aurait jamais fait ça sachant la gravité du geste” ».
Plus inquiétant encore : l’association délivrait « auprès d’un très jeune public, des enseignements qui légitiment le djihad armé et promeuvent les mérites de la guerre sainte présentée comme une action autorisée dans un moment “particulier” ».
Le 7 juin 2023, une visite domiciliaire dans les locaux de Jonas Paris permettait de découvrir « plusieurs documents et fichiers audio saisis qui légitimaient la guerre sainte ». Et le 23 février 2024, le tribunal pour enfants de Paris condamnait un élève à une peine de 3 ans d’emprisonnement dont 1 an avec sursis pour association de malfaiteurs terroriste. Une condamnation qui souligne qu’au-delà de cette dissolution, une question vitale se pose : dans un contexte où l’islam radical ne désarme pas, quelles leçons les anciens élèves de Jonas Paris tireront-ils à l’avenir de ces cours ?

Source
Le Figaro

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  1. joseparis dit :

    C’est bien de l’avoir dissoute. Cette association existe depuis 2019, et a eu donc 5 ans pour relayer des discours de haine avant sa fermeture. C’est trop. La justice est bien trop lente à poursuivre ces pseudo-associations qui combattent la république française en utilisant les lois de celle-ci pour déstabiliser la société.

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