Collège Roger Vercel : les travaux historiques rangés au placard malgré de nouveaux éléments
Il y a quatre ans, un écrit antisémite signé de l’écrivain manceau en 1940 avait soulevé la question de la débaptisation des collèges Roger Vercel du Mans et de Dinan. Un comité d’éthique avait alors été mandaté par les deux départements… Qui n’ont jamais donné suite en dépit de nouveaux éléments.
Les départements de la Sarthe et des Côtes-d’Armor avait tranché, sans prévenir personne : non, on ne touche pas au nom du collège Roger Vercel, ni au Mans, ni à Dinan. Le débat revient pourtant sur la table en ce début d’année 2016 puisque la FCPE de la Sarthe demande officiellement, pour la première fois, de renommer l’établissement.
Rappel des faits
C’est un ancien adjoint au maire du Mans qui avait lancé l’affaire. En 2012, Henri Lelièvre découvre un éditorial violemment antisémite signé par l’écrivain né au Mans dans le journal Ouest-Eclair en 1940, sous le titre « Lectures pour demain ». Le département de la Sarthe, ainsi que celui des Côtes-d’Armor (qui abrite également un collège Roger Vercel à Dinan, où l’auteur est mort) lancent alors une consultation auprès d’un comité d’éthique composé de plusieurs chercheurs. Puis silence radio… Jusqu’à ce que le département, interrogé par la presse, ne referme définitivement le dossier en décembre dernier, en affirmant que ces recherches n’avaient pas permis de prendre position. Et que le dossier historique était vide. La vérité est sans doute un peu plus complexe.
Des textes découverts dans le journal de la Milice collaborationniste
Des historiens du comité ont bel et bien découvert de nouveaux éléments. Notamment deux nouvelles signées Roger Vercel_ _publiées en 1943 dans Combats, le journal de la milice, cette organisation paramilitaire du régime de Vichy dont le but était de lutter contre la résistance. Il s’agit certes de textes littéraires, qui ne contiennent pas de propos condamnables. Mais diffusés dans un journal radicalement antisémite et anti-communiste. Pour les spécialistes, il s’agit d’un élément important car lorsqu’il s’est défendu, avant d’être radié de l’Education Nationale en 1945, l’écrivain affirmait avoir avoir pris ses distances avec les thèses antisémité dès 1942, quand il a compris ce que se passait, c’est à dire l’holocauste… Or ces deux publications issues du journal vichyste datent bien de 1943.
Les travaux du comité rangés au placard
Alors que penser de tout ça ? L’auteur de Capitaine Conan, prix Goncourt en 1934, était-il en accord avec la ligne éditoriale ? Le journal aurait-il pu utiliser ces textes sans son autorisation ? Autant de questions qui méritent certainement d’être débattues disent aujourd’hui des membres du comité, ainsi que l’opposition départementale, qui demande la publication des travaux. Mais ce débat n’a jamais eu lieu, car si les quatre membres du comité ont bien rendu des avis individuels fin 2014, ils ont été transmis exclusivement aux présidents des deux départements concernés. Lesquels n’ont jamais jugé utile non plus, d’organiser une véritable réunion de synthèse collective sur ce dossier afin de prendre une décision. Ce qui donne aujourd’hui l’impression à certains membres du comité que le dossier a tout simplement été enterré.
source :
https://www.francebleu.fr/infos/education/college-roger-vercel-les-travaux-des-historiens-ranges-au-placard-1453132216
Inutile de lutter, on ne remue pas la merde, la periode 1940-1944 restera tabou en France, trop de collabo qui sont passés resistant, trop de faux culs, trop d’antisémites.
Je rappel que la France n’a pas attendu la seconde guerre mondiale pour decouvrir l’antisémitisme.