Des dessins de Cabu exposés à Paris pour commémorer la rafle du Vel d’Hiv

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Du 1er juillet au 7 novembre, le Mémorial de la Shoah à Paris accueille une exposition rassemblant 16 dessins réalisés par Cabu en 1967 pour mettre en lumière le sort des Juifs victimes de la rafle du Vel d’Hiv en juillet 1942.
Il existe une seule photo connue de la rafle du Vel d’Hiv. Quatre-vingt ans après, le Mémorial de la Shoah fait revivre cette page sombre de l’histoire française à travers 16 dessins de Cabu, datant de 1967.
Le célèbre dessinateur – mort assassiné lors de l’attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 – avait 29 ans quand le journal « Le Nouveau Candide » lui demande d’illustrer cette « opération policière », au cours de laquelle 12.884 Juifs furent arrêtés entre le 16 et 17 juillet 1942 pour être exterminés à Auschwitz.
« En faisant ces illustrations, il fera des cauchemars et il en restera marqué pour toute sa vie, comme pour son service militaire de 24 mois pendant la guerre d’Algérie », raconte son épouse Véronique Cabut, en présentant l’exposition qui ouvre ses portes le 1er juillet jusqu’au 7 novembre à Paris.
En 1967, l’opinion publique française prend conscience pour la première fois de l’implication du gouvernement de Vichy et du rôle de la police française dans cette rafle grâce au livre choc de deux anciens résistants communistes, Claude Lévy et Paul Tillard.
« Cabu a ressenti cette révélation, comme les autres Français (…) Il se substitue aux photos, on voit les victimes, les forces de l’ordre », constate l’historien Laurent Joly, commissaire de l’exposition et auteur d’un livre sorti cette année sur la rafle.
Le ressenti des Juifs sous le crayon de Cabu
Il s’agit de la première exposition monographique d’un dessinateur de presse présentée au Mémorial. Les dessins en noir et blanc donnent à voir le ressenti des Juifs face à leurs bourreaux : sur l’un d’eux, un homme portant l’étoile jaune marche seul dans une rue au bout de laquelle cinq agents lui barrent le passage.
Sur un autre, une famille juive s’échappe par les toits, tandis qu’à l’étage en dessous, on voit les équipes d’arrestation tambouriner à leur porte. Une image qui correspond à la réalité, souligne Laurent Joly : la majorité des victimes n’ont pas attendu sagement chez elles que l’on vienne les arrêter.
La plupart du temps – plus de deux fois sur trois – les policiers ont trouvé portes closes. Sur un troisième, un autobus plein à craquer et gardé par des policiers transporte hommes, femmes, enfants vers le Vel d’Hiv. La seule photo connue de cette rafle, interdite de publication par la censure allemande, montre justement les autobus et véhicules de police ayant servi à transporter les Juifs.
Selon Laurent Joly, les Allemands ont senti que l’opinion française n’adhérait pas à cette opération, « il n’y a pas un mot dans le journal de l’époque ». « Peu de gens avaient des appareils photo alors et ils avaient peur », ce qui explique l’absence de clichés, dit-il.
Source
https://www.geo.fr/histoire/des-dessins-de-cabu-exposes-a-paris-pour-commemorer-la-rafle-du-vel-dhiv-210670

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