Comment un mythe est créé de toute pièce

de Meir BEN-HAyoun

Ce festival Rabin est tout simplement choquant au plus haut point. Pas du lavage de cerveau, du salissage de cerveau, du bolchévisme bon tein. Et Netanyahou et la droite comme pour le reste n’ont pas le courage de dire les choses et de rétablir la vérité la plus élémentaire. La droite démissionne et est inhibée face à la gauche qui la mène par le bout du nez.
Rabin a été assassiné et c’est effectivement grave quand un Premier ministre en exercice est assassiné si on accepte de ne pas trop regarder les zones d’ombre et toujours pas clarifiées dans cette affaire.
Mais bon sang, tous les morts qu’on a eus consécutivement à l’irresponsabilité gravissime de Rabin et Pérès qui ont introduit Arafat en Eretz Israel?! Ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants victimes de cette politique démentielle, ça ne compte pas?
A-t-on perdu tout sens des proportions! Les attentats aux stations centrales des autobus à Afoula et à Hadera au début 1994, L’attentat épouvantable du bus de la ligne 5 à proximité de la Place Dizengoff en octobre 1994, l’attentat double de Bet Lid à côté de Netanyah en février 1994 et des dizaines d’autres d’attentats intervenus immédiatement avec les concessions (abdications) accordées aux nazislamistes d’Arafat par les accords d’Oslo, personne n’est plus capable d’en établir la relation directe de cause à effet?
En septembre 1995, moins de deux mois avant l’assassinat de Rabin, le Jérusalem Post titrait que depuis la signature des accords d’Oslo le 13 septembre 1993, il y avait augmentation de 175% (?!) du nombre des attentats, et de surcroit, que la « qualité » des attentats s’était améliorée par la qualité des matières explosives employées par les terroristes procédant du fait que Tsahal et les services de sécurité s’étaient retirés des principaux foyers du terrorisme arabe de Judée Samarie et de Gaza.
Des centaines de Juifs, surtout des Juives, ont été déchiquetés directement à cause de cette politique. et on ne leur consacre même pas une journée du souvenir ni de rassemblement de masse? Des terroristes qui ont perpétré ces attentats, on en a libérés quelques uns. Les milliers de morts et de blessés dont beaucoup d’amis, on les a oubliés? Ils sont transparents?
Ce n’est pas parce que Rabin a été assassiné que sa politique était sage. Le prétexte de son assassinat, est-il suffisant pour monter un mythe de toute pièce? Sa politique était catastrophique et on en paye les pots cassés jusqu’à aujourd’hui et on n’en a pas encore fini. Rabin était au bout du rouleau, déconnecté de la réalité, plus capable de mener quoi que ce soit et je crois que lui-même a fini par en être conscient selon certains témoignages.
D’autre part, question assassinat politique, quand Rabin le jeune officier du Palmah a fait tirer du canon sur l’Altalena en 1948 et que de sucroit, ensuite en violation totale à toute règle d’engagement, même face à des ennemis, il a fait tirer à la mitrailleuse lourde sur les naufragés qui avaient sauté dans l’eau. D’autres officiers du Palmah du même rang que Rabin, notamment Yosselé Tabenkin ont refusé d’exécuter cet ordre de tirer sur d’autres Juifs. A posteriori, Rabin aurait pu regretter cette erreur de jeunesse lorsque l’Etat d’Israel était à ses débuts et la confusion générale qui s’en est suivie avec la Guerre d’Indépendance. Il aurait pu invoquer ces circonstances particulières pour se faire pardonner. Non seulement, il ne l’a pas regretté, ne s’en est pas excusé, mais s’en est vanté, notamment lors d’une réunion avec le personnel diplomatique à l’Ambassade d’Israel à Washington en 1968. C’était pour le 20ème anniversaire de la Création de l’Etat d’Israel quand après la Guerre des Six Jours, immédiatement après sa démobilisation comme Chef d’Etat major, il avait été nommé Ambassadeur aux Etats-Unis.
Cela m’a été relaté par un homme qui en a été témoin direct. Il était jeune diplomate à l’Ambassade d’Israel à Washington à cette époque. Aujourd’hui, retraité du service public, il habite juste en face de la synagogue où je prie à Jérusalem. C’est Monsieur Yossi Ben Aharon qui en 1990 a été détaché du ministère des Affaires étrangères pour être Chef de Cabinet du Premier ministre Itzhaq Shamir. Il témoigne que lorsque Rabin a raconté le Jour de Yom Haatsmaout avec fierté qu’il avait donné l’ordre de tirer sur les jeunes du Bétar qui étaient dans l’eau après avoir sauté de l’Altalena en feu, cela avait jeté un froid.
Rabin a exécuté un ordre d’assassinat politique où seize Juifs, des Olim hadashim du Bétar venus se joindre aux combats de la Guerre d’Independance ont été assassinés par des frères. Une guerre fratricide au début de la Création d’Israel a failli éclater. Rabin n’a pas été jugé pour avoir exécuté cet ordre inique. Il n’en a jamais rendu compte. Il n’a pas purgé ne serait-ce qu’une journée symbolique de prison. Au contraire, il est devenu l’enfant chéri du système. Il a grimpé les grades et est parvenu au sommet de la pyramide comme Chef d’Etat major lors de la Guerre des Six Jours et Premier ministre de 1974 à 1977 et ensuite de 1992 à 95. Par la suite, Rabin comme Premier ministre a été lui aussi victime d’un assassinat politique.
Rabin était âgé de 26 ans quand il a fait assassiner seize Juifs de l’Altalena. Vingt ans après en 1968 à l’âge de 46 ans, Itzhak Rabin était ambassadeur d’Israel à Washington, tremplin idéal pour une carrière politique le menant au Bureau du Premier ministre quelques années plus tard. Il était le Chef d’Etat major tout juste démobilisé de la Guerre des Six Jours, ce qui lui a octroyé une aura transcendant les clivages politique en Israel, le chef militaire adulé qui a fait libérer Jérusalem après 2000 ans, le hissant dans la même catégorie que le Roi David, ou que Yéhouda Hamaccabi, les grands libérateurs de Jérusalem de l’Histoire dIsrael.
Ving ans après l’assassinat de Rabin, alors qu’il n’avait que 26 ans, aujourd’hui âgé de 46 ans comme Rabin en 1968, Ygal Amir est toujours en prison.
On ne peut occulter cela si on a ne serait-ce qu’un zeste d’honnêteté intellectuelle.